Cameroun : la SASNIM 2 démarre le 04 décembre avec un dispositif renforcé contre la poliomyélite
Le ministère de la santé publique lance la deuxième édition 2025 de la Semaine d’Actions de Santé et de Nutrition Infantile et Maternelle (Sasnim) du 04 au 07 décembre prochains. Cette campagne nationale combine plusieurs interventions vitales pour près de six millions d’enfants sur l’ensemble du territoire.
Le déploiement s’annonce massif après la mobilisation de terrain par les agents mobilisateurs du Littoral qui a débuté. Cette nouvelle phase intervient six mois après la première campagne menée en mai dernier, où la région du Littoral avait servi de laboratoire pour la mobilisation des acteurs.
Le mardi 02 décembre 2025 en la salle de conférence de la délégation régionale de la santé publique du Littoral, autorités sanitaires, responsables de la délégation régionale du ministère camerounais de l’éducation de base du Littoral et médias s’étaient réunis pour planifier une stratégie d’envergure. Le il y à six mois était préoccupant : avec seulement 75% de couverture vaccinale en 2024, le Littoral restait en deçà de l’objectif de 80% fixé par le Programme élargi de vaccination (PEV).
Cette fois, l’ambition affichée par le ministre, Dr Manaouda Malachie, est claire : atteindre 95% de couverture pour l’ensemble des interventions sur les dix régions du pays. Un défi de taille qui nécessite une mobilisation encore plus forte des communautés.
Trois interventions majeures pour sauver des vies
La campagne déploie un paquet complet d’actions gratuites. Plus de 5,7 millions d’enfants âgés de 12 à 59 mois recevront une capsule de vitamine A et un comprimé de déparasitant au mébendazole. Ces deux interventions, apparemment simples, ont un impact considérable : la vitamine A renforce l’immunité et protège contre la cécité, tandis que le déparasitage combat l’anémie et favorise la croissance.
Dans quatre régions particulièrement exposées - l’Extrême-Nord, le Nord, l’Adamaoua et l’Est - l’opération prend une dimension supplémentaire. Les enfants de 0 à 59 mois, soit près de quatre millions de jeunes, bénéficieront également de deux gouttes de vaccin antipolio oral. Cette riposte ciblée répond à la résurgence préoccupante de la maladie dans ces zones.
Une stratégie tous azimuts face aux défis sanitaires
Les équipes du ministère ne se contenteront pas d’attendre les populations dans les centres de santé. Elles iront directement dans les foyers, les marchés, les écoles et tous les lieux publics. Cette approche de proximité, baptisée “porte-à-porte”, vise à toucher les enfants les plus difficiles d’accès, notamment dans les zones affectées par l’insécurité ou les inondations récentes.
Au-delà de la distribution de médicaments, la campagne intègre une dimension éducative ambitieuse. Six millions de ménages, représentant dix-sept millions de personnes, seront sensibilisés aux bonnes pratiques sanitaires : hygiène, nutrition, santé mentale. Les équipes profiteront également de cette mobilisation pour promouvoir la Couverture Santé Universelle (CSU) et détecter les cas suspects de maladies épidémiques comme le choléra, la rougeole ou le Mpox.
Les médias en première ligne
Le ministère de la santé publique mise fortement sur le relais médiatique pour garantir le succès de l’opération. Journalistes, blogueurs, créateurs de contenus et influenceurs sont appelés à véhiculer des informations fiables, à combattre la désinformation et à rassurer les parents sur la qualité des interventions proposées.
Les messages sont directs : “Donner la vitamine A à son enfant deux fois par an le rend plus résistant aux infections”, “Déparasiter son enfant tous les quatre à six mois réduit les maux de ventre”, “La vaccination contre la poliomyélite préserve votre enfant de la paralysie”. Des vérités simples qui peuvent sauver des milliers de vies.
Un engagement inscrit dans la durée
Cette campagne s’inscrit dans la Stratégie Sectorielle de Santé (SSS) 2016-2027 et répond aux Objectifs de Développement Durable, notamment l’objectif 3 qui vise à permettre à tous de vivre en bonne santé. Depuis 1998, le Cameroun organise deux fois par an ces actions de supplémentation et de déparasitage, sur recommandation de l’OMS et de l’UNICEF.
Avec les défis actuels - épidémies récurrentes, crises sécuritaires, changements climatiques - ces semaines d’actions deviennent plus qu’une simple campagne sanitaire. Elles représentent un moment de résilience collective, où l’ensemble du pays se mobilise pour protéger sa ressource la plus précieuse : ses enfants.
Le ministre Manaouda Malachie appelle les populations à réserver un accueil chaleureux aux équipes qui se déploieront sur le terrain. Car au-delà des chiffres et des objectifs, c’est l’avenir de toute une génération qui se joue dans ces quatre jours de mobilisation nationale.






