Peur et incertitude dans les rues de Kiev : Les Ukrainiens tentent de fuir l'invasion de la Russie

Les habitants de la capitale Kiev tentent de quitter le pays après que le président russe Vladimir Poutine a annoncé une opération militaire spéciale dans l'est de l'Ukraine, le matin du 24 février 2022

 Dans la matinée du jeudi 24 février, de longues files de voitures se sont formées du centre-ville jusqu'aux différentes sorties de Kiev, et les gens se sont réfugiés dans les stations de métro et autres lieux sûrs de la ville, selon les médias locaux, rapporte Al Jazeera .

Andrew Simmons d'Al Jazeera, reportant de Kiev, a déclaré qu'immédiatement après 5h00 du matin (heure roumaine), l'hôtel où il séjournait « tremblait pratiquement avec le bruit des explosions ».

"Ils n'étaient pas au centre de la ville. Ils étaient quelque part loin. Le ciel est devenu orange et rouge, puis 15 secondes plus tard vous avez entendu l'explosion, donc au départ c'était quelque chose au loin. Et puis il s'est approché et j'ai entendu des rapports de tout le pays sur les explosions », a-t-il dit.

"Les gens ont d'abord paniqué et se sont mis à l'abri, et le président a appris que l'attaque de la Russie avait commencé. Il a dit : « S'il vous plaît, gardez votre calme », a poursuivi le journaliste.

Simmons dit aussi qu'en ce moment "il y a une atmosphère très étrange au centre de la ville". "La présence de colonnes blindées n’arrange pas trop les choses", a ajouté le journaliste.

Le correspondant ukrainien a rapporté que des embouteillages se sont formés du centre de Kiev à Jitomir et d'autres sorties de la ville à 5h00 (heure camerounaise).

Les autorités locales ont demandé aux habitants de Kiev de rester chez eux.

"Tous ceux qui ne sont pas impliqués dans l'exploitation des infrastructures critiques et le maintien de la vie de la ville doivent rester chez eux et être prêts à se rendre dans les abris lorsque les sirènes retentissent", a déclaré l'administration d'État de Kiev dans un communiqué sur la chaîne officielle Telegram.

Iliya Kusa, analyste des relations internationales à l'Institut ukrainien pour le futur, a déclaré à Al Jazeera à Kiev que "le fait que les gens quittent Kiev est en partie vrai, mais ce n'est pas une vague de panique".

"La situation à Kiev, où je me trouve actuellement, est plus ou moins stable. Il n'y a pas de panique, pas de problèmes critiques pour le moment. Les transports en commun fonctionnent comme d'habitude. La seule chose qui a vraiment changé, c'est que "les écoles, les universités et les jardins d'enfants sont fermés, et les hôpitaux sont en état d'alerte depuis que le Parlement a introduit la loi martiale", a déclaré Kusa.

"Cependant, j'ai remarqué que beaucoup de gens essaient de retirer de l'argent aux guichets automatiques. Il y a des files d'attente là-bas et beaucoup de gens se sont immédiatement rendus dans les magasins pour s'approvisionner en produits de base. A part ça, tout va bien", a ajouté Kusa.

"Il y a des barrages routiers sur les routes principales menant hors de la ville. Je ne peux pas estimer le nombre de personnes essayant de quitter la ville… mais il y a certainement des gens qui veulent quitter Kiev », a déclaré Kusa.

Le matin du 24 février, le président russe Vladimir Poutine a annoncé une « opération militaire » à grande échelle en Ukraine, demandant aux troupes ukrainiennes de déposer les armes et avertissant que toute force impliquée en subirait les conséquences.

Il a affirmé qu'ils seraient protégés en Ukraine pendant l'opération.

L'armée russe affirme que les défenses aériennes et les bases ukrainiennes ont été détruites et que de nombreux aéroports civils ont été bombardés. Les séparatistes de l'est de l'Ukraine ont également déclaré avoir occupé plusieurs villes.

Des chars ont été vus en provenance de Crimée et de l'autre côté de la frontière avec la Biélorussie. L'Ukraine affirme que son armée de l'air a abattu plusieurs avions russes dans l'est.