Yaoundé 6: Le sous-préfet défie Paul Biya et sabote le plan d’urgence présidentiel

Enquête exclusive sur les manœuvres d’obstruction d’Alain Joseph Etoundi, qui freine l’élan du développement local dans un arrondissement clé de la capitale

On aurait cru à une mauvaise plaisanterie bureaucratique. Et pourtant, la note datée du 08 juillet 2025, signée par le Sous-Préfet de Yaoundé 6, Alain Joseph Etoundi, est bien réelle. Dans ce document, celui que d’aucuns surnomment ironiquement le "Jack Bauer de Yaoundé 6" instruit le Maire de suspendre les opérations de libération des emprises sur le tronçon Mendong-Carrefour Banane-Brigade de Gendarmerie, axe stratégique visé par le Plan d’Urgence Spécial du Président de la République pour la réhabilitation des voiries urbaines.

Un retournement de veste aussi surprenant qu’incohérent, surtout venant d’un administrateur civil qui était lui-même présent et visible lors de la cérémonie officielle de lancement des travaux, le 02 juillet dernier, présidée par le Préfet du Mfoundi. Ce jour-là, sous les caméras et les regards des populations, le représentant de l’État appelait à l’adhésion totale des riverains à ce projet présidentiel de modernisation.

Quelques jours plus tard, c’est donc avec stupeur que le Maire Yoki Onana a reçu la note de blocage, alors qu’il venait d’effectuer une descente sur le terrain chaleureusement saluée par les populations… et même par les commerçants déguerpis.

Un sabotage camouflé sous de faux prétextes

Dans sa lettre, le Sous-Préfet s’appuie maladroitement sur une correspondance du Ministre de l’Administration Territoriale, Paul Atanga Nji, qui, selon ses dires, limiterait les opérations de déguerpissement. Or, cette note ministérielle, restée confidentielle et non publiée, était exclusivement adressée aux gouverneurs dans le cadre de déguerpissements massifs, bien loin des simples procédures techniques de libération d’emprises pour travaux publics planifiés… et surtout financés par le Président de la République lui-même.

Plus troublant encore, le Sous-Préfet semble, à demi-mot, reconnaître son incompétence dans l’affaire, en évoquant la compétence du Préfet en matière de démolitions dans le domaine public. Une manière subtile mais limpide de signifier que son initiative n’a pas reçu l’aval hiérarchique, et que toute instruction formelle serait directement venue du Préfet au Maire, conformément à l’organigramme administratif.

Un antécédent révélateur d’une hostilité rampante

Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que l’autorité administrative tente d’entraver les projets de développement locaux. Il y a quelques semaines à peine, Alain Joseph Etoundi signait une décision ubuesque pour bloquer les travaux de construction du nouvel Hôtel de Ville d’Acacias, pourtant financé, autorisé et salué par les autorités compétentes. Un comportement qui interroge : jusqu’où ira le Sous-Préfet pour saboter l’action municipale ?

Un geste aux relents politiques en pleine période sensible

À l’approche de l’élection présidentielle de 2025, ce genre de geste n’est pas anodin. Yaoundé 6 est une circonscription hautement stratégique et politiquement sensible. Le Maire Yoki Onana, dont les actions suscitent un engouement croissant parmi les citoyens, incarne une vitrine du Renouveau dans la capitale. Alors que le Président Paul Biya mise sur l’efficacité locale pour redorer l’image de l’État, l’attitude du Sous-Préfet sonne comme une dissonance volontaire, voire une provocation.

Dans ce jeu trouble entre zèle administratif, conflit d’intérêts et calculs souterrains, une chose est sûre : la population de Yaoundé 6 refuse d’être otage d’un duel d’égo ou d’un sabotage d’État. Et si les autorités centrales ne réagissent pas rapidement, le crédit politique du Chef de l’État pourrait en être sérieusement écorné, dans une zone qui a longtemps été un bastion électoral.

Par Pharel Ateba

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