Cameroun - Agro-industrie : La Cameroon Development Corporation veut s'investir dans la production d'huile de palme et de caoutchouc

Logo de la CDC.

 

 

Elle organise à cet effet des audiences publiques du 23 au 28 mai 2022, relatives aux études d'impact environnemental et social de ses projets de construction d'une usine de production de caoutchouc à Penda Mboko dans la région du Littoral, et d'une raffinerie d'huile de palme à Idenau  dans le Sud-Ouest.

 

Ces projets de la Cameroon Development Corporation (CDC) et les audiences publiques y afférentes sont l'objet d'une annonce du Ministère de l'Environnement. Pour ce qui est des audiences publiques, celles-ci "consistent en l'ouverture d'une salle de lecture où seront disposés les rapports de l'étude et les registres où seront consignées toutes les observations des participants"  dans le but de "recueillir les observations du public sur ladite étude", a indiqué le Ministre délégué auprès du Ministre de l'Environnement, Nana Aboubakar Djalloh.

 

L'implémentation de ces projets de la CDC s'interprèterait comme l'illustration d'un certain regain de santé de ce complexe agro-industriel à capitaux publics exclusifs, notamment au regard du fait que celui-ci accuse les affres de la crise sociopolitique et sécuritaire qui secoue les régions du Nord-ouest et du Sud-Ouest depuis 2016.

 

 

Le spectre menaçant d'une insécurité persistante

 

 

La production de la CDC n'est plus ce qu'elle a été jadis. Nombre d'ouvriers violentés par les séparatistes avaient déserté les plantations, elles-mêmes souvent muées en camps d'entraînement des insurgés. De nombreux actifs de la CDC ont été détruits ou vandalisés, notamment des  usines de traitement et de stockage de produits et d'emballages qui ont été incendiées.

 

Cette effroyable insécurité avait mené à une suspension totale des activités de la CDC entre septembre 2018 et mai 2020. Et malgré une reprise d'activité en juin 2020, ce grand fleuron national des exportations de banane continue d'avoir des performances et résultats mitigés, voire en berne.

 

Par ailleurs, le Plan Présidentiel de Reconstruction et de Développement des régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest sous la supervision du PNUD signé le 5 mai 2020, et dont l'objet est la reconstruction desdites régions en crise, la restauration de la cohésion sociale, la réhabilitation des infrastructures de base, la redynamisation de l'économie n'en est qu'à ses balbutiements. Sur un budget de 89,682 milliards de francs CFA, une enveloppe de 8,9 milliards de francs CFA, soit 10% du budget global a été mise à disposition du projet à titre de contribution de l'État. La vision et la démarche de ce PPRD reposent essentiellement sur un partenariat public-privé. Or, jusqu'ici, la contribution du secteur privé est insatisfaisante : la SABC a contribué à hauteur de 1,2 milliards de francs CFA et le GIMC de 200 millions de francs CFA.

 

L'insécurité reste prégnante dans ces 2 régions en crise. Des soldats continuent de passer de vie à trépas en raison d'embuscades et d'explosions d'engins explosifs improvisés du fait des sécessionnistes, et il y a encore peu, la sénatrice RDPC Regina Mundi a été victime d'un enlèvement des sécessionnistes, et son pronostic vital reste de faible probabilité, notamment si le gouvernement ne donne pas suite aux revendications formulées par les insurgés.

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