Après la grogne : Le travail reprend à Hévécam S.A

Ils étaient en cessation d’activité depuis le 16 octobre 2024. Les employés de la Société Anonyme Hévéa Cameroun (Hévécam S.A), sont revenus à de meilleurs sentiments et ont repris le chemin des plantations d’hévéa. Dans la vingtaine de villages que compte la concession, le dialogue social et les discussions entamés par le top management, sont parvenus à dissiper toutes les zones d’ombres à l’origine du débrayage.

Dans un récent message d’encouragement adressé au personnel, le nouveau Directeur général, Guo Yingxiong, affirme que « le retour au travail de tous est essentiel pour la bonne marche de la société » et, appelle celui-ci à « continuer d’apporter son énergie et ses compétences pour relever les défis à venir. » Dans le même temps, le dirigeant ne manque pas de fustiger la minorité ayant perpétré des actes de violences, de destruction et de vandalisme sur les installations de la société pendant la période de grève.

En effet, c’est le 16 octobre dernier, qu’une poignée d’ouvriers, principalement du village 11, a entamé un mouvement de grève assorti d’actes d’intimidations envers les travailleurs qui ne voulaient se rallier à cet arrêt. De l’avis de ces derniers, la revendication, objet de ladite grève, portait sur « le paiement du reste des 3% des actions issues de la part des travailleurs lors de la privatisation de la société en 1996 par l’Etat du Cameroun. » Le Préfet de l’Océan, Nouhou Bello, informé de la situation, a instruit le Sous-préfet de Niété, de réunir autour de la table de discussion, toutes les parties prenantes à l’effet de trouver une solution face à la crise.

Le 18 octobre 2024, le Sous-préfet de Niété, Michel Zo’o, a convoqué une réunion de concertation. Les délégués du personnel et les représentants syndicaux ont pris acte, sous le regard de l’administration du travail et de la sécurité sociale, des termes de l’accord de privatisation signé entre l’Etat camerounais et GMG International en 1996. Un comité de conciliation sera créé, à cet effet, pour poursuivre les discussions dans les instances indiquées et rétablir les droits de l’une des parties s’il en était besoin.

En juin 2020, au plus fort de la pandémie à Coronavirus, Hévécam S.A, confrontée à la chute des cours du caoutchouc sur les principaux marchés, avait entrepris de se séparer d’une partie de son personnel pour « des raisons économiques. » Le dialogue entamé avait alors permis de sauver des milliers d’emplois malgré des conditions de reprise économique difficiles. À date, l’entreprise compte plus de 6000 employés dont 35% de femmes. Elle s’appuie sur une agriculture durable basée sur le respect du cahier des charges avec les populations riveraines et la matérialisation du plan de gestion environnementale et sociale.

Créée en 1975, Hévécam S.A est une société anonyme au capital social de 15,7 milliards FCFA. Les plantations du géant camerounais de l’hévéaculture et du caoutchouc naturel s’étendent sur 42000 ha et occupent actuellement trois sites (Niété, Bissiang, Elog-batindi) dans le département de l’Océan, région du Sud au Cameroun.

Landry TSAGA