Hôpital Laquintinie de Douala : point sur le vol de bébé
L’incompréhension a été levée au terme de la réunion de travail qui a réuni Esther Bell, son conjoint, les membres de leur famille et leur avocat, ainsi que le ministre de la Santé publique (Minsanté), le gouverneur de la région du Littoral, le Délégué régional de la Santé publique pour le Littoral, le Directeur de l’hôpital Laquintinie et de nombreux médecins. Au terme de l’échange qui a duré près de 4h, Esther Bell, confesse. « Je sors ici avec des réponses, parce que j’avais beaucoup de questions après ce qu’il s’est passé. Je sors ici apaisée parce que je sais ce qu’est devenu le fœtus que je portais. Je ne peux que rendre gloire à Dieu. Je dis merci à tout le staff médical et à l’administration ».
Comme elle, l’avocat dont elle s’est attachée les services au déclenchement de cette affaire reconnaît que le bébé de sa cliente n’a pas été volé comme elle le croyait. L’avocat dit avoir été convaincu par les explications en salle, notamment par celles des médecins qui ont apporté des réponses à tous leurs questionnements. « Après avoir analysé tout ce qui ressort du carnet médical de Esther Bell, il est évident que la grossesse de ma cliente n’était pas arrivée à son terme. Au moment où elle arrive à l’hôpital Laquintinie, sa grossesse se situe entre 4 et 5 mois. C’est ce qu’il ressort des documents des hôpitaux qu’elle a parcouru », note Me Nkamwah Limen Phrobert qui salue le Minsanté qui a eu « la clairvoyance » de faire venir d’autres médecins afin de voir plus clair dans cette situation.
« Au terme de tous ces échanges, il est clair qu’il n’y a pas eu de bébé volé. Nous sortons ici avec la conclusion selon laquelle on laisse tout tomber, mais que ma cliente doit être suivie par un psychologue », tranche l’avocat.
Déficit en communication
Au cœur de cette affaire, un manque de communication entre le personnel médical en service cette nuit-là, et la famille de Esther Bell. « Au cours de cette concertation, nous avons constaté qu’il y a eu un déficit en termes de communication. Nous avons pris en considération tous ces manquements. Nous avons promis d’améliorer la communication ainsi que d’autres procédures, afin que de moins en moins, on connaisse des problèmes », Promet le Pr Noël Emmanuel Essomba qui s’engage à continuer d’améliorer la prise en charge des patients dans cette formation sanitaire.
La séance de travail a également permis de comprendre le parcours médical de Esther Bell. Un parcours qui, à en croire le Minsanté, Manaouda Malachie, l’a conduit tour à tour dans plusieurs formations sanitaires au rang desquels l’hôpital de district de Nylon, à celui du Bataillon blindé de reconnaissance (Bbr), et même à Saint Paul de Nylon et enfin à Laquintinie. Le Minsanté a ensuite annoncé plusieurs recommandations qui devront être appliquées dans tous les hôpitaux, afin d’éviter les malentendus entre la famille et les sages-femmes, et afin d’améliorer la communication dans les maternités.