Série Madame Monsieur: Promotion De La Puissance D’un Marabout Sur un Homme De Dieu Ou Simple Divertissement
Dans un de ses récents épisodes publiés le 25 août 2022, notamment le dernier dans la programmation du jour. Une scène portant sur une séance de délivrance, met en évidence l’échec des prières d’un homme de Dieu et le succès d’un marabout ou traditionnaliste. La scène n’a pas laissé le public indifférent. Pour les Chrétiens, l’équipe de production de la série culte du réalisateur Ebenezer Kepombia, n’a fait nul autre chose qu’une insulte à la puissance du Dieu tout puissant à qui rien n’est impossible. C’est une scandaleuse tentative d’humiliation du Dieu souverain. Il aurait été mieux pour l’équipe de réalisation, de mettre en confrontation les niveaux de puissances spirituelles appartenant aux mêmes égrégores. Par exemple, le succès d’un marabout là où un autre est tombé à plat, ou le succès d’un pasteur là où un autre a vu ses limites. Mais Donner du succès à un marabout là ou un homme de Dieu a échoué revient à faire le déni de la puissance Divine.
Mais la compréhension de la scène requière également une attitude holistique. Le paradigme des croyances profondes ne saurait être teinté de duplicité, il faut être chaud ou froid et non tiède. C’est précisément cette posture que prend le réalisateur en s’affirmant comme quelqu’un qui pratique une foi dite ouverte et sans tabou. Les réalités spirituelles exigent des décisions courageuses dans le stress et la confusion qu’elles génèrent face à des cas d’emprises malicieuses et oppressives d’une entité sur une âme. C’est sans doute ce qui peut expliquer la conjugaison des forces de combat qui ne font pas les mêmes allégeances. Lorsque la foi est faible, l’être devient perméable à toute «logique ». Dans cette perspective, la « solution » est trouvée d’où elle peut venir. Le croyant a ses préférences dans les explications sur les mythes et réalités spirituelles.
Au-delà du choc qu’a créé cette scène, il y’a une matérialisation de notre quotidien, et la mise en exergue de la croyance comme un tout indifférencié. Il y’a l’existence d’une certaine endogènéisation du rapport avec le monde spirituel. Dans un contexte socioreligieux, où le débat sur le retour des africains à leurs croyances ancestrales et traditionnelles est de plus en plus promu, il faut lever toutes les équivoques. Certains chrétiens sont à cheval entre leurs convictions christianistiques et leur attachement à certaines pratiques traditionnelles. Ebenezer Kepombia étale une hypocrisie existante dans les milieux « chrétiens » et un mimétisme spirituel qui ne date pas d’hier. D’autres obédiences chrétiennes incorporent certains aspects qui relèvent des pratiques spirituelles traditionnelles africaines, dans l’exercice de leur foi. C’est un phénomène religieux extra institutionnel, qui pour certains est une réponse face au silence de l’église ou face à ses faibles propositions devant les difficultés des fidèles.
Au demeurant, c’est chacun qui sait en qui il croit et rendra compte de ses croyances un jour.