L'Aïd el-Kébir 2025 à Douala : Entre appel à la vigilance Électorale et prières pour la paix au Cameroun

Alors que la communauté musulmane de Douala célébrait l'Aïd el-Kébir 2025, la Fête de la Tabaski, les prêches des leaders religieux ont résonné bien au-delà des mosquées, porteurs de messages teintés d'une actualité politique brûlante. Dans une année marquée par l’élection présidentielle en octobre 2025, les sermons ont conjugué spiritualité et appels à la sagesse citoyenne, le tout dans une ambiance de recueillement et de prières pour la nation, devant le gouverneur de la région du Littoral Samuel Dieudonné Ivaha Diboua, présent à la Place du gouvernement.

Imam Assayyar Abdourahman : Une Prière pour la Paix et la Réconciliation

L’imam Assayyar Abdourahman, premier adjoint à l’imam central de Douala, a élevé une prière empreinte de ferveur et d’espoir. Invoquant la miséricorde d’Allah, il a imploré le pardon des péchés, une bonne vie pour tous et une réconciliation à tous les niveaux. Dans une supplication vibrante, il a demandé à Allah d’accorder « sagesse, longévité et clairvoyance » au Président de la République, Paul Biya, dans l’accomplissement de ses nobles missions. 

L’imam n’a pas manqué d’exprimer une pensée solidaire envers les Palestiniens, victimes de souffrances expiatoires, en appelant à la paix et à la stabilité pour le Cameroun et le monde entier. « Ô Allah, tu es paix, de toi vient la paix, fais-nous vivre dans la paix », a-t-il prié, avant de conclure par une bénédiction pour le Prophète Mohamed, « envoyé à titre de miséricorde à l’humanité ». 

Un moment fort de son discours fut l'appel à une "pensée pieuse et constante en guise de solidarité" envers les frères et sœurs palestiniens, victimes des conflits. L'imam a conclu son message par des invocations à la paix et à la stabilité pour le Cameroun, et pour que la paix règne "dans tous les cœurs", rappelant ainsi l'essence même de l'Islam comme religion de paix.

 Cheikh Nsangou, au centre.

Cheikh Nsangou : Le "Serpent" de la Subversion, un Rappel Historique

De son côté, le cheikh Nsangou, guide de la communauté musulmane chiite du Cameroun, n'a pas mâché ses mots. Sa prédication, empreinte d'une rhétorique percutante, a mis en garde la jeunesse camerounaise contre les sirènes de la subversion et de la révolte. Reprenant l'adage islamique selon lequel "un serpent ne doit pas sortir d'un même trou pour te mordre deux fois", le cheikh a dressé un parallèle édifiant avec les épisodes troubles de l'histoire récente du Cameroun.

Pour lui, les "villes mortes" de 1990, les émeutes de février 2008 et les tensions post-électorales de 2018 sont autant de morsures de ce "serpent" qui ont freiné le développement économique du pays et risqué de le plonger dans le chaos. "N'acceptons plus ces histoires-là", a-t-il martelé, interpellant la jeunesse, présentée comme le "fer de lance du Cameroun futur". 

Le message est clair : ceux qui appellent à la révolte ont "déjà fait leur vie" et souvent, leurs enfants sont à l'étranger, loin des tumultes qu'ils encouragent. Le cheikh Nsangou a insisté sur la vigilance et la coexistence pacifique, rappelant que la politique et la démocratie se jouent "dans les urnes", et non "dans la rue".

Une Célébration aux Enjeux Multiples

En cette année 2025, la Fête du Sacrifice à Douala ne se limite pas à la commémoration de la soumission d’Abraham, ou au simple geste d’immolation du bélier. Elle porte également un message d’actualité brûlante : la préservation de la paix et de la stabilité en période électorale. Les leaders religieux, à travers leurs sermons, ont rappelé l’importance de l’unité, de la vigilance et de la foi en un avenir meilleur pour le Cameroun. Alors que les fidèles se dispersaient dans la communion et le partage, ces paroles résonnent comme un appel à la responsabilité collective pour un Cameroun apaisé et prospère. 

Vive la paix dans tous les cœurs, comme l’a si bien dit l’imam Assayyar Abdourahman. Que nos prières paient sur vous.