Le Port de Kribi muscle ses capacités : chronique d’un port qui change d’échelle

Le ciel est d’un bleu tendre, la mer, calme comme une nappe de soie. Il fait bon, ni trop chaud, ni trop humide. Un de ces matins suspendus dans l’éclat du possible. Sur le quai, les silhouettes se dessinent nettes : visages attentifs, regards curieux, costumes bien taillés, foulards chamarrés, flashs crépitants. Ce jour-là, l’Histoire s’écrit à ciel ouvert, en lettres de sel et d’acier.

Le rituel a commencé tôt, par la visite du nouveau quai, joyau d’infrastructure que le Port Autonome de Kribi offre désormais à la logistique mondiale. On y marche lentement, presque solennellement, happé par la majesté du site, sa puissance silencieuse, sa modernité éclatante. Les membres du Gouvernement, les diplomates, les partenaires stratégiques, les patrons d’armement s’arrêtent, interrogent, admirent. Le sentiment qui flotte ? Fierté. Admiration. Promesse tenue.

Puis, l’attention se tourne vers le colosse des mers : le MSC TÜRKIYE. Long comme une cathédrale couchée, haut comme un rêve vertical, le géant repose dans l’écrin du quai, paisible et imposant. Une délégation triée sur le volet monte à bord. À l’intérieur, tout respire la précision et la puissance. Ce n’est pas un navire, c’est une déclaration de force. Une preuve d’attractivité.

De retour sur terre, l’auditoire s’installe sous un vaste chapiteau blanc, ouvert sur l’horizon. Le Maire de la ville de Kribi prend la parole en premier. Son verbe est simple, enraciné dans le sable rouge de ses origines. Il parle au nom d’un peuple, d’une ville, d’une mémoire collective. Il accueille avec le cœur. Il remercie avec la voix.

Philippe Labonne, Président du groupe AGL, lui succède. Élégant, précis, visionnaire, il évoque les efforts conjugués, les ambitions croisées, la solidité des partenariats. Puis le Vice-Président de MSC monte à la tribune. Plus sobre, mais tout aussi convaincu, il dit la confiance d’un géant du shipping pour Kribi, pour le Cameroun, pour demain.

Le Président Afrique centrale de CHEC s’adresse à l’auditoire avec chaleur. Ses mots sont ceux d’un bâtisseur. D’un ami. Il rappelle les débuts, les doutes, les efforts et la fidélité. Il parle en allié, en témoin des jours anciens et des jours neufs.

Et puis vient le moment Patrice MELOM. Le Directeur Général du Port Autonome de Kribi parle avec et sans note. Sa voix est ferme mais douce, assurée, humaine. Il cite ses équipes, ses partenaires, l’État. Il dit, surtout, un chiffre qui frappe les esprits : « Depuis 2018, le Port de Kribi a permis à l’État du Cameroun de collecter plus de 1 000 milliards de FCFA en taxes douanières. » Le chiffre claque. L’applaudissement suit, long, nourri, debout.

Il n’y a pas d’orchestre militaire. Mais il y a une émotion, vibrante, collective, vivante. Et dans cet instant suspendu, une image qui restera : celle d’une accolade, chaleureuse, fraternelle, presque filiale entre Louis Paul MOTAZE et Patrice MELOM. Le Ministre des Finances, alors Secrétaire Général des Services du Premier Ministre, fut parmi ceux qui, dans l’ombre des premiers jours, avaient su sortir ce projet des limbes pour l’amener à la lumière. Il voit, aujourd’hui, le rêve du Chef de l’État prendre chair.

Jean Ernest Massena NGALLÈ BIBÉHÈ, Ministre des Transports, clôture les discours. Il parle avec la force tranquille de ceux qui portent une vision d’État. Il rappelle l’ambition nationale. L’ambition présidentielle. Avant cela, une vidéo du Port, splendide et rythmée, avait montré la transformation spectaculaire du site. Puis, un extrait du discours du Président de la République est venu poser la parole suprême sur l’instant : claire, nette, structurante.

L’acte de mise en service est signé. Solennellement. Symboliquement. En fond de scène, les grues se mettent en mouvement. Un ballet d’acier, une chorégraphie de bras articulés qui dessinent dans le ciel les lettres du progrès.

Des présents sont remis aux ministres Jean Ernest Massena NGALLÈ BIBÉHÈ, Louis Paul MOTAZE, Jules Doret NDONGO. Geste simple. Geste vrai. Geste d’honneur.

Les micros se tendent. Les interviews fusent. Les ministres répondent avec calme, clarté, conviction. Les médias relayent. Le message passe. Le Cameroun avance.

Sous les parasols, autour du cocktail déjeunatoire, les conversations s’épanouissent. Les idées s’échangent. Les perspectives se croisent. On parle corridors, développement, intégration. L’atmosphère est légère mais sérieuse. Décontractée mais inspirée.

Ce jour-là, à Kribi, il n’y avait ni tambours ni fanfare. Mais il y avait la musique du futur, le chant discret du travail bien fait, le tempo d’une transformation réelle. Le Port ne regarde plus la mer avec nostalgie. Il l’embrasse. Et il avance.

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