Lutte contre la drogue au Cameroun : la Fondation Kam-Siham dévoile une réalité alarmante
Hier jeudi 26 juin 2025, à l’occasion de la Journée internationale contre l’abus et le trafic de drogues, le Centre Cardinal Christian Tumi de la Paroisse universitaire Saint Thomas d'Aquin de Douala a vibré au rythme d’une conférence publique organisée par la Fondation Kam-Siham. Sous le thème évocateur : “Comment briser les chaînes de la dépendance aux drogues”.

Cet événement annuel a été marqué par le dévoilement des résultats d’une enquête choc : Profil psychologique et social des usagers de drogues au Cameroun devant des étudiants de psychologie de l’Univesité de Douala, parents et patients. Menée par le Centre de psychopathologie clinique de la Fondation Kam-Siham, cette étude jette une lumière crue sur l’ampleur de la consommation de drogues dans la ville de Douala, particulièrement chez les jeunes.
Les révélations du Dr Kommegne, encadreur à la Fondation Kam-Siham, sont édifiantes. Les résultats de la dernière enquête menée par le Centre de psychopathologie clinique (Fondation Kam-Siham) sur le « Profil psychologique et social des usagers de drogues au Cameroun » montrent que plus de 60 % des jeunes ont déjà consommé une drogue illicite avant l'âge de 21 ans. Clairement, plus de la moitié de nos jeunes, avant même d'atteindre la majorité légale, ont déjà fait face à l'appel des substances illicites comme le cannabis, le « thaï » ou le « caillou ».
La vulnérabilité, un facteur clé de la dépendance
Pr Njiengwé, enseignant au département de psychologie de l’Université de Douala, a souligné que la vulnérabilité est un facteur clé de la dépendance. Il a expliqué que les individus ne sont pas tous égaux devant les drogues et que certains sont plus sensibles que d’autres en raison de leur vécu ou de leur environnement.
Selon le Dr Kommegne, la dépendance n’est pas seulement une question de consommation, mais le résultat d’une équation complexe : vulnérabilité individuelle + produit addictif + environnement favorable. Certains jeunes, en quête de « solutions faciles au bonheur » comme le souligne le père Goga, curé de la Paroisse universitaire Saint Thomas d'Aquin de Douala, tombent dans le piège des substances pour combler un vide psychologique ou social.
La vulnérabilité, qu’elle soit génétique, psychologique ou liée à des traumatismes comme la perte d’un emploi ou une dépression, rend certains plus susceptibles de basculer dans l’addiction. « Nous ne sommes pas tous égaux devant les drogues », insiste le Dr Kommegne, comparant cette sensibilité à une forme d’allergie.
Le rôle de la famille
Elle est essentiellement au cœur de la prévention. Face à ce constat, le Dr Kommegne exhorte les parents à rétablir le dialogue avec leurs enfants, à les informer sur les dangers de la société et à les occuper avec des activités structurées, loin de l'oisiveté. Le Père Goga, curé de la paroisse universitaire Saint Thomas d'Aquin de Douala, quant à lui, rappelle que si les vendeurs de drogues sont ceux qui sont "possédés" par la logique du gain, le drogué, lui, est souvent quelqu'un qui cherche une "solution facile d'accès au bonheur" et qui s'y perd.
Il insiste sur la nécessité d'aider les personnes dépendantes à réaliser qu'elles sont sur une fausse piste, tout en soulignant l'importance de la volonté du malade et de la foi dans le processus de guérison. Il a encouragé les personnes dépendantes à chercher de l’aide et à accepter la thérapie pour se libérer de leur addiction.