À Douala, Sao Tomé-et-Principe ouvre une fenêtre d'opportunités économiques avec le Cameroun

Une rencontre stratégique dont l'objectif clair est de tisser de nouvelles passerelles de coopération, propulsant les deux nations vers un avenir économique mutuellement bénéfique.

Situé dans le golfe de Guinée, à environ 300 km des côtes camerounaises, Sao Tomé-et-Principe, avec ses 1 001 km² et ses 242 000 habitants, se positionne comme une porte d’entrée stratégique pour le commerce et l’investissement en Afrique centrale. Nicolau Neto Dos Santos Lima, diplomate, point focal de la Celulle de promotion de la Diplomatie économique du ministère des affaires étrangères, de la Cooperation et des communautés de Sao Tomé-et-Principe, a souligné lors du forum : « La proximité régionale entre nos deux pays, si elle est bien exploitée, peut se transformer en une opportunité commerciale bénéfique pour les deux nations ».

Cette vision s’inscrit dans la stratégie du gouvernement santoméen, qui ambitionne de faire de l’archipel une économie résiliente, inclusive et verte, avec le secteur privé comme moteur de croissance.

Le forum, organisé sous l’égide du consulat honoraire à Douala a mis en lumière les priorités de Sao Tomé-et-Principe : stimuler un développement économique durable via l’attraction des investissements étrangers, diversifier la production et renforcer l’intégration régionale.

Nicolau Neto Dos Santos Lima a détaillé les initiatives du 19e gouvernement constitutionnel, notamment la création d’une communauté diplomatique économique, d’un bureau communautaire pour mobiliser la diaspora, et d’une unité de promotion des investissements dans les représentations diplomatiques. Ces structures visent à « promouvoir une diplomatie proactive pour attirer l’investissement dans les secteurs primaire, secondaire et tertiaire », en coordination avec les consulats honoraires et les partenaires internationaux.

Le pont camerounais : faciliter les échanges et les investissements

Jeanne Songue Essossoa, consul honoraire de Sao Tomé-et-Principe à Douala, a renchéri sur l'importance de cette rencontre, visant à "booster les relations économiques" et à "créer un pont entre nos deux communautés". Elle a mis en exergue la "diplomatie économique" comme levier essentiel pour l'évolution conjointe des deux pays.

Un point crucial soulevé par le consul est l'ouverture d'une ligne maritime, qui permettrait aux investisseurs camerounais de se rendre plus facilement à Sao Tomé et vice-versa, contournant ainsi le coût élevé du transport aérien. « On est en train de mettre tous les moyens pour que ce soit vraiment possible, pour que ce ne soit pas un slogan, que ce soit vraiment une vraie coopération au Sud-Sud »,a-t-elle affirmé.

Les échanges entre les deux pays, bien qu'existants, sont encore embryonnaires. Le consulat honoraire de Douala s'est donc donné pour mission de "développer ces échanges, que ça prenne de la valeur, de l'envergure", avec l'ambition de voir des centaines d'hommes et femmes d'affaires traverser chaque semaine pour explorer les opportunités d'investissement.

Cette initiative vise à réduire les coûts logistiques et à fluidifier les échanges commerciaux, jusqu’ici embryonnaires. Avec un marché potentiel de plus de 300 millions de consommateurs dans le golfe de Guinée, les opportunités sont immenses, notamment dans les secteurs de l’agriculture (cacao, huile de palme), de la pêche, du tourisme et des services.

Le tourisme, en particulier, bénéficie d’investissements étrangers, notamment portugais et sud-africains, concentrés sur l’île de Principe. Le forum a mis en avant le potentiel de Sao Tomé-et-Principe comme destination touristique, avec ses paysages préservés et son climat favorable, tout en soulignant l’engagement du gouvernement à promouvoir un développement durable.

Un environnement propice aux affaires

L'un des messages forts de ce forum a été la facilité d'investir à Sao Tomé-et-Principe. Le directeur de l'Agence de promotion des investissements de Sao Tomé-et-Principe a confirmé la présence de "beaucoup de facilités, beaucoup d'encouragement pour investir, que ce soit sur le plan fiscal, que ce soit sur le plan des sites". La Consule, Mme Songue Essossoa, a même témoigné de sa propre expérience : « en 24 heures, on peut créer son entreprise à Sao Tomé. Et moi, je l'ai fait, personnellement. Donc, c'est quelque chose de très facile.»

Au-delà des aspects économiques, les similitudes culturelles et sociales ont été mises en avant. « Si vous allez à Sao Tomé, vous allez voir les plats, rien que la nourriture. C'est comme le Cameroun », a souligné la consule, évoquant des plats comme le "calulu" et la “feijoada". Cette proximité culturelle, alliée à un environnement politique stable et démocratique ("tous les quatre ans, il y a élection. Et vraiment, ça se passe toujours d'une manière pacifique. Il y a alternance"), rend l'archipel particulièrement accueillant pour les investisseurs.

Le consulat prévoit d'ailleurs d'organiser prochainement un voyage pour permettre aux hommes et femmes d'affaires camerounais de découvrir l'archipel et ses atouts. Ce forum marque sans conteste le début d'une nouvelle dynamique, où la proximité géographique et les ambitions partagées devraient transformer la coopération entre le Cameroun et Sao Tomé-et-Principe en une véritable opportunité commerciale et de développement pour les deux nations. La promesse est grande, et la volonté affichée par les deux parties laisse entrevoir un avenir économique radieux.