Guerre en Ukraine : Le grand chaudron de la tambouille OTANesque impliquant les habituels barbouzes et mercenaires pour un racket et chaos en bande organisée

Déplacement de troupe sur le théâtre opérationnel

par Nauman Sadiq.

Guerre secrète : Comment la barbouzerie sous-traitante de l’OTAN a assisté et assiste encore la guerre en Ukraine ?

« Les États-Unis forment et entraînent une insurrection »

Les forces spéciales britanniques ont entraîné les troupes ukrainiennes à Kiev depuis le début du mois, ont dit des commandants ukrainiens au journal The Times à la mi-avril.

Le capitaine Youri Myronenko, dont le bataillon est stationné à Obolon dans la banlieue nord de Kiev à dit au média que les formateurs militaires sont venus instruire de nouvelles recrues ou des soldats revenant dans l’armée, à utiliser les NLAW, missiles anti-chars britanniques qui furent livrés à l’Ukraine en février alors que commençait l’invasion russe.

D’anciens militaires britanniques, des fusiliers marins et des forces commandos sont aussi en Ukraine et y travaillent avec des sous-traitants (mercenaires) et des volontaires, mais les officiers ukrainiens sont d’accord pour dire que leur entrainement ce mois-ci fut conduit par des soldats britanniques en service actif.

« Les forces d’élite britanniques du SAS sont présentes en Ukraine depuis le début de la guerre, tout comme le sont les forces spéciales américaines Delta », a twitté le 9 avril le journaliste français Georges Malbrunot pour le journal Le Figaro, citant des sources du renseignement. Le journaliste a vendu la mèche le jour même où le Premier ministre britannique Boris Johnson fit sa visite surprise à Kiev. Le PM britannique était entouré de gardes appartenant au SAS britannique.

Le journaliste français expérimenté qui est revenu d’Ukraine après y être arrivé avec des combattants volontaires a dit à la chaîne CNews que les Américains étaient directement en charge de la guerre sur le terrain. « J’ai eu la surprise, ainsi que les volontaires, de découvrir qu’afin de rentrer dans l’armée ukrainienne, et bien ce sont les Américains qui prennent les décisions et qui gèrent », a dit Malbrunot.

Il ajouta que lui et les volontaires furent « presque arrêtés » par les Américains, qui affirmèrent être en contrôle, le journaliste révéla qu’ils furent tous alors forcés de signer un contrat jusqu’à la fin de la guerre. « Et qui est en charge ? Les Américains, je l’ai vu de mes propres yeux », a dit le journaliste français ajoutant « Je pensais être dans les brigades internationales et je me retrouvais face au Pentagone ».

En plus des forces du SAS britannique, des forces spéciales américaines et des agents de la CIA sous couvert, il y a quelques 6824 mercenaires étrangers en provenance de 63 pays différents qui sont venus en Ukraine pour combattre du côté du gouvernement Zelensky, a révélé le ministère de la défense russe la semaine dernière. De ces mercenaires, 1035 ont été « éliminés » tandis que plusieurs milliers demeurent. Quelques 400 combattants étrangers sont sous le siège des forces russe et de la RPD dans le complexe industriel d’Azovstal de Marioupol, avec des forces ultra-nationalistes et neo-nazies qui ont refusé de se rendre.

Le plus grand groupe de ces combattants étrangers au nombre de 1717 est arrivé de la Pologne ; environ 1500 combattants sont venus des États-Unis, du Canada et de Roumanie. 300 Britanniques, 300 Georgiens et 193 combattant venus de la zone turque de contrôle en Syrie. Ces chiffres furent annoncés le 17 avril par le porte-parle du ministère de la Défense le major-general Igor Konachenkov. D’après le général, 1035 mercenaires étrangers ont été tués par les forces russes, 912 se sont enfuis d’Ukraine, laissant 4877 de ces mercenaires actifs dans les villes de Kiev, Kharkov, Odessa, Nikolaiev et Marioupol.

La plus grande force armée secrète que le monde ait jamais connue est celle créée par le Pentagone cette dernière décennie. Cette armée secrète comporte maintenant quelques 60 000 membres, la plupart y travaillant sous de fausses identités et en profil bas, le tout fait partie d’un programme appelé « Signature Reduction » (NdT : Une « signature reduction » en anglais veut dire une anonymitée accrue, rendre quelque chose ou des personnes plus indétectables). Un nombre substantiel de ces contractants de la défense a assisté les forces ukrainiennes et ses milices néo-nazies alliées depuis plus de 8 ans, dans cette guerre par procuration contre la Russie, ce depuis le coup d’état de Maïdan en 2014, renversant le gouvernement de Viktor Yanoukovitch.

La force, plus de 10 fois supérieure aux éléments clandestins de la CIA, remplit des taches domestiques et à l’étranger à la fois en uniforme militaire ou en civil, a rapporté le magazine Newsweek en mai dernier.

Ce glissement sans précédent a placé un plus grand nombre de soldats, de civils et de sous-traitants dans des conditions de travail sous de fausses identités, à la fois à cause du résultat de la croissance des forces spéciales secrètes mais aussi à cause d’une réponse intentionnelle aux défis de voyager et d’opérer dans un monde de plus en plus transparent. (NdT : ce qui est ici une erreur de jugement à notre sens. En effet, si le monde est de plus en plus « transparent » pour les quidams de base qui ont de plus en plus de mal à vivre sans être tracés, répertoriés, surveillées, réprimés, intimidés pour un oui ou pour un non etc… Il n’en va pas de même pour toute la barbouzerie et finance transnationales qui peuvent tout faire, partout en toute impunité, car protégées par la « raison d’État » ou la « sécurité nationale » ou la prévalence d’intérêts privés privilégiés… La surveillance est omniprésente pour les citoyens, l’opacité est omniprésente et entretenue pour les sbires et bras armés du Nouvel Ordre Mondial… Ceci est une réalité quotidienne qui se vérifie partout dans le monde occidental…)

Les opérations de guerre secrètes qui sont montées par l’armée secrète du Pentagone dans des zones de conflits à travers le monde ne sont pas juste un secteur peu connu de l’armée américaine, mais aussi une pratique totalement dérégulée. Personne ne connait la taille exacte de ce programme et l’explosion de la « signature reduction » n’a jamais été examinée pour son impact sur la politique militaire et sa culture. Le Congrès des États-Unis n’a jamais mis en place d’audit sur le sujet. Et pourtant, l’armée qui développe ce gigantesque projet et cette force clandestine sans précédent, défie les lois des États-Unis, de la Convention de Genève (NdT : qui n’a bien sûr cours que dans le canton de Genève…), le code d’éthique militaire (NdT : comme si cela pouvait exister…) et la base même de toute responsabilité.

L’effort de « Signature Reduction » engage quelques 130 entreprises privées pour administrer ce nouveau monde clandestin. Aussi des douzaines d’organisations gouvernementales secrètes et très peu connues soutiennent ce programme, établissant des contrats classés secrets et supervisant des opérations totalement cachées du public. Ensemble, ces entreprises cumulent plus de 900 millions de dollars annuellement pour le service de cette force clandestine (NdT : on peut dire un Super Gladio de l’OTAN, un Gladio 2.0 à la puissance 10…)

Les forces d’opérations spéciales constituent plus de la moitié de la totalité de la force de Signature Reduction, des guerriers de l’ombre qui chassent des « terroristes » dans les zones de guerre du Pakistan à l’Afrique occidentale, mais qui travaille aussi de plus en plus dans des points chauds non reconnus, incluant derrière les « lignes ennemies » dans des endroits comme la Corée du Nord, l’Ukraine et l’Iran. Des spécialistes du renseignement, de la collecte de l’information, des agents du contre-espionnage, mêmes des linguistes, constituent le second plus vaste élément : des milliers d’entre eux sont déployés à tous moments avec des degrés divers de couverture pour protéger leurs véritables identités.

Depuis le tristement célèbre massacre de la place Nisour de Baghdad en 2007, le sous-traitant privé mercenaire Blackwater, rebaptisé Academi en 2011 et devenant une succursale du Constellis Group suite à une fusion avec Triple Canopy en 2014, a construit un véritable empire en ce domaine. En 2013, la succursale d’Academi, International Development Solutions (IDS), a reçu environ 92 millions de dollars en contrat de sécurité pour le ministère des affaires étrangères américain.

Après avoir vendu Blackwater à un groupe d’investisseurs en 2010, Erik Prince, ancien Navy SEALs et fondateur de l’entreprise mercenaire Blackwater, a fondé une autre entreprise de sécurité privée le Frontier Services Group, enregistrée au Hong Kong Stock Exchange, qui conseille et fournit des solutions logistiques et aériennes aux oligarques chinois pour la sécurité de leurs projets d’affaires très lucratifs en Afrique.

De plus, à côté du conseil et de l’assistance de la pétro-monarchie des EAU dans le renforcement de son état policier, Erik Prince a aussi fourni des armes et un avion modifié au chef de guerre de l’Est Libyen et ancien barbouze de la CIA, Khalifa Haftar, soutenu par l’Égypte et les EAU, dans sa campagne militaire avortée contre le gouvernement de Tripoli entre avril 2019 et juin 2020.

Utilisant les bons tuyaux et aides de sa sœur Betsy Devos qui a travaillé comme ministre de l’éducation dans le gouvernement Trump, Erik Prince a même fait une offre à Trump pour sous-traiter la guerre en Afghanistan à des contractants mercenaires conseillant et assistant les forces afghanes après le retrait des troupes américaines. Mais Trump eut un accord de paix avec les Taliban en février 2020 puis perdit les élections avant qu’il ne puisse considérer cette proposition bizarre.

Bien que les sous-traitants militaires du Pentagone soient connus pour avoir entrainé et conseillé plusieurs brigades neo-nazies intégrées aux forces ukrainiennes contre la région du Donbass depuis 2014, Erik Prince, ainsi que des exécutifs de grandes entreprises de sécurité privées fournissant des mercenaires pour le ministère de la défense américain, a personnellement visité Kiev début février suivant la mise en place de troupes russes à proximité et a rencontré des officiels de la sécurité du gouvernement Zelensky, d’après des sources informées.

Avant de s’embarquer pour cette visite clandestine à Kiev, Erik Prince a consulté le ministre de la défense Lloyd Austin et la directrice nationale du renseignement Avril Haines avec laquelle EP a une longue relation remontant au début des années 90 après qu’elle eut acheté un bar à Fell’s Point, Baltimore, suite à sa saisie lors d’une descente de police anti-narcotique. Elle en fit une librairie-café exotique offrant des « lectures érotiques » entre autres passes-temps licencieux.

Dans ses rencontres avec les hauts-placés des agences de la sécurité nationale américaine, Erik Prince a obtenu une « promesse de gentleman », sans aucune preuve documentée dû au fait de l’aspect « faustien » du pacte, que lui et ses associés ne seraient en rien rendus légalement responsables pour tout le sale boulot effectué dans la guerre par procuration en Ukraine.

En fait, les sous-traitants militaires mercenaires en coordination étroite et en consultation permanente avec les opérateurs clandestins de la CIA, des forces spéciales et des agences de renseignement occidentales, ne font pas qu’entrainer les forces de sécurité ukrainiennes largement constituées de conscrits et de milices neo-nazies alliées pour l’utilisation des plus de 60 000 armes anti-chars et 25 000 missiles anti-aériens portables fournis collectivement comme assistance à l’Ukraine par les nations de l’OTAN, mais ils dirigent toute la stratégie de défense de l’Ukraine en prenant une part active dans les opérations de combat dans quelques unes des plus âpres batailles contre les forces russes à Marioupol, Kharkov et dans la région orientale du Donbass en Ukraine.

Dans un scoop explosif, The Times a rapporté le 4 mars que des sous-traitants de la défense recrutaient des anciens combattants pour des opérations secrètes en Ukraine, payés 2000 US$ par jour : « Le boulot n’est pas sans risque mais, à près de 60 000 US$ par mois, la paie est bonne. Les appliquants doivent avoir au moins 5 ans d’expérience militaire en Europe de l’Est, être bons en opération de reconnaissance, être capables de conduire des opérations de sauvetage avec très peu de soutien et connaître le type d’armement de l’ère soviétique ».

Les médias russes ont dit le mois dernier que les agences de sécurité des États-Unis avaient lancé un vaste programme de recrutement pour envoyer des mercenaires en Ukraine, incluant des mercenaires entrainés d’Academi, ex-Blackwater, de Cubic et de la Dyn Corporation.

Le porte-parole du ministère de la Défense russe Igor Konachenkov a averti que les mercenaires capturés en Ukraine ne seront pas considérés comme des prisonniers de guerre et qu’au mieux, ils seront soumis à des charges d’actions criminelles et traduits en justice.

Dans un entretien avec Dana Bash de CNN le 3 avril, le SG de l’OTAN Jens Stoltenberg a dit que « Les alliés de l’OTAN ont soutenu l’Ukraine des années durant », ajoutant que l’aide militaire « a été élevée depuis plusieurs semaines suite à l’invasion ». Il a clarifié que « Les alliés de l’OTAN comme les États-Unis, mais aussi la Grande-Bretagne et le Canada et quelques autres, ont entrainé les troupes ukrainiennes depuis des années… »

D’après les estimations de Stoltenberg « des dizaines de milliers de troupes ukrainiennes » ont reçu ce type d’entrainement et « sont maintenant au front combattant les forces d’invasion russes ». Le SG donne crédit à l’OTAN pour le fait « que les forces armées ukrainiennes sont plus importantes, mieux équipées, mieux entrainées et mieux dirigées qu’auparavant ».

En plus d’un programme de la CIA existant depuis bien longtemps visant à cultiver une insurrection anti-russe en Ukraine, le Department of National Defense du Canada a révélé le 26 février, deux jours après le début de l’opération russe en Ukraine, que l’armée canadienne avait formé environ « 33 000 personnels militaires et de la sécurité ukrainiens à toute une série de techniques et de tactiques de niveau avancé ». Tandis que le Royaume-Uni, vis l’Operation Orbital, a entraîné 22 000 combattants ukrainiens, comme remarqué par le bien informé SG de l’OTAN.

Un autre scoop explosif rapporté par Zach Dorfman le 16 mars : « Dans le programme d’entrainement basé en Ukraine, la CIA et ses paramilitaires ont enseigné aux Ukrainiens des techniques de tireur embusqué (sniper), comme faire fonctionner les missiles anti-chars américains « javelin » et autre équipement, ainsi que comment échapper au traçage électronique numérique que les Russes utilisent pour donner des coordonnées très précises à leur artillerie sur l’endroit où se trouvent très précisément les troupes ukrainiennes. L’utilisation aussi des outils de communication secrète et comment demeurer indétectable en zone de guerre tout en attirant aussi les forces russes hors de leurs positions ».

« Quand les paramilitaires de la CIA sont arrivés en Ukraine orientale après la première incursion russe de 2014. Ils avaient deux objectifs. D’abord on leur ordonna de déterminer comment l’agence de renseignement pouvait le mieux aider les personnels d’opérations spéciales ukrainiennes à combattre les forces russes et leurs alliés séparatistes, qui avaient déclenché une guerre d’usure contre les troupes ukrainiennes dans la région du Donbass. La seconde partie de la mission était de tester les Ukrainiens eux-même dans l’adversité », d’après d’anciens agents.

À côté du programme clandestin de la CIA pour entrainer l’armée ukrainienne essentiellement constituée de conscrits et de milices neo-nazies et le programme des forces spéciales américaines pour entrainer les forces de sécurité ukrainiennes au Yavoriv Combat Training Center en Ukraine occidentale près de la frontière polonaise, ce centre même qui fut touché par un barrage de 30 missiles russes tuant au moins 35 mercenaires le 13 mars dernier, Dorfman affirme dans un rapport du mois de janvier que la CIA avait aussi un programme d’entrainement secret pour entrainer les forces spéciales ukrainiennes dans un centre militaire non spécifié dans le sud des États-Unis.

« La CIA supervise un programme d’entrainement secret intensif aux États-Unis pour l’élite des forces spéciales ukrainiennes et autres personnels du renseignement, d’après cinq anciens fonctionnaires du renseignement et de la sécurité nationale familiers avec l’initiative. Le programme, qui a débuté en 2015, est basé dans un endroit tenu secret dans le sud des États-Unis ».

« Alors que le programme secret, géré par des paramilitaires (mercenaires) travaillant pour la Ground Branch de la CIA, maintenant officiellement connus comme Ground Department, fut mis en place par le gouvernement Obama après l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014, le programme s’étendit sous le gouvernement Trump. Le gouvernement Biden l’a encore agrandi ».

Dès 2015, comme partie de l’extension de ses efforts anti-russes, les paramilitaires du Ground Branch de la CIA ont aussi « commencé à voyager sur le front en Ukraine de l’Est », pour conseiller et assister les forces de sécurité ukrainiennes et leurs alliés des forces neo-nazies. Le programme de la CIA de plusieurs semaines, basé aux États-Unis, incluait « l’entrainement aux armes, techniques de camouflage, navigation terrestre, tactiques, renseignement et autres ».

Une personne très familière avec le programme l’a dit de manière plus directe. « Les Etats-Unis entrainent une insurrection », a dit un ancien de la CIA, ajoutant que le programme a enseigné aux Ukrainiens « comment tuer les Russes ».

Il y a plusieurs décennies, la CIA avait donné un minimum d’entrainement aux unités du renseignement ukrainien pour essayer de façonner un allié en Kiev pour les États-Unis et pour saboter l’influence russe, mais la coopération a considérablement augmenté avec l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014 suivant le coup d’état de la place Maïdan de Kiev, qui avait renversé le gouvernement du président ukrainien Viktor Yanoukovitch, a confié un ancien agent de la CIA à Dorfman.

(*) Nauman Sadiq est un géo-politologue et analyste en sécurité nationale basé à Islamabad au Pakistan. Il se spécialise dans l’analyse des guerres asymétriques du Moyen-Orient et d’ailleurs. Il est un expert en analyse du néo-colonialisme, du complexe militaro-industriel et de l’impérialisme pétrolier. Il participe activement à la recherche analytique de VT.

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Voici ce qu’écrivait le 1er février 2022, Manlio Dinucci dans Il Manifesto à propos de la CIA et de Blackwater/Academi en Ukraine, 3 semaines donc AVANT l’opération militaire russe commencée le 24 février :

Blackwater est dans le Donbass avec le bataillon Azov

L’entretien téléphonique entre le président Biden et le président ukrainien Zelensky « ne s’est pas bien passé », titre CNN : alors que « Biden a prévenu que l’invasion russe est pratiquement sûre en février, quand le terrain gelé rend possible le passage des chars d’assaut », Zelensky « a demandé à Biden de baisser le ton, soutenant que la menace russe est encore ambigüe ». Pendant que le président ukrainien lui-même prend une attitude plus prudente, les forces armées ukrainiennes s’amassent dans le Donbass au bord de l’aire de Donetsk et de Lougansk habitée par des populations russes. Selon des informations provenant de la Mission de surveillance spéciale de l’OSCE en Ukraine, occultées par nos médias mainstream qui ne parlent que du déploiement russe, il y a là des unités de l’Armée et de la Garde nationale ukrainiennes d’environ 150 000 soldats. Ils sont armés et entraînés, donc de fait commandés, par des conseillers militaires et instructeurs des USA et de l’OTAN.

De 1991 à 2014, selon le Service de recherche du Congrès US, les États-Unis ont fourni à l’Ukraine une assistance militaire de 4 milliards de dollars, auxquels se sont ajoutés plus de 2,5 milliards après 2014, et plus d’un milliard fourni par le Fonds fiduciaire de l’OTAN auquel participe aussi l’Italie. Cela n’est qu’une partie des investissements militaires faits par les plus grandes puissances de l’OTAN en Ukraine. La Grande-Bretagne, par exemple, a conclu avec Kiev divers accords militaires, investissant notamment 1,7 milliards de livres sterling dans la potentialisation des capacités navales de l’Ukraine : ce programme prévoit l’armement de navires ukrainiens avec des missiles britanniques, la production conjointe de 8 unités lance-missiles rapides, la construction de bases navales sur la mer Noire et aussi sur la mer d’Azov entre l’Ukraine et la Russie. Dans ce cadre, la dépense militaire ukrainienne, qui en 2014 équivalait à 3% du PIB est passée à 6% en 2022, correspondant à plus de 11 milliards de dollars.

Aux investissements militaires du bloc USA-OTAN en Ukraine s’ajoute celui de 10 milliards de dollars prévu par le plan qu’est en train de réaliser Erik Prince, fondateur de la compagnie militaire privée états-unienne Blackwater – à présent rebaptisée Academi – qui a fourni des mercenaires à la CIA, au Pentagone et au département d’État pour des opérations secrètes (dont des tortures et des assassinats), en gagnant des milliards de dollars. Le plan d’Erik Prince, révélé par une enquête de la revue Time, consiste à créer en Ukraine une armée privée à travers un partenariat entre la compagnie Lancaster 6, par laquelle Prince a fourni des mercenaires au Moyen-Orient et en Afrique, et le principal bureau de renseignements ukrainien contrôlé par la CIA. On ne sait pas, évidemment, quelles seraient les missions de l’armée privée créée en Ukraine par le fondateur de Blackwater, sûrement avec des financements de la CIA. On peut en tous cas prévoir que, depuis la base en Ukraine, il conduirait des opérations secrètes en Europe, en Russie et dans d’autres régions.

Sur un tel fond se trouve particulièrement alarmante la dénonciation, par le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou, indiquant que dans la région de Donetsk se trouvent « des compagnies militaires privées US qui préparent une provocation avec emploi de substances chimiques inconnues ». Ce pourrait être l’étincelle qui provoque la détonation d’une guerre au cœur de l’Europe : une attaque chimique contre des civils ukrainiens dans le Donbass, immédiatement attribuée aux Russes de Donetsk et de Lugansk, qui seraient attaqués par les forces ukrainiennes prépondérantes déjà déployées dans la région, afin d’obliger la Russie à intervenir militairement pour leur défense. En première ligne, prêt à massacrer des Russes du Donbass, il y a le bataillon Azov, promu régiment de forces spéciales, entraîné et armé par les USA et l’OTAN, qui s’est distingué par sa férocité dans les attaques contre les populations russes d’Ukraine. L’Azov, qui recrute des néonazis de toute l’Europe sous la bannière calquée sur celle des SS Das Reich, est commandé par son fondateur Andrey Biletsky, promu colonel. Ce n’est pas qu’une unité militaire, mais un mouvement idéologique et politique, dont Biletsky est le chef charismatique en particulier pour l’organisation de jeunesse qui est éduquée dans la haine des Russes avec son livre Les paroles du Führer blanc.

• source : Réseau Voltaire

source : Veterans Today

traduction Résistance 71

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