Cameroun / Ouverture de la 2ème session parlementaire de l'année législatives 2025 : l’obtention de la Carte nationale d'identité cristallise les attentions.
Lever de rideau sur la session ordinaire de juin de l'année à l'Assemblée nationale. L'accès à la carte nationale d'identité fait couler beaucoup d'encre et de salive le président de l'Assemblée nationale tape le poing sur la table.

Les parlementaires renouent avec l'hémicycle ce Mardi 10 juin 2025. À l'assemblée nationale la séance plénière s'est déroulée en matinée sous la houlette du très honorable Cavaye YEGUIE Djibril président de l'Assemblée nationale du Cameroun tandis qu’au sénat les assises ont débuté plutard dans la soirée.
Elle obéit aux missions régaliennes des parlementaires celle de légiférer et contrôler l'action du gouvernement. À quelques semaines de la convocation du corps électoral, le président de l'Assemblée nationale a profité de cette tribune pour saluer les avancés majeurs enregistrées par les autorités compétentes sous haute instruction du chef de l'Etat S.E Paul BIYA, visant à améliorer l'accès à la carte nationale d'identité, document incontournable pour se prévaloir le droit de vote.
Cavaye Yéguié Djibril a également dénoncé les retards et difficultés rencontrés dans plusieurs régions du pays quant à l'accès à ce précieux sésame, malgré l’entrée en vigueur d’un nouveau système d’identification. En effet en date du 13 mai 2024 à Yaoundé, un contrat avait été signé entre la Délégation générale à la Sûreté nationale (DGSN) et le consortium germano-portugais Incm-Augentic, pour la mise en œuvre d’un nouveau système d’identification sécurisé.
Processus à l'issue duquel la CNI serait délivrée en 48 heures, distribuée sur tout le territoire. Devant les membres du gouvernement présent à cette cérémonie protocolaire le très honorable Cavaye YEGUIE Djibril a relevé des dysfonctionnements constatés, notamment dans sa circonscription du Mayo-Sava (Extrême-Nord) où Plusieurs arrondissements n’ont toujours pas reçu les éléments nécessaires, ni de la part d’Elecam, ni pour la production des cartes d’identité.
En vue d'une meilleure organisation de la présidentielle à venir le PAN a invité les députés à faire preuve de générosité et d'engagement auprès des populations démunis pour les accompagner vers l'obtention de leurs cartes nationales d'identité et poursuivre le processus d'enrôlement sur les listes électorales et aux différents acteurs le président de la chambre basse du salon appelé à la retenue à la responsabilité et au patriotisme pour relever les défis qui interpellent le pays.
Un discours diversement apprécié par les députés
Un discours positivement apprécié par l'honorable François Xavier MPON du RDPC pour qui “ Le président de l'Assemblée nationale nous interpelle à penser au Cameroun après les élections. Il faut se dire qu’après les échéances d'octobre prochain on doit pouvoir rentrer à la maison dormir en paix se réveiller en paix et mener sa petite vie sans avoir de soucis. Le très honorable Cavaye YEGUIE Djibril nous demande d'être responsable dans tous les actes que nous allons poser en pensant à notre pays qui nous est très cher. La session de juin ouvre les débats d'orientation budgétaire qui viendra influencer la loi des finances qui sera voté en novembre."
Il est à noter que si le problème de la CNI figure aujourd'hui dans les préoccupations majeures du président de l'Assemblée nationale, il faut relever que c'est un problème longtemps décrié par plusieurs députés. Car même si ce processus permet en effet de résoudre le problème de double nationalité et ouvre la voie à la gestion numérisée des identités les fruits ne tiennent pas la promesse des fleurs et les députés font un constat bien différent.
Pour l'honorable KOUPIT ADAMOU de l'UDC, " il y' a des conditions préalables pour qu'une élection présidentielle soit paisible. Et c'est l'assemblée qui doit se rassurer que la loi électorale en vigueur garantie une élection impartiale. Plusieurs fois, l'UDC a interpellé le gouvernement sur la nécessité de la modification du code électoral un manquement majeur. De plus le processus de délivrance de la carte nationale d'identité pose plus de problème pour les citoyens.
La nouvelle formule d'identification exige qu'on ne fasse la CNI que dans les chefs-lieux de région, cela oblige les populations riveraines vivant dans les zones reculées à se déplacer vers les chefs-lieux de région. Les postes d’identification ont été fermés dans plusieurs localités, renvoyant les citoyens aux seuls chefs-lieux de régions. Cette situation double, voire triple, les frais selon le lieu de résidence, sans compter la longueur croissante des procédures de pré-enrôlement ; parlant de pré enrôlement combien de nos parents ont accès à Internet pour le pré enrôlement en ligne ?
Et la somme de 10 000 FCFA qui avait été émis comme prix unique n'est plus prix unique aux vues des multiples pièces à fournir pour pouvoir faire cette CNI et pour finir elle n'est pas délivrée en 48h contrairement à ce que le gouvernement avait approuvé devant l'assemblée nationale. On ne peut pas comprendre qu'au Cameroun la carte nationale d'identité qu'on délivre ailleurs gratuitement soit obtenu au coût moyen de 35-40 milles francs."
Il invite donc le gouvernement a faire son travail et l'assemblée dans le cadre du contrôle de l'action gouvernementale doit relever ces manquements dénoncer les tares qui empêchent la bonne exécution des activités gouvernementales.
Pour l'honorable Benild DJEUMENI du SDF le regard est tourné vers l'avenir. Il invite la jeunesse camerounaise à jouer sa partition.
"On tend vers octobre une période où le Cameroun va voir le bout du tunnel et entend que jeune j'estime que tout ce qu'on est en train de dire aujourd'hui c'est du folklore. Nous devons attendre octobre car un nouveau Cameroun va voir le jour. Donc j'invite massivement les jeunes à aller aux élections le moment venu et voter pour le changement. Je pense que dans une assemblée comme la nôtre où le parti au pouvoir est majoritaire le changement ne viendra pas d'ici.
Nous avons besoin de voir un pays qui est debout, nous avons besoin des routes d’électricité, de l'eau. Longtemps demandé il est aujourd'hui de notre responsabilité de dire non de dire que nous en avons marre et on passe à une autre phase où nous devons nous prendre en charge. Ent tant que jeune, ce que je vois ne convainc pas, cela met le Cameroun en difficulté et il faut redistribuer les cartes."