Présidentielle 2025/ Conseil Constitutionnel : Entre droit, devoir et défi démocratique
Le 26 juillet dernier, le Conseil électoral a levé le voile sur la liste définitive des treize candidats en lice pour l’élection présidentielle prévue en octobre 2025, à l’issue d’un processus rigoureux de traitement des quatre-vingt-quatre dossiers reçus.

Cette étape, certes décisive, a aussitôt ouvert la voie à la phase contentieuse, permettant aux candidats recalés, à l’instar du professeur Maurice Kamto et d'autres figures politiques, de contester leur exclusion devant le Conseil constitutionnel. Ce dernier, conformément à la loi, dispose d’un délai de dix jours pour se prononcer sur les recours enregistrés.
Dans le tumulte ambiant, certaines voix s’élèvent pour dénoncer ce qu’elles perçoivent comme un traitement partial, voire un acharnement politique contre certaines candidatures emblématiques. L’affaire Robert Kona, contestant l’investiture du candidat du PCRN, Cabral Libii, illustre bien l’atmosphère délétère dans laquelle se cristallisent certaines ambitions, donnant lieu à des interprétations diverses, parfois empreintes de suspicion. Les réactions outrées de certains militants du PCRN témoignent, en effet, d’un climat de méfiance où le politique et le juridique s’entrelacent dangereusement.
Face à ces tensions, le Conseil Constitutionnel, par la voix de son président Clément Atangana et de ses membres, se trouve investie d’une responsabilité historique : dire le droit, rien que le droit, dans le respect scrupuleux des principes républicains. Car il y va non seulement de la légitimité du scrutin à venir, mais également de la crédibilité même des institutions de la République. En ces heures critiques, l’intégrité de l’arbitrage constitutionnel constitue un rempart contre toute dérive susceptible de mettre à mal l’ordre démocratique.
Parallèlement, l’État, dans son rôle régalien de garant de la sécurité publique, a intensifié la surveillance du climat électoral, alors que certains leaders politiques, activistes et voix de la société civile multiplient des appels à la mobilisation populaire, au risque d’exacerber les tensions sociales. À moins de trois mois du scrutin, l’appel à la retenue, à la responsabilité et au respect des institutions s’impose comme une exigence patriotique.
Dans cette conjoncture sensible, il est impératif que toutes les parties prenantes, candidats, électeurs, partis politiques et société civile, fassent preuve de maturité démocratique en acceptant, avec dignité et lucidité, les décisions de la plus haute juridiction électorale. Aucune ambition, aussi légitime soit-elle, ne saurait justifier la remise en cause de l’ordre républicain. Ceux qui choisiront la voie de la subversion se heurteront inévitablement à la rigueur des lois de la République.
La nation observe. L’histoire jugera.
Par Pharel Ateba