Inauguration du point entre Yagoua et Bongor

Cette infrastructure de 620 mètres qui vient d'être inaugurée par le Premier Ministre camerounais Joseph DION NGUTE et son homologue du Tchad, l'Ambassadeur ALLAH-MAYE HALIMA constitue une bouffée d'oxygène pour les commerçants des produits périssables qui sont acheminés chaque jour dans le département du Logone et Chari.

Pour redonner un nouveau souffle à l’économie et éviter que les véhicules transportant des marchandises sensibles et de valeur ne tombent toujours en panne sur l'axe MORA-DABANGA-KOUSSERI, des nombreux commerçants doivent désormais transiter leurs marchandises par ce levier stratégique afin de les acheminer à Ndjamena, puis Kousseri par le Pont de Nguéli.

Ce torticolis est une condition sine qua non pour un transport rapide, sécurisé et fiable en vue de garantir la qualité des produits, surtout périssables.

Il faut préciser que des opérateurs économiques subissent depuis plusieurs années des pertes énormes sur l'axe du Cameroun à cause de l'état trop dégradé de ses routes, parfois les camions font des semaines entre Dabanga et Kousseri avant d'arriver à destination, et pour certains produits comme la banane, les avocats, les oranges et autres, ils arrivent déjà en état de dégradation avancée et cela constitue non seulement des pertes énormes pour les commerçants, mais aussi dangereux pour la santé humaine.

Il faut dire que la question de voie de communication demeure une grande préoccupation dans le département du Logone et Chari. Avec l'approche de la saison des pluies, il n'existe pratiquement pas de routes bitumées et praticables en toute saison pour pouvoir acheminer toutes sortes de marchandises en sécurité en ces moments. Cette situation fait amortir très rapidement les véhicules et rend le coût de transport très cher. En plus, les commerçants sont souvent victimes des agressions des bandits, ajouté aux rackets des agents indélicats des forces de l’ordre et de sécurité. Conséquence, cela ne facilite pas les déplacements des personnes et les échanges commerciaux entre Kousseri, les villes du Cameroun et celles des pays voisins.   

Enfin, il faut ajouter les contrôles exorbitants et dissuasifs entre Maroua et Kousseri. Un opérateur économique n’est pas forcément un philanthrope, tout son investissement doit lui produire des dividendes et si les infrastructures routières sont inexistantes et les taxes sont trop élevées, il ira voir ailleurs ou il sera obligé d’augmenter le prix de son service ou de son produit. Par conséquent, c’est le consommateur qui paye le prix.

Il est impérieux pour l’État du Cameroun de revoir sa copie, en accélérant les travaux de la route Mora-Kousseri afin de rendre viable et fiable l’environnement économique gage de développement économique et social dans ce département gravement affecté par les inondations et les exactions répétées de la secte Boko Haram.

Nyngaina Félix

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