Cameroun : À Apouh a Ngog, un travail inédit pour la lutte de ses terres à la Socapalm
Tandis que la communauté Apouh accuse via un huissier de justice près des tribunaux d’Édéa la Socapalm, entreprise agroindustrielle dont les capitaux sont détenus majoritairement par des occidentaux, de violation du régime foncier et domanial depuis plus de quinze ans que cette dernière a décidé un replanting de ses plantations sans consultation des populations riveraines, apprend-on. Ce qui n’est pas du goût de ces deniers qui ont décidé de se faire entendre haut et fort au point de susciter la descente du sous-préfet d’Édéa 1er ce 14 août à Apouh, dans le canton Adiè, département de la Sanaga-maritime lieu-dit Ferme suisse sur la Nationale n°7 Édéa-Kribi. Si la Socapalm revendique un replanting de ses plantations, ce projet rencontre l’hydre des populations autochtones qui renforcent leur position sur plusieurs fondements. « Au vu de tout ce qui précède, je peux être en clair de penser que la Socapalm est contre les réclamations de la communauté villageoise d’Apouh. L’année dernière, il y a eu le même problème. J’ai même eu une garde à vue de la part de monsieur le préfet de la Sanaga-maritime à la prison centrale d’Édéa qui a fait beaucoup de bruits. Le même préfet à également présidé la réunion concernant la correspondance du mindcaf (ministère camerounais des domaines, du cadastre et des affaires foncières, NDLR) qui a résolu de prendre en considération les préoccupations des populations. Pourquoi jusqu’à présent rien n’est fait ? Pendant qu’on attend la finalisation, la Socapalm engage les travaux sur des parcelles litigieuses. La Socapalm, en vérité, n’a pas la volonté de négocier », s’inquiète Sa Majesté Mercure Ditope Lindoume, chef traditionnel de 3ème degré d’Apouh-Édéa.
Réunion de compte rendu au chef d'Apouh a Ngog.
Face aux ambitions de Dr Hector Éto Fame, sous-préfet d’Édéa 1er de taire les querelles, un tour guidé fort encadré par des éléments de force de défense et de sécurité sur les parcelles de terre objets de litiges dans le village Apouh est fait par l’autorité administrative avec les deux partis. Il s’agit en effet, nous explique-t-on des titres fonciers N°183, 184, 195, 196 et 197/SM identifiés comme hors des limites par les villageois. Ainsi que la parcelle de 874 hectares de contenance superficielle objet d’une demande en concession provisoire à son profit et de l’opposition de la communauté d’Apouh. « Vous pouvez voir comment la Socapalm est en train d’enlever les vieux palmiers qui sont au niveau des terres d’Apouh. Mais le titre foncier que cette entreprise brandit parle plutôt de Dehanè. C’est où nous n’arrivons pas à comprendre ce qui se passe. En tant qu’autochtone d’ici, je n’arrive pas à léguer un endroit à mon fils pour construire. Nous sommes dépassés et demandons au monde entier, les organismes internationaux de nous venir en aide »,se plaint dame Éyiké, habitante. « Les services techniques du mindcaf ont fait un état des lieux qui a montré que la Socapalm a dépassé largement leurs prétendus titres fonciers de près de 2000 hectares. Nous voulons qu’il y ait une juste occupation de l’espace. Nous voulons un espace vital pour les populations déplacées externes du Nord-Ouest et du Sud-Ouest installées ici, pour nous-mêmes et pour notre progéniture. Que l’on nous rétrocède ces 2000 ha-là à titre vital, je répète », réclame l’autorité traditionnelle d’Apouh-Édéa S.M. Ditope Lindoume. Des discussions menées par la Socapalm représentée par son directeur des plantations de la ville d’Édéa, et les riverains d’Apouh menés par le notable du village Janvier Etamane, il en ressort de la déclaration finale du sous-préfet d’Édéa 1er d’arrêter la poursuite des travaux du côté querellé. Aux populations de rentrer dans les chaumières et des négociations qui vont se poursuivre avec leurs représentants.
Interpellé par notre micro pour écouter sa version des faits, nous ne nous sommes pas vus accepter l’offre tendue au directeur des plantations de la Socapalm d’Édéa. JUST WAIT…