Exploitation du Fer de Lobe-Kribi : Les populations d'Ebodje initient une pétition
La peur est grande à Ebodje, village situé dans l'arrondissement de Campo, région du Sud. Les populations ont perdu le sommeil depuis le 06 mai 2022, date de signature d'une convention d'exploitation de fer dans leur localité, entre l'État du Cameroun et la société SINOSTEEL CAM S.A. Elles redoutent l'expropriation de leurs terres au bénéfice des investisseurs étrangers. Sa Majesté Ndjokou Djongo, chef du village Ebodje, n'a pas manqué d'exprimer son émois. « ... Nous ne faisons que perdre nos terres sans raison. On décide d'implanter des projets sans consulter les populations que nous sommes », révendique le Chef traditionnel.
Non seulement la pollution à grande échelle de leur espace de vie, le peuple Iyasa ne voit pas d'un bon œil ce projet. D'ailleurs, cris d'alarme et plaintes se multiplient. Depuis le 13 mai 2022, une pétition est en circulation sur la toile. Conduite par le chef du village, elle a reçu l'onction de toutes les composantes sociales d'Ebodje. Le cri d'alarme des populations d'Ebodje s'amplifie et reçoit l'adhésion de toute la communauté Iyasa du Cameroun et de la diaspora. . « Nous condamnons tous ce qui s'apparente à une supercherie, parcequ'il faurt le dire, des personnes tapies dans l'ombre veulent à tout prix faire disparaître les Iyasa d'Ebodje du Cameroun », a confié un fils d'Ebodje vivant à Yaoundé.
Dans l'opinion, les mobilisations se multiplient. Peuple minoritaire à la base, les Iyasa crient à une autre injustice. « Nous sommes une minorité au même titre que les Pygmées, mais ne bénéficions pas des avantages des peuples minoritaires. Pourquoi le gouvernement ne nous protège-t-il au même titre que tous les autres peuples autochtones ? », s'interroge Sa Majesté NDJOKOU DJONGO, Chef du Village Ebodje. Abandonné depuis l'avènement de l'indépendance, la plus grande bourgade de l'Arrondissement de Campo ne bénéficie d'aucune ressource nationale de fourniture en eau potable, électricité et de structures techniques de formation professionnelle. La nationale N°7 travesant la localité demeure impraticable, surtout en saison de pluies. Les établissements scolaires maternelle, primaire et secondaire présents souffrent d'un manque criard d'enseignant.