L'OAPI toujours prêt à accompagner les artistes dans un contexte marqué par plusieurs enjeux dans l’industrie musicale au Cameroun.

"Comprendre la propriété intellectuelle dans l'industrie musicale" c'est l'axe majeur des échanges tenu à l'auditorium de L'organisation africaine de la propriété intellectuelle OAPI à Yaoundé. C'était l'occasion de la célébration de la 25e édition journée mondiale de la propriété intellectuelle.

Dans une ambiance chaleureuse rythmé des sonorités du continent, l'OAPI vibrait au rythme de la commémoration de la journée mondiale de la propriété intellectuelle célébré chaque 26 Avril sous la supervision de l'OMPI.

De concert avec la communauté internationale ce fut une occasion de mettre en évidence le rôle capital de la propriété intellectuelle dans la promotion de l'innovation et de la créativité, mais également la manière dont les droits de la propriété intellectuelle permettent aux artistes musiciens (chanteurs, auteurs compositeurs, manageurs, musiciens...) de protéger leurs créations originales afin de tirer parti de la rémunération de leurs œuvres.

Ponctué par des prestations musicales, cette cérémonie était meublée par des exposés et débats axé sur plusieurs sujets. Entre autres les notions de droit d'auteur et droits voisins, l'état actuel de la gestion des sociétés de collecte et les problèmes rencontrés par ces institutions, le problème de la professionnalisation dans l'industrie musicale et les défis du secteur à l'aire du boom technologique et de l'intelligence artificielle.

Pour la circonstance plusieurs acteurs du secteur était présent, des étudiants, artistes musiciens, gestionnaires des sociétés de collecte des droits d'auteur, le personnel de l'OAPI et même des universitaires sous la présidence de Mondesir OUALOU PANOUA directeur général adjoint de l'institution. 

En fait la propriété intellectuelle est au cœur de de la musique. Au-delà de son apport humain et culturel, la musique tire sa valeur économique des droits de propriété intellectuelle associés aux œuvres originales, ainsi qu’à leur interprétation ou exécution et à leur diffusion. Les droits de propriété intellectuelle contribuent à modeler et à sous-tendre la multitude de transactions commerciales réalisées quotidiennement dans l’industrie musicale.

Parmi les droits de propriété intellectuelle existants, tels que le droit d’auteur et droits voisins, les droits rattachés aux dessins, aux modèles, aux marques et aux brevets, pour ne citer que ceux-ci ; le droit d’auteur et les droits connexes sont les plus pertinents pour les musiciens.

Cependant, force est de constater que les artistes ne maitrisent aucunement le cadre juridique et la réglementation qui régit leur secteur d'activité encore moins des différentes possibilités financières dérivés de leur art pris en compte dans les droits connexes, les métiers dérivés et autres.

Parfois abandonné à eux même de fait de leur ignorance sur leurs droits ou alors par manque d'engouement ils explorent difficilement toutes les voix à leurs dispositions afin de vivre réellement de leurs métiers. En plus du caractère détaché des artistes il se pose encore plusieurs autres facteurs qui freine la professionnalisation de l'industrie musicale camerounais.

On peut citer la question de la gestion collective et la répartition des fonds collectés. Bon nombre de zones d'ombres subsistent pour prétendre à une réelle transparence dans la redistribution des redevances, sans oublier que le système et les mécanismes de collecte ne permettent pas toujours de recouvrer la totalité des avoirs des artistes et s'ajoute à cela la filouterie ambiante dans le business de la musique. 

À travers les échanges l'OAPI a tenue à sensibiliser et à éduquer les différentes parties prenant part à cette rencontre sur la nécessité de la protection des œuvres musicales et réitérer l'engagement de l'Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle à accompagner les artistes notamment la protection littéraire et artistique.

Satisfait de la mobilisation et de l'ambiance qui régnait au cœur de cette commémoration, le DGA de l'OAPI Mondesir OUALOU PANOUA a tenu à rappeler "l'importance pour les artistes et créateurs d'adhérer aux différentes institutions de gestion collective et de déclarer pour protéger leur œuvre parce que ces œuvres génèrent des droits patrimoniaux.

Le fait que ne pas appartenir à ces institutions les font perdre énormément d'argent. De ce fait il est nécessaire que ces enseignements soient suivis. Et l'OAPI par ma voix se tient au côté des institutions légalement reconnus et de tous les acteurs dans le domaine de la création pour les appuyer en termes de formation."

Aujourd'hui l'enjeu réside au niveau de la sensibilisation des artistes sur leurs droits, le rôle des différents maillons de la chaîne dans l'exploitation des œuvres musicales. Autres grands défis le boom technologique. En effet La révolution numérique a incontestablement transformé le paysage musical : elle a permis de générer d’importants bénéfices en termes de qualité et de diversité musicale ; sans compter qu’elle a modifié notre rapport à la musique.

Et avec l'arrivée de l'intelligence artificielle dans la musique c'est plus d'avantages pour les musiciens, les producteurs et les mélomanes, notamment la création rapide et facile de musique originale, l'identification rapide de chansons, l'amélioration de la qualité sonore des enregistrements et l'exploration de nouveaux territoires et de nouvelles possibilités mais elle représente également une menace pour la communauté musicale. Les professionnelles du secteur devront un jour ou l’autre faire face aux problèmes liés à l’IA.

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