De la mort du pape François à la fumée blanche, quelles sont les étapes jusqu'à la désignation d'un successeur ?

La disparition d’un pape marque une étape solennelle dans l’histoire de l’Église catholique. Mais que se passe-t-il exactement entre l’annonce de sa mort et l’apparition tant attendue de la fumée blanche ? Du conclave aux votes secrets, en passant par les rites de deuil et les hommages rendus, cet article décrypte les étapes clés qui mènent à la désignation du nouveau successeur de Saint Pierre.

1. La constatation de la mort du pape

La constatation de la mort est la première étape du rituel qui entoure le décès du pape. Elle est toujours réalisée par le camerlingue, le cardinal chargé de l'administration du Saint-Siège en cas de décès ou de renonciation, explique la Conférence des évêques de France (Nouvelle fenêtre) (CEF).

Le cardinal américain Kevin Farrell occupe depuis 2019 cette fonction, à laquelle il a remplacé le Français Jean-Louis Tauran, mort quelques mois plus tôt.

La constatation de la mort du pape s'effectue en présence du maître des célébrations liturgiques, actuellement l'archevêque Diego Ravelli.

2. La destruction de l'anneau du pape et l'annonce de la nouvelle

Dans l'ordre des choses, le camerlingue s'est aussi occupé de mettre sous scellés la chambre du pape et ses bureaux immédiatement après son décès, comme le veut la constitution apostolique (Nouvelle fenêtre), tout en "s'assurant que le personnel qui réside habituellement dans l'appartement privé puisse y demeurer jusqu'après la sépulture du pape". Après les obsèques, tous les appartements pontificaux seront à leur tour mis sous scellés.

L'anneau du pêcheur, remis au pape à l'inauguration de son pontificat et qui servait autrefois à sceller les documents officiels, a été immédiatement retiré du doigt du pape et solennellement brisé ou rayé. Le pape François avait choisi de porter comme anneau du pêcheur une bague d'argent doré, initialement prévue pour Paul VI, rapporte La Croix (Nouvelle fenêtre).

 3. L'exposition du corps dans la basilique Saint-Pierre

Une période de neuf jours de deuil, portant le nom latin de novemdiales, débute pour les cardinaux du monde entier à partir de la messe des funérailles, dont la date est fixée par leurs soins. Chaque jour, une célébration eucharistique, c'est-à-dire une messe avec communion selon la doctrine catholique, est organisée et ouverte à tous. "Elle est toutefois confiée à chaque fois à un groupe différent, tenant compte de ses liens avec le pontife romain", selon les textes (Nouvelle fenêtre).

Le rite funéraire se déroule en trois "stations" : dans les appartements du pape, dans la basilique Saint-Pierre et enfin dans le lieu de la sépulture. A leur mort, les prédécesseurs de François étaient placés dans trois cercueils imbriqués les uns aux autres, l'un de plomb, l'autre de chêne et le dernier de cyprès. Attaché à l'idée de funérailles plus sobres, le pape François a décidé de reposer dans un unique cercueil de bois et de zinc.

 4. L'inhumation, quatre à six jours après sa mort, dans la basilique Sainte-Marie-Majeure

L'inhumation d'un pape doit avoir lieu "entre le quatrième et le sixième jour après la mort", prévoit la constitution apostolique, "sauf raison spéciale". Alors que tous les papes du XXe siècle ont été inhumés dans la crypte de la basilique Saint-Pierre, François a voulu être enterré dans la basilique Sainte-Marie-Majeure, qui n'est pas située dans le Vatican (bien qu'elle lui appartienne) mais en plein cœur de Rome, à quelques pas de la grande gare romaine de Termini. 

‘’L'endroit est prêt", avait-il expliqué dans un entretien à la chaîne mexicaine NMas (Nouvelle fenêtre), justifiant son choix par son "très grand lien" avec cette église, où il allait prier devant une icône de la Vierge avant et après chacun de ses voyages.

5. Le lancement du conclave, 15 à 20 jours après le début de "sede vacante"

Réunis quotidiennement lors de congrégations générales dans les jours suivant la mort du pape, les cardinaux venus du monde entier évoquent ensemble les défis de l’Eglise et apprennent, par la même occasion, à se connaître. Ils décident également de la date du conclave, à l'occasion duquel ils éliront, parmi eux, le nouveau pape. Selon la constitution apostolique, le conclave doit débuter entre 15 et 20 jours après le début officiel de la période de "sede vacante". Il se tient traditionnellement dans la Chapelle Sixtine. Cette réunion en haut-lieu est nommée ainsi en référence à la salle autrefois fermée à clé dans laquelle elle se déroulait, nommée "cum clave" en latin.

Pour être désigné pape, un cardinal doit obtenir une majorité des deux tiers des suffrages de ses pairs. L'âge limite pour faire partie des cardinaux électeurs est fixé à 80 ans. Le pape ne peut donc pas être plus âgé au moment de son élection. Et la participation de certains cardinaux peut se jouer à quelques jours près, selon leur date d'anniversaire.

 6. Apres un ou plusieurs votes, la fumée blanche

Après avoir prêté serment, les cardinaux électeurs réunis en conclave votent chacun à leur tour deux fois le matin, deux autres l'après-midi. A l'issue de chaque scrutin, les bulletins sont brûlés. Si aucune majorité ne se dégage, n'élisant aucun pape, on ajoute des produits qui noircissent la fumée aux papiers. Si le résultat est positif, seuls les bulletins brûlent, ce qui produit une fumée blanche. 

C'est cette célèbre fumée blanche qui annonce l'élection du nouveau pape, comme en 2013, lorsque le choix s'est porté sur Jorge Mario Bergoglio (Nouvelle fenêtre). Une élection qui s'était avérée relativement rapide : seulement deux jours et cinq tours de scrutin ont été nécessaires pour que le conclave s'accorde.

France Info

 

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