Cryptomonnaie : Zoom sur les stablecoins
Il existe différents types de stablecoin :
Stablecoins centralisés
Ce sont non seulement les stablecoins les plus répandus mais également les crypto-monnaies les plus utilisées. Ils sont générés par un organisme centralisé qui détient, en monnaie ou en actifs, une valeur au moins égale à celle des jetons en circulation. Le nombre de jetons émis dépend directement des réserves de cash de l’émetteur. Même s’ils fonctionnent pareil, certains stablecoins centralisés sont plus utilisés ou paraissent plus sûrs que d’autres. Les plus connus sont, par ordre d’importance :
USDT : fixé au dollar américain, il est émis par Theter, et supporté par 12 blockchains différentes. C’est le stablecoin le plus répandu. Il a plusieurs fois perdu le cours du USD mais a toujours su retrouver sa valeur.
USDC : fixé au dollar américain, il est émis par le consortium Circle, perçu comme hautement fiable et digne de confiance, notamment grâce à ses audits financiers fréquents par des firmes comme Grant Thornton LLP.
BUSD : Comme son nom l’indique, il est également fixé au dollar US et est émis par Binance, la célèbre plateforme d’échange.
Ces stablecoins sont considérés comme les crypto-monnaies les moins risquées.
Mais le revers de la médaille, c’est que l’entité centralisée qui les génère a beaucoup de pouvoir sur les détenteurs : ils peuvent geler leurs avoirs ou même les confisquer depuis leurs wallets…
Stablecoins sur-collatéralisés
Ce sont des stablecoins backés par un ensemble d’actifs dont la valeur est supérieure à celle du stablecoin en circulation. Concrètement, pour minter cette crypto-monnaie, il faut passer par un protocole qui t’oblige à déposer sur la blockchain des actifs en “caution”. Puis, tu récupères un nombre de stablecoin équivalent à un pourcentage de la valeur des actifs que tu as déposés.
En conséquence, ce type de stablecoin est moins répandu et moins liquide que le premier, mais il est réellement décentralisé. La plupart des stablecoins sur-collatéralisés sont fixés sur le dollar. C’est le protocole qui œuvre automatiquement pour maintenir sa valeur.
Quelques stablecoins sur-collatéralisés :
DAI : fixé au dollar, généré par le protocole Maker, sur Ethereum. C’est le plus répandu.
GHO : fixé au dollar, généré par Aave - il doit être mis en circulation d’ici peu.
USDD : fixé au dollar, généré par TRON.
Le stablecoin sur-collatéralisé est une monnaie stable et vraiment décentralisée, qui offre une vraie liberté… Cette monnaie a donc été accusée d’être utilisée pour du blanchiment d’argent, et fait l’objet de pression par les gouvernements. D’autant plus que l’argument de la décentralisation ne tient plus, lorsqu’on s’aperçoit que plus de la moitié des actifs collatéraux de DAI sont en réalité des USDC, une monnaie bien centralisée!
Stablecoins algorithmiques
Ces stablecoins reposent sur un algorithme pour maintenir leur valeur. La plupart de ces stablecoins sont sous-collatéralisés, mais parviennent à maintenir leur parité avec telle ou telle monnaie par un mécanisme de burn d’autres jetons. Ils sont encore considérés comme expérimentaux, mais certains ont réussi à maintenir leur valeur sur plusieurs années.
En voici quelques-uns:
UST : ce stablecoin a fait faillite en mai 2022, n’ayant pas supporté la trop haute volatilité du marché (on en avait parlé).
FRAX : a réussi à trouver l’équilibre entre la collatéralisation (principalement du USDC) et le mécanisme algorithmique pour garder sa valeur.
Ces stablecoins ont une mauvaise réputation, et pour cause, la plupart ont fait faillite. FRAX apparaît exceptionnellement stable et résilient, mais c’était le cas aussi pour le UST avant la faillite…