Sanctions anti-russes occidentales : La défiance allemande au sujet des achats de gaz russe
Coup de théâtre, si ce n'est in fine, une leçon de bon sens, de réalisme et de pragmatisme politiques. L'Allemagne s'oppose catégoriquement à toute suspension de ses importations de gaz et de pétrole russes. Tel un effet boomerang, les sanctions occidentales contre la Russie se retournent contre leurs initiateurs. Le bloc occidental reste très divisé sur le sujet plus de cinquante jours après le début des hostilités russo-ukrainiennes.
La pilule de l'embargo sur les hydrocarbures russes imposée par Washington s'avère indigeste pour plusieurs. Avant l'opposition allemande, la Hongrie de Viktor Orban entre autres, a défié l'Union Européenne et a résolu de payer son gaz russe en roubles. L'Allemagne quant à elle est dépendante à 55% du gaz russe et n'entend pas s'y abstraire. Raison pour laquelle, elle est vent debout face ses partenaires de l'Union Européenne ayant résolu d'appliquer à la lettre les sanctions voulues par Washington.
En effet, d'après une source de l'agence de presse Reuters citant un porte-parole du gouvernement allemand, le refus allemand est radical au sujet de l'embargo sur les hydrocarbures russes pour l'heure. Cependant, Berlin entend ne pas payer en roubles comme l'exige Vladimir Poutine.
Par ailleurs, étant la première économie de l'Union Européenne, l'Allemagne paierait un lourd tribut si elle se soumettait aux exigences de Washington via un embargo sur le gaz russe. D'après la chaîne d'information états-uniennes CNN citant 5 instituts allemands spécialisés en économie, un embargo sur le gaz russe ferait perdre près de 240 milliards de dollars à l'Allemagne.