Campo : vers une gestion concertée du domaine maritime, côtier et fluvial
Un atelier de réflexion a réuni à Campo, autorités, société civile et communautés riveraines pour aborder les défis liés à la cohabitation du Parc national marin Manyangé ná Elombo-Campo et du Port autonome de Kribi. L'objectif étant de construire une gouvernance partagée et inclusive du domaine maritime, fluvial et côtier.

Un atelier de réflexion s’est tenu hier à Campo, réunissant divers acteurs impliqués dans la gestion du littoral et du fleuve Ntem, à l'initiative de l'ONG Soutien au Développement Durable (SDD). Intitulé « Interaction des acteurs majeurs de la bande maritime, côtière et fluviale de Campo », il visait à explorer les voies de conciliation entre la conservation de la biodiversité, les activités portuaires et les besoins des communautés locales.
Au cœur des échanges, la coexistence parfois délicate entre le Parc national marin Manyangé ná Elombo Campo, sanctuaire de biodiversité unique au Cameroun, et les projets d’extension du Port autonome de Kribi. Alors que le parc s’impose comme un pôle stratégique pour la conservation des écosystèmes marins et côtiers, le développement portuaire répond à des impératifs économiques nationaux. Cette dualité interroge la manière dont les différents acteurs peuvent articuler leurs visions.
Les participants, représentants des administrations publiques, élus locaux, société civile, entreprises et communautés riveraines, ont souligné l’importance d’un cadre de gouvernance participatif. Les pêcheurs, dont la subsistance dépend des ressources marines, les associations environnementales et de préservation de la culture préoccupées par la préservation des habitats naturels et les modes de vie des communautés riveraines, ainsi que la Commune de Campo engagée dans des initiatives de développement local, ont tous plaidé pour une gestion plus inclusive.
Les discussions ont mis en avant la nécessité de mécanismes de concertation réguliers, l’intégration du savoir local dans les stratégies de conservation et la prise en compte des droits et besoins des populations riveraines. Les experts ont rappelé que seule une approche équilibrée permettra de réduire les conflits d’usage et de préserver l’harmonie entre conservation, exploitation économique et bien-être communautaire.
À travers cet atelier, une volonté commune s’est dégagée; celle de bâtir une gouvernance partagée du domaine maritime, fluvial et côtier de Campo, afin d’assurer la durabilité des écosystèmes tout en favorisant un développement inclusif.