Atelier de présentation des résultats de l'observatoire des pratiques anormales sur les principaux corridors de l'Afrique centrale

L'OPA a publié le 20 juillet dernier la restitution des travaux de l'OPA sur les multiples entraves qui empêchent un transit de qualité dans la zone CEMAC. C'était à la suite d'un atelier de travail tenu à Yaoundé.

Atelier de présentation des résultats de l'observatoire des pratiques anormales sur les principaux corridors de l'Afrique centrale

Ces travaux s'inscrivent dans le cadre du 11ème Fond Européen de Développement financé par l'Union Européenne. En outre, l'observatoire a été retenu dans le Programme d'Appui à la Gouvernance des Infrastructures régionales et nationales (PAGIRN) sous la houlette de l'Institut Sous-régional des Statistiques et d'Economie Appliquée (ISSEA). 

L'observatoire a pour but de collecter des données sur le transport intra-régional permettant d'analyser et publier dans un intervalle régulier, sur la base des critères bien définis, les tares et dysfonctionnements observés sur les différents axes routiers nécessaire pour l'intégration sous-régionale. Et par la suite sensibiliser les décideurs et principaux acteurs dans le but d'éliminer progressivement ces pratiques.

 Il s'agit entre autres de la multiplication et la fréquence des postes de contrôle, les longs fils d'attente au niveau des frontières, des pertes de temps procédurales, divers trafics et paiements illicites. A ces mauvaises pratiques se greffent d'autres dysfonctionnements comme : les difficultés de digitalisation des procédures douanières qui engendrent de longs fils d’attente au port ; la non application exhaustive des conventions bilatérales de transit ; la mauvaise situation des services de transport (absence de professionnalisation du secteur, vétusté du parc camion, non efficacité du système de quotas... );  les questions de sécurité routière et la multiplication des postes de contrôle non conventionnelles.

Ces pratiques donnent aux corridors reliant l'ensemble des pays de la sous-région un palmarès peu élogieux. Déjà en 2014 les coûts de transport sur cette zone sont cités comme les plus chers du monde ; avec pour conséquences direct le renchérissement des produits d'importations et d'exportations et plus loin un frein au commerce intra régional et une faible compétitivité de l'économie des pays de la sous-région. Malgré les efforts des différents pays en termes de dispositifs réglementaires et administratifs ainsi que toutes les tentatives à l'échelle national ou sous régional ces maux continuent de gangrener le secteur. D'où la création en 2006 de l'observatoire des pratiques anormales (OPA) sur les deux corridors pilotes : le corridor Douala - Bangui (1.431 km l) et le corridor Douala- N'Djamena (1.844 km en liaison direct avec NGUELI ; 1.934 km en liaison par KOUTERE). Et plus tard le deuxième comité de pilotage du PACIE tenu à Douala du 17 au 18 octobre 2016 a ajouté le corridor non encore conventionnel Yaoundé-Libreville long de 790 km.

Au terme de l'atelier, les acteurs du corridor privé comme public ont été suffisamment édifiés sur l'importance de la mise en œuvre du projet pour le suivi et l'évaluation des avancés dans la lutte contre les pratiques anormales. Ils ont été sensibilisés sur leurs rôles non seulement dans l'efficacité du projet mais davantage à changer le visage du commerce en zone CEMAC et se réapproprier les derniers rapports pour une action efficace sur le terrain. Et le Cameroun est plus encore interpellé au vu de la position stratégique qu'il a sur le golfe de Guinée avec le port autonome de Douala et le port de Kribi. Stratégique également car deux pays de la sous-région à savoir la RCA et le Tchad dépendent principalement du port autonome de Douala pour leurs échanges extérieurs.

 

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