Atelier de formation pour les professionnels du droit et la sécurité nationale sur la convention des nations unies relative aux droits des personnes handicapées
Placé sous le thématique de l'accès à la justice pour cette catégorie de la population elle a eu lieu à Yaoundé du 20 au 21 juillet 2023 conjointement organisé par le Centre des nations unies pour les droits de l'homme et la démocratie en Afrique centrale, l’Organisation des Nations Unies pour l'Education la Science et la Culture (UNESCO) et le Fond des Nations Unies pour la Population (FNUAP). Il s'agit d'un projet qui vise à améliorer l'accès des personnes handicapées du Cameroun à la pleine jouissance de leurs droits. L'atelier a pour objectif de sensibiliser des facteurs du secteur public et privé sur le handicap et ses spécificités, renforcer les capacités et tirer la sonnette d'alarme sur les mesures. Nécessaire permettant aux personnes handicapées de s'épanouir dans notre société. Autrement dit, ce programme est un outil pratique pour expliquer le contenu normatif de la convention aux différents acteurs.
A cet effet près de 45 participants ont répondu présent dont les magistrats des 10 régions du pays, l'ordre des avocats au barreau du Cameroun, le ministère de la justice, la commission des droits de l'Homme du Cameroun la délégation générale de la sûreté nationale (officier de police judiciaire, plusieurs organisations de personnes handicapées, le conseil constitutionnel, la cour suprême ; sous le parrainage du ministère des affaires sociales.
Adoptée le 13 décembre 2006 par l'assemblée générale des Nations Unies, la convention des nations unies relative aux droits des personnes handicapées (CDPH) entre véritablement en vigueur en 2008. Elle vise à promouvoir et protéger la pleine jouissance sous un pied d'égalité de tous les droits de l'homme par les personnes handicapées et de promouvoir leur dignité intrinsèque. Le Cameroun finalise son processus de ratification à l'interne en décembre 2020 par l'adoption du décret présidentiel N2021/751. La loi 2010/002 portant protection et promotion des personnes handicapées quant à elle, est l'instrument juridique national principal pour assurer le droit des personnes handicapées au Cameroun.
Selon les estimations du ministère des affaires sociales, le pays compte environ 3 750 000 personnes déficientes. Et malgré cet arsenal juridique, le quotidien de ces personnes est un parcours du combattant. Entre stigmatisation de divers ordres sur la nature de leur particularité et le regard social de plus en plus désobligeant, ils doivent tout le temps doubler les efforts face à ces défis, transcender ce rejet pour s'affirmer et imposer à la société le respect de leurs droits. S'il y a quelques années la majorité des personnes à besoins spéciaux étaient rejetées par les familles et finissaient pour les plus chanceux dans des centres spécialisés et dans la rue, aujourd'hui il y'a une évolution des mentalités mais le poids de l'handicap pèse encore dans la jouissance d'un certain nombre de leurs droits. Notamment dans certains services publics, privés et même auprès des professionnels du droit paradoxalement présumés acteurs majeurs dans la protection des droits des minorités.
Il est question de changer la donne au travers d'une rééducation des acteurs. Le CNUDPH a de ce fait mis sur pied un guide validé par les principales parties prenantes du Cameroun lors d'un atelier tenu le 29 mai 2023. A travers les six modules de formation (introduction à l'handicap ; introduction au droit international des droits de l’homme ; la convention des nations unies relative aux droits des personnes handicapées ; la personne handicapée et la justice au Cameroun ; l'accès des personnes handicapées à la justice : le corps normatif et les défis de sa mise en œuvre ; l'accès à la justice des personnes handicapées : normes et standards internationaux), ils seront davantage sensibilisé sur la question du handicap, ils sauront comment mettre en application la convention et les textes de loi nationaux au quotidien à fin d'assurer l'accès à la justice. Bien intégré cette convention permettra de construire une société inclusive, celle qui intègre les préoccupations des personnes handicapées dans tous les secteurs afin de favoriser leur participation dans tous les secteurs sur la base de l'égalité avec les autres. La participation de chacun en fonction de ses capacités et de ses potentialités est indispensable pour consolider la solidarité nationale et le développement du pays. Cette initiative entre en droite ligne de la politique gouvernementale de lutte contre l'exclusion sociale.