Azamra, la fintech américaine qui veut révolutionner le paysage bancaire camerounais
Ce jeudi 17 juillet 2025, la capitale économique camerounaise a vibré au rythme d’un événement d’envergure : le lancement officiel des opérations d’Azamra, une fintech américaine qui ambitionne de redéfinir les contours de l’inclusion financière au Cameroun et en Afrique centrale.

La cérémonie, organisée à Douala, a réuni un parterre de personnalités, dont le chef de mission adjoint de l’ambassade des États-Unis, John G. Robinson, la représentante du gouverneur du Littoral, Nicoline Ebune épse Marks Okolobi, ainsi que des acteurs clés du secteur privé et de la société civile.
Après un premier lancement à Yaoundé le 15 juillet, Azamra pose ses valises à Douala, marquant une étape décisive dans son implantation au Cameroun. Azamra, d’après ses développeurs, est une plateforme qui veut révolutionner le paysage bancaire camerounais. Azamra, cette nouvelle étoile dans la galaxie fintech, est une entreprise de technologie financière, une néobanque numérique entièrement agréée, dont la mission est claire : accélérer l'inclusion financière en Afrique centrale grâce à des solutions digitales innovantes. Son arrivée au Cameroun n'est pas un coup de dés, mais le fruit d'une stratégie bien ficelée, marquée par l'acquisition d'un établissement de microfinance déjà bien implanté dans le pays.
Et le plus beau dans tout ça, c'est qu'avec l'approbation de la Commission Bancaire de l'Afrique Centrale (COBAC),Azamra a les coudées franches pour opérer dans six pays de la zone CEMAC : le Cameroun, le Gabon, le Tchad, le Congo, la République centrafricaine et la Guinée équatoriale.
Une Camerounaise aux commandes : La touche locale qui fait la différence
« Azamra, c’est un pont entre la technologie et la finance, avec pour mission de redonner du pouvoir aux Camerounais », explique Leah Rackovsky, présidente du Comité des Technologies Émergentes de la Chambre de Commerce Américaine et directrice générale d’Azamra. « Le nom Azamra, qui signifie ‘je chanterai’ en hébreu, est né pendant la crise du COVID, dans un moment où il fallait imaginer un avenir meilleur. Avec mon background en finance et l’expertise technologique de mon beau-frère, nous avons voulu créer une plateforme qui combine innovation et impact social pour booster l’économie camerounaise », poursuit-elle.
Des solutions taillées pour le Cameroun
Azamra ne se contente pas de promesses. La fintech ambitionne de devenir un « payment hub » qui permettra des transactions digitales à des coûts bien plus abordables que ceux pratiqués actuellement sur le marché camerounais. « On veut proposer des frais cohérents, plus bas, pour que chaque Camerounais puisse effectuer des transactions numériques sans se ruiner », précise Pierre Majérus, partenaire d’Azamra. Parmi les innovations annoncées : la vulgarisation des bons du Trésor camerounais pour permettre aux citoyens de percevoir des intérêts tout en finançant l’économie nationale, ainsi que des solutions de paiements transfrontaliers basées sur la blockchain et les stablecoins.
« Avec la blockchain, on va simplifier et sécuriser les paiements internationaux, que ce soit pour recevoir de l’argent de l’étranger ou pour en envoyer. Ces technologies vont non seulement faciliter la vie des Camerounais, mais aussi stimuler l’économie locale », ajoute Pierre Majérus. Azamra mise également sur des preuves de concept pour démontrer la faisabilité de ses solutions, avec l’ambition de revenir au Cameroun pour présenter des résultats concrets et obtenir la validation des régulateurs.
Un partenariat américano-camerounais pour l’inclusion financière
L’événement de Douala a aussi été l’occasion de célébrer le renforcement des liens économiques entre les États-Unis et le Cameroun. « Azamra incarne l’engagement américain à soutenir le développement économique au Cameroun, en particulier pour les populations défavorisées et les petites et moyennes entreprises », a déclaré John G. Robinson, chef de mission adjoint de l’Ambassade des États-Unis au Cameroun. « Cette cérémonie est une opportunité pour le secteur privé, le gouvernement et les autres acteurs de discuter et d’améliorer le climat des affaires au Cameroun », assure la diplomate.
Le fait que Leah Rackovsky soit une Camerounaise de naissance confère à Azamra une légitimité unique. « Leah connaît le pays, ses réalités, ses ministères et ses institutions financières. Cette connexion profonde avec le Cameroun, combinée à l’expertise technologique américaine, est un atout majeur pour le succès d’Azamra », souligne Pierre Majérus.