Grève des personnels d’appui à l’Université de Douala : appel au président Paul Biya pour le paiement des arriérés salariaux et la justice sociale
À la veille de la rentrée universitaire 2025-2026, les personnels d’appui des universités publiques camerounaises, regroupés au sein du Synapauc, lancent un cri d’alarme lors d’une manifestation pacifique et républicaine. Oubliés de l’État malgré leur rôle essentiel, ils interpellent directement Paul Biya pour exiger le versement des rappels salariaux dus depuis des années et une dignité retrouvée, soulignant que sans leur soutien invisible, l’enseignement supérieur s’effondrerait.

Ce jeudi matin, devant le rectorat de l’Université de Douala, le Syndicat national des personnels d’appui des universités publiques du Cameroun (Synapauc) a entamé une nouvelle phase de grève, marquant son ras-le-bol dans une ambiance pacifique et républicaine.
Vêtus de noir, les grévistes ont surpris étudiants et passants en entonnant d’abord l’hymne national du Cameroun en français, avant de donner voix à leur revendication sociale. Leurs demandes concernent principalement le paiement des rappels de salaires accumulés depuis plusieurs années, ainsi que la mise en application d’une nouvelle grille salariale.
Pour Albert-Emile Mpondo, président du bureau régional du Synapauc-Littoral, le montant global des arriérés dus aux personnels des universités d’État s'élèverait à environ 6 milliards de francs CFA. Lui-même réclame plus de 2 millions de francs, incluant les rappels dus depuis 2014.
Le syndicat dénonce l’attitude dilatoire des administrations universitaires et du ministère de l’Enseignement supérieur. Malgré une convocation officielle et une promesse verbale de paiement avant le 12 octobre, aucune décision concrète n'a été signifiée par écrit. Pour les grévistes, seule une décision présidentielle claire en faveur de leur paiement suffira à mettre fin au conflit.
Le président Paul Biya a, pour la première fois, tranché en ordonnant que les sommes dues soient versées, une avancée majeure saluée par le Synapauc. Pourtant, face à ce silence administratif persistant, le mouvement s’annonce à durée indéterminée, avec un appel à la mobilisation générale des personnels universitaires.
Le syndicat insiste : leurs revendications sont strictement professionnelles et apolitiques. Elles concernent le rappel du salaire minimum, la grille salariale actualisée, le profil de carrière, ainsi que le remplacement des professeurs de lycée et instituteurs “incompétents”, selon M. Mpondo, qui occupent des postes stratégiques au détriment des personnels d’appui. Ces revendications visent à corriger des injustices professionnelles et garantir un traitement équitable des salariés dans les universités publiques camerounaises.
Tant que l’administration ne leur donnera pas de réponse officielle assortie d’actes concrets, le Synapauc entend maintenir son mouvement de grève, refusant d’être traités “avec mépris” alors qu’ils réclament simplement leurs “droits”. Une tension palpable qui interpelle la haute autorité de l’État quant au respect des engagements pris en faveur des travailleurs des universités publiques camerounaises.