Engagement du Cameroun à renforcer l'indépendance et les pouvoirs de la CONAC et de la Chambre des Comptes.

C'est une exigence de l'efficience des actions et résultats de ces entités, le Gouvernement camerounais semble en avoir pris conscience selon des informations contenues dans le rapport du FMI de mars 2022 relatif à son programme triennal (2021-2024) conclu avec le Cameroun.
Photo AFP
Le cas de la CONAC

Le bon sens serait-il désormais la valeur la mieux partagée au Cameroun ? Elle est bien grande la tentation d'y croire au regard d'une certaine volonté du Gouvernement camerounais à agir dans le sens de << la nécessité de renforcer l'indépendance et les pouvoirs d'intervention de la Commission Nationale de lutte contre la Corruption (CONAC)>>. Information et non des moindres, contenue dans le rapport du FMI (Fonds Monétaire International) du mois de mars de l'année en cours, et portant sur l'état des lieux du programme 2021-2024 de l'institution de Bretton Woods conclu avec le Cameroun.

Cependant, pourrait-on objectivement envisager une indépendance de la CONAC et une efficience de son action, sans le préalable impérieux de la mise en application des dispositions de l'article 66 de la Constitution révisée du 18 janvier 1996 ? Que non. En effet,  tous ceux appelés à exercer un magistère public, une haute fonction dans l'administration camerounaise, devraient s'astreindre à l'exercice de la déclaration intégrale de leurs biens et avoirs, et ce, devant la CONAC - si d'aventure l'institution venait à bénéficier d'une grande crédibilisation...

Or, jusqu'ici, convient-il de le déplorer, depuis 1996, ni la Président de la République, ni les ministres qu'il eût à nommer, et encore moins les autres hauts commis de l'État ne se sont soumis à cet exercice.

Par ailleurs, tant que la CONAC rend compte ou répond de son action devant le Président de la République qui en serait le chef suprême en filigrane, envisager une indépendance de cette entité n'est-il pas un leurre ?...

Pour ce qui est de la Chambre des Comptes de la Cour Suprême

Les autorités camerounaises s'engagent devant le FMI à implémenter sa mue en Cour des Comptes, pour une mise en adéquation d'avec les directives de la Communauté Économique et Monétaire des États de l'Afrique Centrale (CEMAC). De facto, une telle transition juridictionnelle, de la Chambre des Comptes à la Cour des Comptes, confèrerait des pouvoirs de poursuites et de coercition digne d'une cour de justice.

Toutefois, même dans le cadre d'une telle mue, et au regard du contexte pour qui s'y connait, des doutes subsisteront au sujet de l'indépendance d'une future Cour des Comptes dont le Président de la République est le Chef Suprême, puisqu'il est le Chef Suprême de la Magistrature...

In fine, dans le cadre de son programme triennal avec le Cameroun, le FMI attend entre autres des autorités de Yaoundé, qu'elles fassent leur << la nécessité de redéfinir la corruption et les infractions similaires, de réduire les exemptions de poursuites, de renforcer la protection des lanceurs d'alerte et d'améliorer la confiscation des produits et des instruments du crime >>.

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