Journée mondiale sans tabac au Cameroun: la prévention reste la seule issue pour éviter les dégâts du tabagisme.
En prélude à la commémoration de la lutte contre le tabagisme, le Centre la vie de l'hôpital central de tenait du 30 au 31 mai 2025, la 4e édition des journées portes ouvertes. Une rencontre placée sous le thème "Produits du tabac et à base de nicotine : démasquons les tactiques de séduction de l'industrie du tabac."

Organisé par le staff du Centre la vie (centre des soins d’accompagnement et de prévention en addictologie) de l'hôpital central de Yaoundé, ces journées portes ouvertes avaient pour but de sensibiliser informer le public sur les dangers du tabac et ses dérivés ; mettre en lumière les risques liés au tabagisme passif notamment chez les jeunes ; présenter les services d'aides au sevrage tabagique proposé par le centre la vie et l'hôpital central de Yaoundé.
Pour cette nouvelle édition plusieurs activités meublaient les rencontres au centre à savoir les ateliers interactifs avec la population, les ateliers de dépistage pour identifier les cas de tabagisme passif et actif ; l'atelier nutrition où il est question d'expliquer l'importance de la nutrition pour les personnes fumeurs et expliquer les mécanismes physiologiques et biologiques auxquels sont confrontés les populations exposé à un tabagisme actif comment reprendre une alimentation normale après le sevrage tabagique et l'atelier media.
Grande nouveauté de cette édition, l'atelier média organisé en partenariat avec le REMAPSEN entendu Réseau des médias africains pour la santé l'environnement et la nature ressemblait les professionnels du secteur pour mieux les édifier sur la communication positive en matière de prévention au tabac.
Faut-il le rappeler le tabagisme est un véritable problème de santé publique. D'après les données de l'ONU la situation du Cameroun s'aggrave au jour le jour avec un taux de prévalence de 1,3 millions de personnes consommant le tabac en 2025 contre 1,1 millions l'année dernière. De concert avec la communauté internationale, le Cameroun commémore cette journée mondiale sans tabac. D'après le Dr marileine KEMME médecin addictologue et expert en réduction des risques lié à l'usage des drogues et par ailleurs chef du Centre la Vie (centre de soins d'accompagnement et de prévention en addictologie) à l'hôpital central de Yaoundé.
"Dans le contexte national actuel, environ 8,9% d'adultes consomment du tabac soit 1,1 millions de personnes. Du côté des adolescents âgés entre 13 et 15 ans, 26,3% ont déjà expérimenté la consommation de tabac et on observe également une initiation précoce soit 16% ayant fumé la cigarette pour la première fois avant l'âge de 7ans. En plus on observe également le tabagisme passif et environ 28% de jeunes dont exposés à la fumé à domicile ou dans les espaces ouverts et 43,1% dans les espaces publics fermés contre 47% dans les espaces publics ouverts."
Plus répandu chez les hommes que chez les femmes les facteurs tels que l'âge le sexe et la cohabitation avec un fumeur augmente la probabilité de fumer.
Selon les autorités sanitaires, le tabagisme est responsable de 66 000 décès par an au Cameroun. Selon le rapport de l'OMS 2022 sur les progrès dans la lutte contre les MNT, le Cameroun compte 74 100 décès annuels liés à des maladies non transmissibles (MNT), dont le tabac est l'un des principaux facteurs contributifs.
Et comme le relève Prince MPONDO président du REMAPSEN par ailleurs coordonnateur de "la coalition camerounaise contre le tabac (3CT)" dans le tabac c'est la présence de nicotine qui constitue un véritable facteur de risque sur la santé. Il a été démontré que cette substance chimique peut occasionner chez l'homme une dépendance physique et psychologique ; des problèmes cardiovasculaires; respiratoires ; un dérèglement et une dégradation du système cérébral et bien d'autres maladies.
Malgré les torts que cause cette substance sur la population il est à noter que les industries tabacoles restent encore très influente dans la société avec une forte ingérence au niveau des politiques de santé publique. Sur le marché, ils ne cessent de multiplier des stratégies pour attirer le plus d'adeptes. A travers la diversification des produits dérivés parfois plus nocif et d'autres artifices tels que des arômes et autres afin d'endormir l'esprit des consommateurs ou de susciter plus d'intérêt pour ces produits dérivés (cigarette électronique, shisha, cigares, la prise, les sachets de nicotine...). En dépit des multiples campagnes de sensibilisation.
L'effort de prise en charge des personnes addict au tabac
Elle peut prendre différentes formes selon les structures hospitalières mais respecte le même algorithme de prise en charge. Comme à l'hôpital Jamot, l'hôpital central de Yaoundé le gouvernement a mis sur pied 19 centre d'addictologie sur l'ensemble du territoire national.
Le Dr OKOTO NVONDO médecin addictologue, chef de centre de soins d'accompagnement et de préparation en addictologie de l'hôpital Jamot fait remarquer que " dans la formation hospitalière où je travaille on constate que la population la plus touchée sont les jeunes. La plupart du temps, ce n'est pas seulement la cigarette qu'ils prennent, ils l'associent avec d'autres substances des drogues dures l'alcool et les cigarettes électroniques sans oublier la shisha.
C'est un problème extrêmement grave que la société semble ignorer car ils usent de plusieurs techniques pour pouvoir dissimuler toutes les substances qu'ils prennent ou les méthodes pour pouvoir entrer en possession de ces substances. De ce fait les parents doivent être de plus en plus attentif, accentuer le contrôle parental, établir un dialogue constructif avec l'enfant pour une sensibilisation de proximité et régulière. Au cours de notre travail nous rencontrons beaucoup d'enfants atteints de pathologies pulmonaires (asmes bronchopneumopathie chronique obstructive)."
Admis dans ces centres d'accompagnement les personnes addict au tabagisme bénéficient des séances de remise en forme, des thérapies occupationnels, des consultations psychologique et addictologues ainsi que des cellules d'écoute nécessaire pour évaluer progressivement le cycle de l'addition. Selon les résultats des différentes consultations il est défini et planifié un objectif de de traitement et le traitement proprement dit. De plus le Dr OKOTO NVONDO conseille aussi une alimentation saine et de qualité avec produits riches en vitamines C et E, privilégier les bouillons pour régénérer les cellules des fumeurs, des antioxydants et des drainages lymphatiques.
S'il est vrai que la prise en charge est effective il convient de rappeler que tout addiction laisse forcément des séquelles plus ou moins réversible et une certaine fracture sociale entre la personne addicte et son entourage. Prévenir vaut mieux que guérir.