Revendications sociales au Cameroun : le personnel d’appui des universités d’État interpelle solennellement le président Paul Biya

À quelques semaines de la rentrée universitaire, ces agents réclament leurs droits légitimes dans un climat de tension croissante.

Image d’illustration. Crédit-photo : @Facebook.

Ce matin, au siège de l’Union Générale des Travailleurs du Cameroun (UGTC) dans le quartier Bali à Douala, l’atmosphère était solennelle. Le Collectif des Délégués du Personnel d’Appui des Universités d’État, épaulé par les Bureaux Régionaux du SYNAPAUC (Syndicat National des Personnels d’Appui du Cameroun), a organisé un point de presse qui résonne comme un dernier recours diplomatique avant d’éventuelles mesures plus radicales.

Loin de l’image de contestataires, ces hommes et femmes se présentent avant tout comme des serviteurs de l’État fidèles et dévoués. Leur message ? Un appel solennel au chef de l’État Paul Biya, formulé avec le respect dû à l’institution, mais teinté d’une urgence palpable qui traduit leur exaspération croissante.

Des promesses non tenues depuis près d’une décennie

Leurs revendications se cristallisent autour de quatre points névralgiques qui empoisonnent le quotidien de milliers d’agents : le règlement des rappels liés à la revalorisation du SMIG de 2014, toujours impayés après bientôt dix ans d’attente, l’établissement d’un profil de carrière juste et équitable, la mise en œuvre effective de la nouvelle grille salariale approuvée en 2023 par le ministère du travail et de la sécurité sociale, et le retrait des professeurs de lycées et des instituteurs de “leurs postes”.

Cette situation illustre cruellement le fossé béant entre les décisions prises dans les hautes sphères de l’État et leur application concrète sur le terrain. Résultat : des milliers de familles plongées dans l’incertitude financière, contraintes de jongler avec des budgets amputés de sommes qui leur reviennent pourtant de droit.

Un timing stratégique avant la rentrée universitaire

Le choix du moment n’est pas anodin. À quelques semaines de la rentrée universitaire 2025-2026, ces personnels d’appui – agents d’entretien, gardiens, secrétaires, techniciens, etc.– rappellent qu’ils constituent l’épine dorsale du fonctionnement des universités camerounaises. Sans eux, pas de cours dans des amphithéâtres propres, pas de sécurité sur les campus, pas d’administration efficace.

Leur appel au président de la République revêt donc une dimension particulière. Ces agents, qui assurent le bon fonctionnement de l’enseignement supérieur public, attendent simplement que l’État honore ses engagements financiers envers eux.

Le ton reste respectueux, mais la détermination est palpable. Ces personnels d’appui, habitués à œuvrer dans l’ombre, sortent aujourd’hui de leur réserve habituelle pour faire entendre une voix unie et déterminée.

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