Présidentielle 2025 : Bello Bouba Maigari et Nana Aboubakar démissionnent, Yaoundé tremble !

Le climat politique camerounais s’alourdit, les certitudes vacillent et les lignes bougent. À quelques mois de l’élection présidentielle d’octobre 2025, le pays vient d’enregistrer deux démissions majeures : Bello Bouba Maïgari, Ministre d’État, Ministre du Tourisme et des Loisirs, et Nana Aboubakar, Ministre Délégué auprès du Ministère de l’Environnement, ont officiellement quitté le navire gouvernemental.

Un geste fort, mûrement réfléchi, dans une période où chaque posture prend des allures de message codé. Ces départs ne relèvent pas d’une simple lassitude ou d’un choix de convenance. Ils s’inscrivent dans une dynamique plus large : celle d’un repositionnement stratégique, à la veille d’un scrutin qui pourrait bien redéfinir les équilibres politiques du Cameroun.

Bello Bouba Maïgari, figure emblématique de l’Union Nationale pour la Démocratie et le Progrès (UNDP), connaît mieux que quiconque les rouages du pouvoir. En déposant sa démission, il semble vouloir redonner à son parti une voix autonome, détachée de l’ombre étouffante de la majorité présidentielle. Un retour aux sources, peut-être, ou un dernier acte de lucidité politique pour ne pas sombrer dans l’effacement.

Son camarade, Nana Aboubakar, partage vraisemblablement cette lecture du moment : les temps changent, les partis satellisés autour du RDPC ne peuvent plus se contenter de la figuration. L’heure est venue de redonner un sens à l’opposition républicaine, de proposer une alternative crédible, de porter un projet qui parle au cœur des Camerounais.

Ces départs résonnent comme un signal fort : dans les coulisses, les tractations vont bon train. Candidatures en gestation, alliances en mutation, ambitions en éveil… La présidentielle de 2025 ne sera pas une simple formalité. Elle s’annonce comme une bataille de convictions, de bilans, mais aussi de ruptures assumées avec les compromissions d’hier.

Restera-t-il encore des figures politiques capables de choisir l’honneur plutôt que le confort ? La fidélité à une vision plutôt que l’ivresse des privilèges ? En ce sens, la décision de Bello Bouba Maïgari et de Nana Aboubakar interpelle. Elle invite tous les acteurs politiques à reconsidérer leur rôle, à repenser leur engagement, à se préparer à rendre des comptes.

Le Cameroun est peut-être à l’aube d’un tournant démocratique, si et seulement si les signaux comme ceux-ci ne sont pas noyés dans le vacarme habituel des ralliements de dernière minute.

Par Pharel Ateba

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