Cameroun: Discours du chef de l’Etat en réponse aux voeux du Corps diplomatique.

Dans un contexte marqué par des défis mondiaux et nationaux, le chef de l’État camerounais, son Excellence Paul Biya a livré un discours attendu en réponse aux vœux formulés par le Corps diplomatique.

Cet échange annuel, véritable tradition diplomatique, a permis au président de faire le point sur les grandes orientations politiques, économiques et sociales du pays, tout en réaffirmant l’engagement du Cameroun sur la scène internationale. Ce discours offre un éclairage sur les priorités nationales et les relations stratégiques avec la communauté internationale.

Ci-dessous l’intégralité du Discours du Président de la République

Monsieur le Doyen du Corps diplomatique, 

Je voudrais tout d’abord vous remercier pour vos propos chaleureux et bienveillants ainsi que pour les voeux, que vous venez de formuler à mon endroit et à celui du peuple camerounais.

L’année dernière, en ces lieux et dans les mêmes circonstances, je vous avais appelé à soutenir la candidature du Cameroun à la présidence de la 79e Session de l’Assemblée Générale des Nations Unies.

Il me plaît de dire que grâce au soutien de vos pays respectifs, ladite candidature a connu un aboutissement heureux. Je tiens ici à vous renouveler, et à travers vous, à vos gouvernements et à l’ensemble de la communauté internationale, mes sincères remerciements.

Le mandat du Cameroun, qui a commencé en septembre 2024, s’achèvera en septembre 2025. Il nous donnera certainement l’opportunité d’oeuvrer, ensemble, au renouvellement du multilatéralisme, dont notre monde a tant besoin.

Le Sommet de l’Avenir, qui s’est tenu les 22 et 23 septembre dernier à New York, s’est déjà inscrit dans cette perspective. Il a abouti à l’adoption de textes importants tels que le Pacte de l’Avenir et ses annexes, notamment le Pacte mondial pour le numérique et la Déclaration sur les générations futures.

Mesdames et Messieurs les membres du Corps diplomatique,

Au plan de la paix et de la sécurité, l’année 2024 qui vient de s’achever, n’a malheureusement pas été un long fleuve tranquille. 

De multiples foyers de conflit et de tension ont perduré, ou surgi ici et là. L’Ukraine, le Soudan, le Liban, Gaza, Haïti et d’autres théâtres d’une tragédie humaine qui ne semble pas avoir de fin, ont régulièrement alimenté une chronique meurtrière dans les médias du monde entier. Le terrorisme, malgré nos efforts collectifs, a continué, ici et là, à montrer son visage hideux.

Le spectre d’une guerre nucléaire, qui aurait pourtant des conséquences effroyables sur l’avenir de l’Humanité, se profile désormais dans notre horizon incertain.

Oui, Monsieur le Doyen, Mesdames et Messieurs les membres du Corps diplomatique, notre monde semble parfois pris de folie et tangue au bord de l’abîme. Le nombre de victimes des violences ne cesse d’augmenter. Des populations entières continuent de subir les affres des tueries, des mutilations, des destructions, des déplacements forcés et de l’exil.

Ainsi, une partie de l’humanité continue de subir les affres de la faim, des tueries, des destructions, des déplacements forcés et de l’exil.

Comment en sommes-nous arrivés là ? Comment avons-nous pu sombrer dans une telle dérive, alors même que l’existence de différents cadres de dialogue entre les Etats semblait nous avoir mis sur le chemin d’une paix durable ?

Pour ma part, j’incline à penser que la persistance des égoïsmes nationaux, la résurgence de l’unilatéralisme au détriment du multilatéralisme, le non-respect des règles internationales, sont autant de facteurs qui peuvent expliquer cette situation.

Est-ce une fatalité ? Je me refuse à le croire.

Mesdames et Messieurs les membres du Corps diplomatique,

A l’évidence, ce dont notre monde a besoin, c’est de plus de solidarité. Si nous voulons survivre, nous n’avons pas d’autre choix que de déterminer nos priorités communes, de nous donner les moyens nécessaires pour les réaliser, et de fédérer nos énergies.

Les catastrophes naturelles survenues ces derniers mois attestent de l’ampleur des conséquences des changements climatiques. Nous sommes tous désormais face à un dilemme pressant : « agir ensemble maintenant, ou périr tous, à coup sûr ».

La mise en oeuvre des conclusions de la COP29 tenue à Bakou, portera témoignage de l’authenticité de notre volonté commune de prendre en compte cette réalité.

Mesdames et Messieurs les membres du Corps diplomatique, 

Face à tous ces défis, le Cameroun a toujours été disposé à apporter sa contribution à l’édification d’un monde plus pacifique, plus stable et plus prospère. Il entend poursuivre dans cette voie, en agissant avec détermination aux côtés d’autres membres de la communauté internationale.

L’année dernière, je rappelais devant vous l’importance de l’Organisation des Nations Unies et son rôle essentiel dans la recherche de solutions appropriées aux problèmes auxquels notre monde est confronté.

Oui, Monsieur le Doyen. Je le pensais hier. Je continue de le penser aujourd’hui. Notre Organisation commune est la mieux à même d’amener le genre humain à surmonter ses passions, ses égoïsmes et ses antagonismes pour se recentrer sur l’essentiel, à savoir sa survie.

J’en appelle donc à la mobilisation de toute la communauté internationale en faveur d’un système multilatéral équitable, transparent, juste et inclusif. Le dialogue, le règlement pacifique des différends, la coopération et la solidarité agissante doivent nous guider dans cette voie.

Monsieur le Doyen,

Mesdames et Messieurs les membres du Corps diplomatique,

Je voudrais à présent vous prier de bien vouloir transmettre aux hautes autorités que vous représentez, mes meilleurs voeux de paix et de prospérité pour l’année nouvelle.

A vous-mêmes et à vos familles respectives, j’adresse mes sincères voeux de santé, de prospérité et de succès en 2025.

Et je vous remercie

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