Litige à Mbanga-Pongo : l’immatriculation directe de 262 hectares au profit de trois collectivités fait grincer des dents
Réunion avec les parties dirigée par le sous-préfet de Douala 3ème, Laurent Victor Ayissi Mvogo, hier vendredi au centre administratif de Logbaba.

Des prétentions de propriétaires de dix titres fonciers revendiqués par les habitants et exploitants de Mbanga-Pongo, dans l’arrondissement de Douala 3. Face à eux, les collectivités de Bonapriso, Bonadiwoto et Boko qui ont entamé des procédures d’immatriculation directe à leur profit.
C’est alors qu’une réexamiation des titres fonciers n°376, 22127, 22127, 2129, 22130, 22131, 22132, 22133, 22134 et 22135/W par une équipe de deux collaborateurs des services centraux du ministère camerounais des domaines, du cadastre et des affaires foncières (mindcaf).
S’il faut s’en tenir à une lettre du ministre Henri Eyebe Ayissi adressée au président de l’Association des habitants et exploitants de Mbanga-Pongo en date du 21 mars 2025, cette étape joue un rôle important à cette affaire qui constitue l’un des piliers de l’autorité administrative de Douala 3ème pour une convergence de vues.
« C’est un mal pour un bien. Sûrement certains leaders de la zone de Mbanga-Pongo ont dû manipuler les populations en les effrayant certainement pour leur dire que dans les tous prochains jours on va les casser. C’est ce qui a suscité leur recours gracieux préalable auprès du mindcaf. Pendant que nous attendons que la procédure de plan lotissement soit approuvée, ils se sont réveillés malheureusement dans la frayeur. La réunion d’aujourd’hui consistait à les rassurer », déclare Laurent Victor Ayissi Mvogo, sous-préfet de Douala 3ème.
Une régularisation qui ne passe pas
Bien que l’autorité administrative déclare que la peur a changé de camp, il se trouve que les occupants de Mbanga-Pongo qui ont élu domicile sur les espaces querellés et revendiqués par trois collectivités, veillent au bon grain pour la réussite de l’action. Malgré l’arbitrage du président du comité ad hoc chargé de dresser l’état des lieux d’une dépendance du domaine national pour stopper les actions de protestation, les habitants de Mbanga-Pongo, dans l’ensemble, ils disent ne pas être satisfaites de la sensibilisation du sous-préfet de Douala 3ème.
Sur cet intérêt ils s’expriment à notre micro avec force. « Tout ce que le sous-préfet a dit, c’est ce que nous contestons. On ne peut pas être satisfaits, on est plutôt déçus. En matière de titre foncier, ce n’est pas ce qu’on dit. Quand il est là, ça devient difficile. C’est au sein de la commission de règlement de litiges qu’on devait prendre toutes les mesures qu’il a prises. On ne parle pas en l’air en matière de titre foncier », rétorque Pasteur Tchapong, porte-parole parole des habitants de Mbanga-Pongo.
« Je ne suis pas satisfait à 100%. J’attendais que le mindcaf accompagné du sous-préfet puissent descendre toucher du doigt ce qui arrive à Mbanga-Pongo. Parce que nous pensons que l’État a pensé nous donner un hôpital de référence, nous donner un lycée qui est en même temps un centre d’examen et d’une Brigade de Gendarmerie. Et aujourd’hui, on vient nous dire que les gens de Mbanga-Pongo doivent payer à nouveau les terres. Nous ne comprenons pas », interprète cet autre habitant de Mbanga-Pongo.
Dupées ou pas comme le pense les occupants anarchiques pris par les collectivités Bonapriso, Bonadiwoto et Boko, elles font office d’opposition.
« On ne réclame par les terres. Ce sont les nôtres. Moi, personnellement, j’ai commencé la procédure d’immatriculation en 1992 que je suis descendu à Mbanga-Pongo, il n’y avait personne là-bas. Il y a eu des oppositions, on a tout vidé et jusqu’à toucher le mindcaf pour qu’on lui dise exactement ce qu’on veut. Nous voulons tous un peu de paix. Je n’ai jamais vendu un mètre carré de Mbanga-Pongo à qui que ce soit. On va se conformer aux instructions du ministre. On suit la procédure pour que tout le monde ait son titre foncier où il est », répond Sa Majesté Me Nthepe, chef traditionnel de Bonapriso.
Il est avec le chef de Boko, Gamalien Ebongue Moacko, les représentants des collectivités. Rappelons que des 262 hectares du domaine national objet de la procédure d’immatriculation directe pendante, 50ha seront extraits pour construire une stèle en mémoire aux disparus du crash du Boeing 737-800 de la compagnie aérienne Kenya A. le 05 mai 2007 survenu à Mbanga-Pongo.
Les habitants de cette localité continuaient à attendre jusqu’à 14h quand nous quittions les lieux, les deux collaborateurs des services centraux du mindcaf dépêchés pour la résolution de l’affaire. Alors que le sous-préfet de Douala 3ème, Laurent Victor Ayissi Mvogo, avait déjà clôturé la réunion avec les deux parties qui ont répondu en grand nombre.