Douala : journalistes et cadres locaux à l’école pour une ville plus propre et mieux organisée
La métropole économique du Cameroun a vibré au rythme hier lundi du coup d'envoi d'un double événement capital pour son avenir urbain : un atelier de renforcement des capacités pour les professionnels des médias, couplé au lancement de la troisième session de formations du Programme National de Formation aux Métiers de la Ville (PNFMV). Une initiative audacieuse, financée par l'Union Européenne et mise en œuvre par Expertise France via le Projet Plateforme Urbaine au Cameroun (PUC), qui vise à transformer nos cités.

Le coup d’envoi a été donné par Marie Din Adzogo, quatrième adjointe au maire de Douala, qui a insisté sur l’urgence de sensibiliser les populations pour un développement local respectueux des règles d’urbanisme.
Du 21 au 25 juillet, les cadres et agents des collectivités territoriales décentralisées (CTD) se forment à la gestion des déchets urbains, à la planification urbaine et à la maintenance des infrastructures. Parallèlement, du 21 au 23 juillet, au Cercle municipal de Douala, une vingtaine de journalistes et professionnels des médias plongent dans les arcanes de l’urbanisme durable. Mercredi, ces derniers visiteront des sites emblématiques de Douala pour s’imprégner des réalités du terrain : défis, réussites et enjeux de la géolocalisation.
L'objectif ? Que la population comprenne qu'elle est « acteur du changement dans la transformation de nos villes », comme le souligne Murielle Bissek, chef de Projet PUC. De quoi garantir une couverture médiatique "éclairée", comme le souhaite le projet PUC.
« Nous voulons outiller les journalistes pour qu’ils deviennent des relais efficaces auprès des populations. La sensibilisation est au cœur de la transformation de nos villes », a déclaré Murielle Bissek, chef de projet Puc. Elle a souligné l’importance de former une masse critique de personnel municipal capable de maîtriser les projets urbains, tout en mobilisant les citoyens pour une gestion responsable des déchets et un respect des règles d’urbanisme.
Les cadres locaux au four et au moulin
Parallèlement, du 21 au 25 juillet, les cadres et agents des Collectivités Territoriales Décentralisées (CTD) sont à l'école de la bonne gouvernance urbaine. Le PNFMV les arme pour qu'ils "exercent pleinement la maîtrise d'ouvrage de leurs projets urbains". Gestion foncière, élaboration des documents de planification, maintenance des infrastructures... Un véritable arsenal de compétences pour mieux gérer nos cités.
Hermine Nna Ékono née Mbang Ondo, coordonnatrice par intérim du PNFMV, ne cache pas son enthousiasme : « c'est notre quatrième et dernière session de formation avec Plateforme urbaine au Cameroun. » Elle insiste sur l'importance cruciale de cette session dédiée à la gestion et à la valorisation des déchets, un "problème qui se pose avec acuité" dans nos grandes villes. Avec des experts de renom et un partage d'expériences entre communes venues des dix régions du Cameroun, on promet un "changement positif" et une meilleure valorisation des "deux millions et demi de tonnes" de déchets produits annuellement dans le pays.
Le Cameroun face à son défi urbain
Avec un taux d’urbanisation de 55 % en 2020, projeté à 70 % d’ici 2050 pour une population estimée à 34 millions d’habitants, le Cameroun se distingue en Afrique subsaharienne. Douala et Yaoundé concentrent 27 % de la population urbaine, mais les villes secondaires et petites villes (moins de 50 000 habitants) jouent un rôle clé dans l’équilibre territorial du pays. Cet atout, rare en Afrique, offre une opportunité unique pour une planification stratégique.
Cet atelier n'est pas qu'une simple formation. C'est une véritable feuille de route pour un avenir urbain où chaque citoyen est un acteur du changement, conscient des enjeux et engagé pour le respect des règles d'urbanisme et de planification.