Présidentielle au Cameroun : à Douala, le préfet du Wouri mobilise les leaders religieux pour préserver la paix sociale
Dans un contexte marqué par l’attente des résultats officiels de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025, le préfet du Wouri, Sylyac Marie Mvogo, a convoqué ce lundi une réunion de concertation à la préfecture. Pendant près d’une heure trente, dans la salle de conférence de l’institution, il a échangé avec les imams, les sous-préfets des six arrondissements du département et l’ensemble de son état-major.

« Nous avons convoqué cette rencontre afin de sensibiliser nos autorités religieuses, afin de nous aider à intensifier la sensibilisation de toute notre population, pour préserver et maintenir la paix », a déclaré le préfet du Wouri. Sylyac Marie Mvogo a exprimé ses préoccupations face à ce qu’il qualifie de confusion au sein de certaines franges de la population : « Nous savons que nous passons une période électorale, mais nous observons que certains d’entre nous sont confus et veulent détruire la paix, la sécurité et la tranquillité de notre ville ».
L’autorité administrative, garante du maintien de l’ordre et de la sécurité des personnes et de leurs biens, a dénoncé une « désinformation » et une « instrumentalisation de certaines couches de notre population ». Elle a fait référence aux mouvements d’humeur observés à Bonamoussadi, attribués à « des jeunes qui étaient mal informés et manifestement instrumentalisés ».
Le respect du cadre institutionnel
Sylyac Marie Mvogo a rappelé le fonctionnement institutionnel du pays : « Le Cameroun est un État de droit. Il y a un cadre légal qui est imparti en matière de gestion du processus électoral. Les opérations de vote ont eu lieu. Aujourd’hui, les institutions habilitées sont à pied d’œuvre pour nous donner le résultat de cette élection présidentielle ».
Il a appelé les populations à faire preuve de patience et de discipline républicaine : « Le chef de l’État qui sera élu sera élu par respect du cadre légal imparti en la matière. Nous devons, si nous sommes bons citoyens et républicains, respecter les institutions que nous nous sommes librement données ».
Citant l’adage latin « Errare humanum est », le préfet a mis en garde contre la persévérance dans l’erreur : « Une chose est de se tromper, mais une autre, c’est de persister dans l’erreur. L’erreur est humaine, mais elle est diabolique de persévérer dans l’erreur ».
Le rôle des guides spirituels
Le préfet a souligné la responsabilité particulière des autorités religieuses : « Il était de bonnes lois pour l’autorité administrative que je suis d’appeler à la rescousse les leaders d’opinion, les chefs spirituels, les autorités religieuses, pour leur dire de savoir montrer le chemin. Ils sont des guides. Le guide ne montre pas le mauvais chemin ».
Le patron du département du Wouri a exprimé son ambition pour la période post-électorale : « Je pense que nous avons connu une période ante-électorale paisible. Nous avons connu une période électorale paisible. Nous devons, et c’est notre challenge, connaître une période post-électorale paisible ».
L’engagement des autorités religieuses
L’imam de la Mosquée centrale de Douala, Malik Farouk, a salué cette initiative : « C’est vraiment une forme de réunion de sécurité élargie. Le préfet a écouté presque tous les imams des localités un peu retirées. Nous voulons la sécurité de notre nation », a-t-il fait savoir.
Il a rappelé la mission des guides religieux : « En tant qu’imams, on sait que c’est notre mission d’ailleurs, la conscientisation, la sensibilisation de nos fidèles à tout moment, dans la paix, le bon comportement, le vivre-ensemble ». Citant les enseignements du Prophète, l’imam Farouk a ajouté : « Le Messager a dit toujours que le meilleur musulman est celui-là dont les gens sont épargnés de sa langue et de ses mains ».
L’imam a également évoqué le manque d’information de certains manifestants sur le processus électoral : « Nous avons eu encore d’autres informations concernant les élections qu’on n’en avait pas, que normalement les P.-V comment c’est réuni et comment ça arrive. Ceux qui sont manipulés, qu’ils essayent de mieux comprendre d’abord, avant de vouloir gesticuler et manifester ».
Appel aux médias
Le préfet a également interpellé les journalistes présents : « Nous comptons sur vous les journalistes d’arrêter vous aussi de relayer de fausses informations. Soyez vous aussi dans le même état d’esprit de bâtisseur et de consolidation de cette paix que nous voulons voir prospérer dans notre département », a appelé Sylyac Marie Mvogo.
Il a conclu en invoquant la dimension spirituelle de cette démarche : « J’appelle le Dieu tout-puissant pour nous bénir et nous aider pour construire et maintenir le climat de paix dont nous avons besoin, en particulier à Douala ».
Les autorités religieuses ont pris l’engagement de relayer le message de paix dans les mosquées, églises, temples et chapelles du département.