Scolarisation des enfants handicapés : un défi au Cameroun
D’après nos sources, 90% de la population handicapée est sous-scolarisée contre 15% de la population camerounaise vivant avec un handicap. Quoique des efforts soient effectués par les pouvoirs publics du pays, des restes restent à faire pour la promotion de l’éducation de la personne handicapée. « Chaque année, nous avons des difficultés à comprendre exactement sur l’accompagnement des personnes handicapées », déclare Samuel Essomè, président de Kamitik Africa, une association qui œuvre pour l’insertion socio-professionnelle des personnes en situation de handicap.
Pour éclairer la lanterne de plus d’un sur leurs droits, plusieurs panélistes ont répondu favorablement à l’appel lancé par la dynamique Handi éducation pour aborder le thème de : “Éducation inclusive : une nécessité pour tout type de handicap ». Première à prendre à parole sous le prisme du ministère camerounais des enseignements secondaires (minesec), Sandrine Bakonga, par ailleurs enseignante de français, pense que l’éducation de la personne handicapée est un défi de cohésion sociale à prendre en compte, l’éducation étant une priorité nationale. D’où émerge le projet de sensibilisation des populations sur l’importance de l’éducation de l’enfant vivant avec le handicap porté par plusieurs associations en quête de soutien.
« La causerie éducative que nous menons aujourd’hui a pour objectif de faire comprendre à la population que quelque soit le type de handicap, l’enfant a droit à l’éducation. L’autre message s’adresse aux chefs d’établissements privés. Nous souhaitons qu’ils puissent adapter les enseignements à chaque type de handicap de telle manière que chaque type de handicap ne soit laissé pour compte dans le domaine de l’éducation », renforce Innocent Sielahe, délégué de la plateforme Handi éducation.
Sur ce dernier point, la tutelle en charge des enseignements secondaires rappelle les efforts considérables déjà faits en vue de la facilitation de la personne handicapée à accéder au savoir. « Les enfants handicapés sont privilégiés. Et ils sont exonérés des frais frais d'inscriptions et frais d'Ape-e. Au niveau de la formation, ils ont des encadreurs spécialisés », souligne Hermine Sieyi, représentante du délégué régional du minesec pour la région du Littoral. Pas que. Il se pose un problème d’identification de la personne handicapée. Il leur est demandé par ce département ministériel de souscrire aux cartes d’invalidité qui serviront non seulement au recensement, ainsi qu’à produire des statistiques fiables qui puissent répondre aux exigences.
« Il faut que les administrateurs respectent la loi telle qu’elle est faite. J’interpelle davantage le ministère des affaires sociales de continuer à sensibiliser les administrations sœurs parce qu’elles ont un problème d’informations sur la loi de 2010 », lance Samuel Essomè de Kantik Africa. L’orientation scolaire et professionnelle compatible avec le handicap : gage d’une insertion socio-économique de la personne handicapée a également fait l’objet d’un exposé par Philomène Dipende, directrice du Centre d’information et d’orientation professionnelle de Douala.
Le projet initié ce 17 juillet à Douala est le début d’un long processus. Outre la sensibilisation et la remise des fournitures scolaires, le projet visant l’éducation de l’enfant handicapé atteindra sa dernière phase le 03 décembre 2024, jour de célébration de la journée mondiale de la personne handicapée, à la signature d’une convention avec les établissements et leurs ministères.