Cameroun / Projet d’usine à Kendeck : comment un investisseur est séquestré
Le nommé Bertrand Kamgo fait l’objet d’un litige foncier dans cette localité du département de la Sanaga-maritime, région du Littoral au Cameroun.
De plus en plus de citoyens font face aux problèmes fonciers. Dévolu à son projet de construction d’une usine à Kendeck, Bertrand Kamgo croise de nombreuses barrières. Devant le propriétaire du titre foncier n°5454 de plus de 2ha enregistré à la Conservation foncière d’Édéa, l’autorité traditionnelle de la localité et une bande de “militaires”, selon la victime, qui voudraient s’accaparer de ses terres. Alors qu'elle s'apprêtait à construire une entreprise qui devrait employer 700 jeunes Camerounais.
« Nous sommes sur ce site depuis plus de quinze ans avec mon voisin et nous avons le titre foncier. On n’a jamais eu ce problème. Le 22 octobre, nous avons décidé de terrasser le site pour le projet d’installation de notre usine et d’en faire le projet d’installations dans quelques jours parce qu’on a un contrat avec le gouvernement pour son installation. Quelques jours après, on reçoit une lettre d’arrêt des travaux du village voisin, même pas le chef du village de Kendeck. Parce que notre terrain se trouve plutôt à Missolè », décrit Bertrand Kamgo, victime.
Faisant mention à la double sommation et convocation signée du chef de village Kendeck rappelant à l’ordre sieur Kamgo suite aux travaux entrepris sur site quelques jours plutôt. « Il m’échoit de vous inviter à justifier de vos dispositions en droit d’exercer une quelconque activité sur l’espace sur lequel vous vous êtes engagés en travaux depuis le 18 octobre 2024 », déclare Sa Majesté Joseph Heles Tedga, chef du village Kendeck dans une correspondance signée le 21 octobre 2024.
L’attaque contre les porteurs de projet d’usine.
« Quand on reçoit une lettre d’arrêt des travaux vers 18h30 signée du chef de Missolè, quelques minutes après, des gens sortent avec des machettes et des gourdins pour nous demander de libérer le site. Comme c’était à la tombée de la nuit, nous avons donc fuit de partout. Des gens se sont même blessés. Vers 20h, on voit les gens sortis de la brousse pour barricader le site avec des tôles neuves et des lattes déchargées à l’instant des tricycles », relate Bertrand Kamgo, propriétaire du titre foncier querellé.
« Tôt le matin, nous sommes allés porter plainte à la Gendarmerie. Elle est descendue convoquer le chef et quelques autres qui l’accompagnaient. Ils se sont présentés et on les a gardés à vue par rapport aux faits. Mais dans la nuit suivante, vers 20h, les mêmes gens sont revenus. Nous sommes surpris qu’après leur garde à vue, que cinq militaires de la Sémil (Sécurité militaire, NDLR) du Littoral soient venus enlever nos deux contrôleurs des travaux du site. On n’a personne en face qui dit être propriétaire de ce terrain sauf les apparitions nocturnes avec les gourdins et autres. Nous ne savons pas comment faire. Dans le fonctionnement de société, on n’a rien affaire avec les militaires qui sont en train de vouloir nous arracher le terrain. On est fauchés », poursuit M. Kamgo.
Face aux profils parfois surprenants interdisant la poursuite des travaux de construction d’une usine à Kendeck prétextant être située dans la “réserve“ du village, les investisseurs appellent à un arbitrage juste pour mettre fin au problème.