Brenda Biya, entre crise familiale et enjeu politique : une vidéo qui interroge à la veille de la présidentielle

La séquence est devenue virale en un temps record : Brenda Biya, fille du président Paul Biya, candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle du 12 octobre 2025, a annoncé publiquement qu’elle ne votera pas pour son père. Dans la même vidéo, largement partagée sur les réseaux sociaux, elle appelle également les Camerounais à s’abstenir de le soutenir dans les urnes.

Cette prise de position, inhabituelle et inédite, fait suite à une altercation verbale avec son oncle, Samuel Mvondo Ayolo, Ministre Directeur du Cabinet Civil de la Présidence de la République. Selon ses propres propos, ce dernier lui aurait tenu des paroles blessantes en évoquant son état de santé fragile et sa consommation de substances psychotropes. Une déclaration qu’elle dit n’avoir pas digérée et qui l’aurait poussée à briser le silence en s’exprimant sur ses plateformes numériques.

L’impact de cette sortie est considérable. En s’attaquant frontalement à la figure paternelle et au candidat en exercice, Brenda Biya soulève plusieurs interrogations d’ordre politique, social et même psychologique. S’agit-il d’un acte de rébellion individuelle motivée par des différends familiaux ? D’un cri d’alarme traduisant une détresse personnelle et générationnelle ? Ou encore d’une véritable prise de position politique, susceptible d’influencer l’opinion publique ?

Au-delà de la controverse, cette affaire révèle les fragilités d’une communication présidentielle souvent verrouillée. L’image de la première fille de Paul Biya se retrouve exposée à un moment crucial de la vie politique nationale. Les accusations de séquestration qu’elle formule depuis Genève, ainsi que son insistance sur le sentiment d’insécurité, ajoutent une dimension dramatique à un contexte déjà chargé.

Dans l’opinion, les réactions oscillent entre compassion, indignation et scepticisme. Certains y voient la preuve d’un malaise profond au sein de la jeunesse camerounaise, confrontée à des difficultés existentielles et à une perte de repères. D’autres estiment qu’il ne s’agit que d’un épisode supplémentaire d’une trajectoire personnelle marquée par des excès et des provocations.

Quoi qu’il en soit, cette vidéo de Brenda Biya intervient à une période hautement sensible. Elle illustre la puissance des réseaux sociaux comme espace de contestation et met en lumière les défis de la gestion de l’image politique dans un contexte électoral tendu. Reste à savoir si cette sortie aura une incidence sur la campagne présidentielle, ou si elle sera rapidement relativisée comme une affaire strictement privée.

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