Financement de l’activité de crédit : Acep Cameroun se lance dans le marché boursier local
Cérémonie de première cotation des obligations “Acep Cameroun 7% brut 2024-2027” le mardi 08 avril au siège de la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac) à Douala.

La date du 08 avril est qualifiée d’“historique” par le directeur général de l’Agence de crédit pour l’entreprise privée au Cameroun (Acep Cameroun). Pour Hack-Yann Akindele, le secteur de la microfinance entre dans l’histoire par l’opération de cotation d’un emprunt obligataire par appel public à l’épargne d’un montant de 5 milliards de FCFA sur le marché financier de l’Afrique centrale, pour le compte de l’exercice 2024, avec le visa de la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (Cosumaf).
En dehors de l’objet principal de l’opération qui est de refinancer l’activité de crédit, la levée de fonds de 5 millards de FCFA par l’EMF, lui permettra d’accroître son appui financier aux micro, petites et moyennes entreprises et partant, de soutenir les projets de développement et autres initiatives locales.
« Aujourd’hui est une journée historique pour Acep Cameroun. Je me sens particulièrement très honoré et rempli d’émotion. Ce type d’opération représente pour nous, institution de microfinance, beaucoup de fierté. Parce que se lancer dans ce type d’opération telle que celle que nous venons de réaliser, pour nous, c’est un saut dans l’inconnu.
Il faut vraiment oser. Ce que je puis aussi vous dire, c’est que ce n’est pas la première opération que nous allons faire. Nous allons revenir très rapidement sur le marché compte tenu déjà du succès que cette opération a connu. Et j’invite vraiment les acteurs du privé, qui ont vraiment envie de s’y lancer, de regarder attentivement ce type d’opération pour rentabiliser leurs investissements », confie Hack-Yann Akindele, directeur général d’Acep Cameroun.
Ajouté au compartiment “C” de la Bvmac, le titre émis par Acep Cameroun, cette partie compte désormais sept lignes avec l’entrée en scène de l’établissement de microfinance de deuxième catégorie. Les titres seront dématérialisés pour un minimum de souscription de dix obligations la valeur minimale étant fixée à 10.000FCFA. Soit 100.000FCFA en moyenne à débourser par les investisseurs de l’Afrique centrale, la période de différée est de six mois pour un taux d’intérêt de 7% brut par an. Le consortium d’arrangeurs est mené par Usca, en tant que chef de file de l’opération, à côté de Société Générale capital securities central Africa.
« C’est une opération qui nous rend très fière. Nous sommes toujours très contents de voir les acteurs du secteur privé venus sur ce marché que les hautes autorités de la Cémac ont bien voulu mettre en place parallèlement ou alternativement au système bancaire pour pouvoir permettre à ce que la dynamique économique d’ensemble.
Que ce soit le financement du développement, mais également le financement des entreprises puisse se faire le plus rapidement possible. Nous voulons faire beaucoup de publicité pour cette opération, c’est-à-dire les remercier et passer un message à toute la Cémac, à tous les tissus de l’entrepreneuriat, que les opérations de taille modeste sont les opérations les bienvenues dans notre marché », relève Dr Louis Banga Ntolo, directeur général de la Bvmac.
Selon des informations qui ont reçu visa de la Cosumaf, le mécanisme de sécurité de l’emprunt obligataire “Acep Cameroun 7% brut 2024-2027” prévoit l’abondement périodique d’un compte séquestre ouvert dans les livres de la Bicec pour assurer le service de la dette. Il prévoit aussi des engagements financiers et non financiers.
Les intermédiaires du marché, co-arrangeurs de l’opération (Usca et Société Générale capital securities central Africa), garantissent l’émetteur Acep Cameroun, irrévocablement et préalablement à l’ouverture de la période de souscription une contribution représentant au moins 50% du montant à émettre.