Signature d’une convention majeure entre le PAD et MIRA S.A pour moderniser le Port de Douala-Bonabéri
Le Port autonome de Douala (PAD) vient de franchir une étape décisive dans sa transformation. Ce mardi 04 novembre 2025, Cyrus Ngo’o, directeur général du PAD, et Ibrahim Mortada, président-directeur général de Mira S.A, ont paraphé une convention de partenariat ambitieuse dans les locaux de l’institution portuaire. L’enjeu ? Moderniser et étendre le site de Douala-Bonabéri à travers un projet intégré évalué à près de 774 milliards de FCFA.
Dilan KENNE
Tout a commencé en mars 2024, lorsque Mira S.A a manifesté son intention d’accompagner le développement du port. Un mémorandum d’entente signé deux mois plus tard a permis de valider la faisabilité technique du projet. Les négociations qui ont suivi aboutissent aujourd’hui à un accord structurant sur trente ans.
Le programme d’investissement déploie une vision globale : 1 500 mètres linéaires de quais répartis en trois terminaux spécialisés – ciment, butane et fret polyvalent –, complétés par une marina de 300 mètres. L’infrastructure comprendra également une voie de contournement de trois kilomètres et l’aménagement de 41 hectares de zones d’activités portuaires et industrielles. Le dragage permanent garantira un tirant d’eau de sept mètres dans cette zone particulièrement sujette à l’accumulation sédimentaire.
La structuration financière révèle un investissement ferme de 560 milliards de FCFA pour le quai et les équipements de manutention, auxquels s’ajoutent 213 milliards d’investissements complémentaires couvrant notamment le dragage d’entretien et le prolongement du réseau ferroviaire. Le modèle économique tablant sur un taux de rentabilité interne de 13,6 % témoigne de la viabilité du montage. Durée de la convention : 30 ans.
Au-delà des chiffres, c’est l’impact social qui retient l’attention. Deux mille emplois directs et indirects devraient émerger de cette dynamique, s’inscrivant dans la politique gouvernementale d’insertion professionnelle. Pour le PAD, ce partenariat représente un levier stratégique face à la congestion chronique de ses infrastructures actuelles.
La balle est désormais dans le camp de Mira S.A pour boucler le financement et lever les conditions suspensives avant le lancement effectif des travaux. Si le calendrier tient, Douala pourrait voir son paysage portuaire radicalement transformé, consolidant sa position de poumon économique du Cameroun.
