Ulrich Nguegang et le rêve brisé d’Optimum Travel
Derrière chaque projet ambitieux se cache une aventure humaine faite de rêves, de promesses et parfois de désillusions. Optimum Travel devait révolutionner le transport VIP au Cameroun, mais la réalité a été tout autre.

Pour Ulrich Nguegang, Optimum Travel n’était pas un simple projet. C’était une vision audacieuse : offrir une expérience de transport VIP inégalée au Cameroun, avec des bus haut de gamme, un service irréprochable et une gestion moderne digne des plus grandes compagnies internationales.
Les sites étaient déjà repérés à Douala, Yaoundé et Kribi, les équipes en place, les médias en effervescence. Banques, chaînes de télévision et partenaires potentiels se pressaient pour en savoir plus.
Mais derrière les projecteurs se cachaient des réalités complexes. Promesses de financements fictifs, erreurs stratégiques, communication mal maîtrisée : le projet s’est enlisé avant même de voir le jour. L’histoire d’Optimum Travel est celle d’un rêve immense qui a failli tout emporter, mais aussi d’un homme qui a choisi d’apprendre de ses échecs pour se relever.
Trois erreurs fatales d’Ulrich Nguegang dans son projet milliardaire
L’expérience est parfois un maître exigeant : elle enseigne dans la douleur.
Derrière l’échec d’Optimum Travel, trois erreurs majeures ressortent, comme autant de leçons pour les entrepreneurs :
- L’inexpérience face à l’ampleur du projet : vouloir démarrer trop grand, trop vite, sans passer par des étapes progressives.
- La confiance aveugle : se laisser séduire par de faux investisseurs, par manque de vérification et d’entourage solide.
- La surcommunication : parler trop tôt, trop fort, au point de créer des attentes irréalistes et d’armer la concurrence.
Ces trois écueils ont transformé un projet prometteur en désillusion. Pourtant, chaque erreur a laissé derrière elle un apprentissage précieux : la nécessité de commencer petit, de s’entourer d’experts fiables et de communiquer avec stratégie.
De la garde à vue à la résilience entrepreneuriale
Derrière l’image du porteur de projet charismatique, il y a parfois l’homme blessé, confronté à l’épreuve la plus dure : voir son rêve s’écrouler et sa réputation mise en doute.
Accusations, plaintes, rumeurs… Lorsque le projet Optimum Travel s’est effondré, Ulrich Nguegang a fait face à la pire des tempêtes. Jusqu’à la garde à vue. Un moment d’humiliation pour certains, mais pour lui, une école de vie. Dans cet environnement hostile, il apprend à gérer son stress différemment : accepter la vague plutôt que de la combattre, trouver de la force dans la faiblesse, et garder l’énergie pour avancer.
La leçon principale ? L’échec n’est pas une condamnation, mais une étape. Même dans l’adversité, il est possible de se reconstruire et de transformer la douleur en moteur de résilience.
Le piège de tomber amoureux de son projet
L’amour rend aveugle… même en affaires.
Un entrepreneur doit aimer son projet, mais il ne doit jamais en tomber amoureux. Car l’amour aveugle. Dans le cas d’Optimum Travel, cet attachement excessif a poussé Ulrich Nguegang à ignorer certains signaux d’alerte : partenaires douteux, incohérences financières, risques stratégiques.
« Quand tu tombes amoureux d’une idée, tu ne vois plus ses défauts », confie-t-il. Et c’est là que les erreurs fatales surviennent. La lucidité, le recul et le regard d’une équipe solide sont essentiels pour garder les pieds sur terre. Le rêve nourrit la vision, mais seule l’objectivité permet de bâtir quelque chose de durable.
Vendre du rêve n’est pas une arnaque
« Je préfère être vendeur de rêve que vendeur de cauchemar. »
Dans une société où beaucoup ont cessé de croire, le rêve n’est pas un luxe, c’est une nécessité. Oui, vendre un rêve peut sembler trompeur. Mais tout dépend de la nature de ce rêve. Inspirer quelqu’un à écrire son livre, à lancer son entreprise ou à croire en son potentiel n’est pas une illusion : c’est un acte de foi dans la capacité humaine à créer.
« Sans rêve, on ne vit pas, on survit comme des zombies », dit Ulrich Nguegang. Son credo : mieux vaut rallumer la flamme de 100 personnes, même si seules 75 vont réellement concrétiser leurs projets, que de se résigner à répandre le cynisme. Car vendre le rêve, c’est avant tout redonner aux autres le courage d’espérer.