Données statistiques 2023 des pmeesa : le Cameroun enregistre une augmentation de l'ordre de 19 600 nouvelles PME créées

C'est ce qu'il faut retenir de l'atelier de restitution des données statistiques 2023 sur le PMEESA tenu ce mardi 18 juin 2024 dans la salle de conférence de l'immeuble l'émergence sis à Yaoundé. Présidée par le ministre des petites et moyennes entreprises de l'économie sociale et de l’artisanat, Achille Bassilekin III, il a connu la participation de plusieurs départements ministériels, des institutions publiques tel que l'INS des universitaires pour ne citer que ceux-ci.

Axé sur trois secteurs saillants à savoir les petites et moyennes entreprises (PME), les organisations de l'économie sociale (OES) et les unités de production artisanale (UPA), le but est de fournir des informations statistiques nécessaires à la maîtrise de la démographie des PMEESA, à l'évolution des contributions de ces cibles pour une économie nationale dynamique et pour améliorer les politiques publiques déjà existante pour le développement de ces secteurs d'activité. 

Le Cameroun a connu l'année dernière une augmentation substantielle de l'ordre de 24% par rapport à l'année 2022 dans un contexte marqué par le ralentissement de la croissance mondiale de -0.,5%, une persistance des tensions inflationnistes avec un taux de 7,4% au niveau nationale et des perturbations sécuritaires dans certaines régions du pays. Face à tous ces paramètres et mutations diverses le gouvernement a accéléré la mise en œuvre des politiques structurelles conformément à la SND 30 qui vise dans le cas d'espèce la promotion de l'entrepreneuriat, la modernisation et la transformation des unités de production en vue de favoriser l'amélioration de l'environnement des PME et leurs développements.

À nos jours, le tissu économique camerounais compte environ 393 166 PME dont 19 651 créées en 2023. Douala et Yaoundé restent les plus grands pôles de concentration avec 57,4%   des petites et moyennes entreprises en activité et celles-ci sont principalement constitué des entreprises individuelles (97%). On note également une augmentation des PME créées par des jeunes avec une prédominance des hommes par rapport aux femmes. Selon le secteur d'activité le type et la forme juridique le secteur tertiaire gagne tous les suffrages avec un accompagnement global conséquent des politiques publiques de près de 1 694 793 000 FCFA.

Dans le domaine des organisations de l'économie sociale (OES) les pouvoirs publics ont mis sur pied 350 réseaux d'accompagnement à la structuration et des accompagnements financiers notamment des fonds transférés aux CTD financé par le ministère des petites et moyennes entreprises de l'économie sociale et de l'artisanat avec plus de 265 bénéficiaires et ayant généré 255 emplois. Ici le secteur primaire est en plein essor avec 56,35% des OES créés majoritairement dans le secteur de l'agriculture de l'élevage et les activités de transformation.

Contrairement aux PME et aux OES qui ont connu une certaine avancée, les unités de production artisanale connaissent une baisse de 39,83% par rapport à l'année 2022. L'on est quitté de 5 784 UPA enregistrés à 3 557 en 2023. De ce fait l'évolution du secteur n'est pas similaire par rapport aux projections de même que le sentier de la croissance effective et la balance commerciale continue de se creuser.

Défis et perspectives 

Face à cette réalité il est primordial d'encourager l'implantation des PME dans les sous-secteurs prioritaires à fort potentiel en tenant compte des opportunités offertes dans chaque région ; promouvoir et sensibiliser les petites et moyennes entreprises sur les opportunités d'investissement dans les branches d'activité à forte valeur ajoutée telles que les petites et moyennes industries de transformation, la transformation du bois ou encore la confection -textile - cuir ; encourager la création des OES principaux fournisseur de matière première pour alimenter le processus de transformation ; densifier la structuration des réseaux de l'économie sociale et mettre en place des mécanismes pour favoriser l'implantation des unités de transformation. Avec la baisse du taux d'enregistrement il peut être utile de sensibiliser les CTD à l'appropriation des compétences transférées (cartographie des artisans de la localité) ainsi que les artisans sur la nécessité de l'enregistrement et créer des mesures incitatives pour rebooster les enrôlements.

Même si le poids du secteur informel reste prépondérant, il ne contribue pas à la mobilisation des recettes fiscales. La promotion de la production locale et l'accroissement de l'offre en financement en faveur des PME sont des leviers qui permettront la structuration du secteur informel qui représente un potentiel de 3,4 millions d'acteurs dans divers secteurs et les autres objectifs sus cités.

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