Cameroun : Lettre à CYRILLE EDOU ALO’O, directeur général du budget
CYRILLE EDOU ALO’O maîtrise les méthodes de John Maynard Keynes (1883-1946). Ce dernier est considéré comme l’économiste le plus influent de l’histoire. C’est le plus grand, selon ses pairs. Ramené au-devant de la scène par la dernière crise économique, le père de la macroéconomie devance Adam Smith et Milton Friedman. « Peu d’économistes ont autant marqué le 20e siècle de leur empreinte », assure Peter Vanden Houte d’ING Belgium. Paul De Grauwe, professeur d’économie à la KULeuven, explique ce succès retrouvé : « Keynes est arrivé à la conclusion qu’un libre marché pouvait donner lieu à une grande instabilité et que l’État avait essentiellement pour mission de stabiliser les marchés. » Mais Keynes, c’était bien plus que ça. Avec "The General Theory", il a révolutionné la pensée microéconomique classique relative à la formation des prix sur les marchés individuels et a jeté les bases de la macroéconomie, l’étude de la prospérité au niveau international. Certains estiment que Keynes a sauvé le capitalisme grâce à cette nouvelle science.
CYRILLE EDOU ALO’O maîtrise le Trésor. Un trésor, dans sa signification la plus courante, est un ensemble d'objets réunis sous la forme d'un dépôt protégé ou caché. Le fait que le trésor soit dissimulé, peut aboutir à ce qu'il soit oublié ou perdu, ce qui contribue à lui conférer une valeur particulière au moment de sa découverte ultérieure, indépendamment des objets qui le composent.
CYRILLE EDOU ALO’O maîtrise le Budget. Le budget est un outil de gestion financière qui permet de planifier et de contrôler les dépenses et les recettes d'une entreprise, d'une organisation ou d'un ménage. Il s'agit d'un document qui récapitule les prévisions de dépenses et de recettes pour une période donnée, généralement un an.
Le budget se compose de plusieurs éléments :
Les recettes : il s'agit des sommes d'argent que l'entreprise ou le ménage prévoit de recevoir au cours de la période considérée. Les recettes peuvent provenir de différentes sources, comme les ventes, les investissements ou les subventions.
Les dépenses : ce sont les sommes d'argent que l'entreprise ou le ménage prévoit de dépenser au cours de la période considérée. Les dépenses peuvent être de différentes natures, comme les achats de matières premières, les salaires ou les frais de fonctionnement.
Les investissements : il s'agit des sommes d'argent que l'entreprise ou le ménage prévoit de consacrer à des projets d'investissement, comme l'achat d'un bien immobilier ou la création d'une nouvelle activité.
Les emprunts : si l'entreprise ou le ménage prévoit de recourir à l'emprunt pour financer ses projets, cela doit être pris en compte dans le budget.
CRÉATIVITÉ ABONDANTECYRILLE EDOU ALO’O est potentiellement créatif. Il aime explorer les nouvelles méthodes financières et creuser les solutions économiques innovantes. L’application Angifode est disponible depuis 2022. Un séminaire de formation destiné aux directeurs généraux des organismes publics et parapublics a été organisé le 30 novembre 2023 pour leur permettre de maîtriser les fonctionnalités de l’application. Il était présidé par le Directeur général du budget, CYRILLE EDOU ALO’O, représentant du ministre des Finances.
Parmi les Directeurs généraux présents, Charles Ndongo de la CRTV. Une importante rencontre qui leur a permis de maîtriser les contours de cette application nationale de gestion informatique des fonctionnaires en détachement (ANGIFODE), pour un meilleur suivi des reversements des cotisations pour pension. Pour Cyrille Edou Alo’o, en effet, l’Etat dépense environ 255 milliards de FCFA de pension retraite alors que le montant des cotisations s'élève à à peine 70 milliards de FCFA. Ce qui revient à dire que l’Etat prélève sur les recettes budgétaires pour payer les pensionnés.
Le fait est que, explique-t-il, le total des sommes reversées par structure n’est pas toujours à la hauteur des montants réglementairement exigés. Ceci pour quatre raisons essentielles : l’absence d’une mise à jour permanente des carrières des personnels concernés ; la non fiabilité du système utilisé par les organismes pour le calcul des sommes à reverser ; les reversements effectués au profit de la CNPS plutôt qu’au Trésor Public ; certains organismes de détachement ne se soumettent pas toujours à l’obligation de reverser. Il était donc nécessaire, selon le représentant du ministre des Finances, de remédier à cet état de choses.
D’où les travaux engagés par le personnel du ministère des Finances, qui ont permis la réalisation de cette application qui présente trois fonctionnalités majeures. À savoir : la fonctionnalité consistant à gérer les agents publics en détachement, celle permettant de gérer les reversements effectués par les organismes et la fonctionnalité axée sur la gestion des états des sommes dues sur les cotisations. À date, la version disponible permet notamment de : liquider convenablement les retenues pour pension, garantissant ainsi un meilleur suivi des recettes y relatives ; tenir à jour le fichier des personnes en position de détachement et mis à disposition auprès des organismes ; faire l’état des lieux des reversements effectués par organisme et par individu au cours d’une période et d’en établir les états des sommes dues individuels ou collectifs.
Le 04 août 2023, Cyrill EDOU ALO’O a brillamment soutenu une thèse de Doctorat PhD intitulé “Comportement des contribuables envers les Impôts et Gouvernance des Finances publiques” C’était à la Faculté des Sciences économiques et de Management appliqué de l’Université de Douala, en son Ecole doctorale des Sciences appliquées et humaines. La soutenance de thèse de doctorat PhD de Cyrill EDOU ALO’O était très courue, avec deux salles jumelées qui ont eu du mal à contenir les centaines de personnes venues à l’événement, dont le gouverneur de la région du Littoral, Samuel Dieudonné IVAHA DIBOUA, le ministre délégué à présidence, chargé des Relations avec les Assemblées, le Prof. Bolvine WAKATA, des parlementaires, des hommes d’affaires, des chefs d’entreprise, des collaborateurs du ministère des Finances.
Pendant six heures d’horloge, le candidat Cyrille EDOU ALO’O, avec le calme et la lucidité qui caractérisent les chercheurs maîtrisant leur sujet, a répondu avec tact et précision aux assauts d’un jury présidé par le Prof. Claude BEKOLO, doyen de la Faculté des Sciences économiques et de Gestion. Au terme des débats, la ” Mention très Honorable ” a été attribuée au candidat, avec félicitations du jury.
« Ce que nous avons essayé de démontrer, c’est que le contribuable est au centre de la gouvernance des finances publiques, et de manière historique, cela été prouvé comment en progressant avec la participation populaire, on arrive à améliorer la gouvernance des finances publiques. Ce que l’État fait donc, doit être dans le sens de satisfaire les attentes du contribuable et l’impliquer dans la mise en œuvre des politiques publiques. Cela a un double avantage : le premier avantage est que cela améliore la synergie et la compréhension. Cela crée aussi, je dirais, des contributions positives dans la gouvernance des finances publiques. Le deuxième aspect est lié à l’amélioration du système de manière générale (…) une réforme doit améliorer la participation, et la participation, améliorer aussi la réforme. Il y a donc une relation d’inter – indépendance entre le comportement des contribuables et la gouvernance des finances publiques. Ce que nous avons essayé de démontrer (…) Il est impératif de “ cultiver la participation citoyenne". Il faut que tous les acteurs travaillent dans l’élaboration et la mise en œuvre des réformes. C’est donc la cartographie citoyenne que nous devons conceptualiser et théoriser. Nous devons également théoriser la technicisation. Elle veut dire professionnaliser les métiers, et utiliser à outrance les nouvelles technologies de l’information pour améliorer les finances publiques, parce que cela a un avantage », a soutenu Dr. Cyrille Edou Alo’o sous des appréciations totales de l’assistance.
PARCOURS ÉLOGIEUXLe 10 mars 2017, CYRILLE EDOU ALO’O est nommé Directeur général du budget (DGB) au ministère des Finances en remplacement d’Antoine Félix Samba, lui-même, nommé Inspecteur général. Né le 28 octobre 1966 à Mbae-Biyi, Vallée-du-Ntem, région du Sud, l’actuel DGB est à la base inspecteur principal des régies financières-trésor. Avant sa nomination, il était chef de division de la réforme budgétaire depuis 2011. C’est avec ce profil qu’il entre dans la Fonction publique le 18 novembre 1994.
A Douala, il est fait chef de la comptabilité de la trésorerie générale de Douala (1995-1999). De 1999 à 2002, Cyrille Edou est fondé de pouvoir à la Trésorerie générale de Bamenda. De 2002 à 2004, il rejoint la direction du Trésor comme chargé d’études. Edou Alo’o participe aux aspects réglementaires et comptables relatifs à la mise en place du dispositif informatisé de la Direction du Trésor (applications CADRE et PATRIOT 2000). Il met en place l’agence comptable centrale du Trésor en vue du désengorgement de la paierie générale du trésor (initiateur du projet). Il devient membre du comité interministériel du suivi des opérations de péage routier.
Au cours de cette période, il participe à la mise en place des organes de la Douala Stock Exchange. En 2005, il est conseiller technique au Minfi où il s’est occupé du secteur de la comptabilité publique et des pratiques budgétaires. C’est aussi à ce poste qu’il est devenu membre du comité de rédaction du nouveau régime financier de l’Etat. En 2006, il s‘est occupé du PAGT (Projet d’appui pour la gouvernance et la transparence dans la gestion des finances publiques) financé par l’Union européenne à hauteur de 7 millions d’euros.
Sans oublier le PRCTC (Projet de renforcement des capacités de transparence et de contrôle dans la gestion des ressources publiques), financé par la Banque Mondiale, 15 millions d’euros ; et le Parvic (Programme d’appui à la réforme de la vérification interne au Cameroun) sous financement de la Coopération Canadienne. En 2008, M. Edou Alo’o a travaillé à l’Agence Canadienne de développement international (Acdi). Ceci dans le cadre de l’appui pour une prise en compte systématique du genre dans tous les programmes de coopération de l’Acdi au Cameroun de manière à intégrer de façon équitable les intérêts des hommes et des femmes dans les politiques publiques.
CYRILLE EDOU ALO’O, la rigueur managériale le prédestine, la célérité dans le traitement des dossiers le caractérise, l’amour pour le travail bien fait est inscrit dans son ADN et sur son groupe sanguin. Il est une sorte de batterie de dynamisme sur laquelle tous ses collaborateurs se rechargent. Son sens de l’innovation est doublé à son esprit de créativité. Le budget, c’est véritablement sa tasse de thé. CYRILLE EDOU ALO’O est un professionnel de la profession. Chapeau !
Par MALCOM BARNABE PAHO, Journaliste, Directeur de Publication du Journal Midi Libre Hebdo, et Président national du Comité du Prix Baobab Africa, Yaoundé