Cameroun - Inflation : Le seuil de convergence CEMAC de 3% sera dépassé en 2022
Les mesures de riposte covidiennes et l'opération militaire spéciale de la Russie en Ukraine, notamment dans leurs corollaires de ruptures dans les chaînes d'approvisionnement et la crise énergétique, auront finalement eu raison de la stabilité des niveaux de prix au Cameroun d'après une note de l'Institut National de la Statistique, indiquant une fulgurance de la hausse des prix au cours de l'année 2022.
"Il est fort probable, sous ces conditions, que le taux d'inflation franchisse le seuil de 3% retenu par la CEMAC (Communauté Économique et Monétaire des États de l'Afrique Centrale) [ dont les pays membres sont : Cameroun, RCA, Congo, Gabon, Guinée Équatoriale et Tchad ] dans son dispositif de surveillance multilatéral", a indiqué l'INS.
En effet, le seuil de convergence communautaire de 3% relatif à l'inflation avait été par le passé un motif de satisfecit de la gouvernance économique du Cameroun face à des chocs et difficultés conjoncturels, car celle-ci parvenait toujours à stabiliser le niveau d'inflation nationale en-dessous des 3%.
Malheureusement, cette belle tendance camerounaise relève désormais du passé selon des données de l'INS. Dans les faits, depuis fin mars 2022, le taux d'inflation du Cameroun tend asymptomatiquement vers le seuil communautaire de 3%(+2,9%). Ainsi, le seuil communautaire a déjà été franchi dans certaines villes camerounaises, à savoir : Ébolowa (+4,5%); Bamenda (+4,4%); Maroua (+4,3%); Bertoua (+3,9%); Bafoussam (+3,6%); Garoua (+3,0%).
Par ailleurs, la situation inflationniste inquiétante qui s'amorce ainsi n'est pas prête de s'arranger, car d'après l'INS : "la hausse des prix des denrées alimentaires à l'échelle mondiale et celle des prix de l'énergie constituent actuellement une double menace d'inflation".
Toutefois, l'INS s'est permise quelques suggestions pour stabiliser le niveau général des prix : l'intervention du Gouvernement dans la mise en œuvre des mesures additionnelles globales et ciblées de subventions et autres soutiens aux entreprises et aux ménages; l'accélération des politiques de transformation structurelle de l'économie telles prescrites dans la SND, pour que leur implémentation renforce les capacités de l'économie nationale face aux différents chocs exogènes sur les biens et services.