Déprédation foncière au Cameroun : 7 525m2 de Youpwè revendiqués au PAD

Les populations de Youpwè crient à l’urgence auprès du ministre camerounais des domaines, du cadastre et des affaires foncières pour son intervention et du président de la République Paul Biya. Il s’agit d’un engagement des jeunes du village de sortir du chômage. La parcelle de près d'un hectare située derrière la Paroisse Saint Ignace d’Antioche de Youpwè qui leur à été attribuée par le feu King Bell, Son Altesse Royale le Prince René Douala Manga Bell. 

Suite aux casses effectuées sur le site du Gic Afor représenté par l’Honorable Albert Dooh-Collins, tout est mis en œuvre pour revendiquer leurs terres. La manifestation amorcée ce vendredi vient porter au grand public, les investissements des jeunes dans le domaine de la pisciculture, en perte. Ils manifestent leur sursaut qui se justifie par l’arrêt de tous les ateliers du Gic Afor au vu des projets en perspective pour autonomiser la jeunesse villageoise. 

« Des individus utilisent la force publique. Il semblerait que ce soit le Port autonome de Douala qui s’arroge cet espace, les efforts de plus de vingt ans. Ils ont tout cassé sous prétexte que nous sommes dans le domaine portuaire. Nous étions surpris qu’un après-midi, on nous annonce que des engins sont descendus avec les éléments du Port pour tout casser ici », se plaint Gilbert Toube, conseiller régional du Littoral.

Ceux qui s’estiment comme les “vrais ayants droit”, pour citer M. Toube, ne comptent pas lâcher prise. Ils disent porter leurs revendications devant la justice pour interpeller les personnes responsables de ces actes. 

« Nous avons tenu plus de trois réunions avec l’ancien préfet du Wouri, Benjamin Mboutou, et le PAD où l’autorité administrative a demandé au PAD de présenter le décret qui leur met à 948 hectares. Monsieur Charles Michaux Moukoko (directeur général adjoint du PAD, NDLR), qui était présent à quelques-unes de ces réunions n’a rien présenté pour une simple raison : il n’y en a pas ! Le PAD, c’est 335 hectares.

Et les populations de Youpwè ont été sacrifiées pour que le Cameroun se dote d’un port. Ici, le PAD n’a aucun début de commencement. Ce sont des saccages. Il n’y a rien d’officiel dans ces actes. Les populations de Youpwè sont dans leurs droits. Et les enfants de Youpwè ont le droit de travailler au PAD », revendique Daniel Njong Éyango, directeur de publication et habitant de Youpwè.

En attente du décret présidentiel qui étend le Port autonome de Douala à 948 hectares, comme c’est le cas cité par les populations riveraines, elles préfèrent protester pacifiquement pour s’attaquer aux ”inégalités” dont elles sont victimes d’après elles.