Amélioration de l'appui vaccinal et du système de santé : l'État du Cameroun tarde à respecter ses engagements et les députés montent au créneau
La salle de Commissions Tandeng Muna a servi de cadre le vendredi, 20 juin 2025, aux travaux de la toute première Assemblée Générale du Réseau Parlementaire pour la Promotion du Système de Santé et l’Appui à la Vaccination (REPAPSSAV). Principaux défis ériger la vaccination en cause national.

La situation du financement de la vaccination était au cœur de cette première assemblée générale du réseau des parlementaires pour la promotion du système de santé et l'appui à la vaccination (REPASSAV). Après le mot de bienvenue de l’Honorable Lawson Tabot, s'en est suivie l’élection du bureau exécutif du Réseau, au terme de laquelle le bureau a été élu par acclamations. A l'issue de cette élection, le bureau élu du REPAPSSAV a été présenté et est constitué de la manière suivante :
- Président : Hon. Lawson Tabot
- Vice- Président : Hon. Essomba Bengono
- Co Vice-présidents : Hon. Douvaouissa Aissa; Hon. Mengue Germaine et la Sénatrice Aboui Marlyse.
- Secrétaires Générales : Hon. Ngo Issi Rolande et Hon. Ebangha Johanna
- Trésorier : Hon. Koupit Adamou
- Commissaires aux Comptes : Hon Nanga Mefant et Hon. Ngalle Daniel
- Conseillers : Hon. Ndoumou Pauline; Hon. Biloa Tsilla Zitha; Hon. Ngoko Marie Louise; Hon. Njume Peter et Hon. KumJohn Ndji
- Chargés de Missions : Hon. Raïnatou; Hon Yeba Judith; Hon. Mbuwir Tobias; Hon. Ousmanou Dawaï et Hon. Tchana Marie Louise.
Cette étape a été suivie d’une présentation sur l’état des lieux de la vaccination au Cameroun, ainsi que sur les perspectives animées par le Programme Élargi de Vaccination (PEV).
Après cette présentation, les Députés, membres du REPAPSSAV ont ensuite échangé sur des approches innovantes pour renforcer l’efficacité des politiques publiques en matière de vaccination. Ils ont notamment souligné la nécessité de consolider les synergies entre le Parlement, les ministères sectoriels concernés notamment celui de la Santé publique et les partenaires au développement, afin d’assurer une couverture vaccinale optimale, équitable et durable sur l’ensemble du territoire national.
Période trouble pour la vaccination au Cameroun
La vaccination est un moyen préventif qui permet d'immuniser de façon individuelle et collective les populations. A travers le programme élargi de vaccination un arsenal de d'intervention a été mise en place par le gouvernement pour l'élimination de certaines maladies telles que le tétanos maternel néonatale, la rougeole, la fièvre jaune, le contrôle de la transmission de l'hépatite virale B etc.
Une solution qui jusqu'à présent a fait ses preuves. Cependant la vaccination connait une baisse aggravée depuis des années 2020 à cause de la pandémie à COVID-19 qui avait fragilisé le système de santé camerounais. Des prestations de services vaccinale à la logistique en passant par la surveillance; Dépendamment des régions il existe encore des zones où on enregistre des épidémies actives. Pour les 13 vaccins actuellement offert par le PEV, la situation des stocks est critique, il y 'a des vaccins qui risquent d'être insuffisant pour couvrir le reste de l'année et si rien n'est fait à date il y'a des populations qui ne pourront pas bénéficier desdits vaccins.
L'une des causes qui entrave la mise à disposition des vaccins sur l'ensemble du territoire national est le financement. Il existe plusieurs mécanismes de mobilisation des fonds et la majorité des vaccins sont subventionnées par des organismes privés tels que GAVI de l'ordre 60 à 70%, en fonction des vaccins; le budget de fonctionnement de l'Etat pour couvrir les vaccins traditionnelles et d'autres financements ponctuels qui viennent des autres partenaires. Selon les estimations des besoins, le budget pour le compte de l'année 2025 prévoit environ 15 milliards de FCFA de dépenses.
Mais il subsiste un gap en termes de financement du côté de la partie Camerounaise qui empêchent d'atteindre les objectifs annuels à hauteur de 3 milliards de FCFA que ce soit pour les fonds de contrepartie, pour les vaccins traditionnels ou pour l'achat des équipements de la chaîne de froid. Au moment où le gouvernement tarde à verser l'acompte nécessaire pour poursuivre la prise en charge vaccinale sur le terrain, le risque est que d'ici le 31 juillet prochain l'on pourrait perdre la contribution de GAVI pour les équipements de la chaîne de froid et il y'aura des difficultés pour assurer la qualité de la mobilisation dans les formations sanitaires.
Ces retards de paiement causent également des retards dans la mise à disposition des fonds mobilisés par les autorités sans oublier l'insuffisance des crédits allouées pour l'achat des vaccins et les difficultés dans les procédures de mobilisation et d'engagement de ces fonds.
Il est question d'inciter les autorités à augmenter les fonds alloués pour la vaccination au-delà des 1,4% du budget dédié à la vaccination dans la santé publique. Pour maintenir le rythme d'administration actuel de vaccins avec une couverture élevée et équitable, soutenir l'introduction de nouveaux vaccins, le Cameroun devra relever le passage du soutien de GAVI à l'autofinancement en mobilisant environ 50% des ressources en plus.
Ainsi donc dans les deux prochaines années le Cameroun devrait être parvenu à accroître son propre concours financier mais aussi à développer des sources de financement domestique alternatif et durable pour combler le gap créer par le retrait de GAVI de son portefeuille de partenaire pour le financement de la vaccination au Cameroun.
Pour contribuer à l'amélioration de la souveraineté vaccinale les parlementaires devront dans les deux années qui viennent agir pour faire de la vaccination une priorité nationale, garantir les financements suffisant et prévisible, adapter les textes de loi en faveur du financement innovant et durable, promouvoir l'équité pour assurer l'inclusion de toutes les unités de santé et la prise en compte de tous les enfants par les affectations budgétaires opportunes, plaider pour que le Cameroun respecte les engagements de financement convenus.