Jean Blaise GWET - Ma Vision Du Franc CFA : 2025 à 2035
Loin de la politique politicienne et des intérêts du ventre, j’ai pris l'engagement de me sacrifier à la lutte pour les intérêts de notre peuple, à lui donner ses droits, à lui apprendre ses devoirs, à lui dire la vérité sur ce que mon gouvernement à partir de 2025, si Dieu le veut, sera en mesure de faire et lui dire la vérité, sur ce que mon Gouvernement ne sera pas capable de faire. Bien évidemment, en lui donnant les raisons, tout en restant à son écoute, à l'écoute des intellectuels camerounais, africains et des experts internationaux dans un contexte de mondialisation où le Vivre Ensemble dans un Village Planétaire doit rimer avec RESPECT MUTUEL.
Dans cette nouvelle tribune, je viens vous donner ma vision sur le Franc CFA, de 2025 à 2035.
Dans une tribune future, je vous parlerai des Ressources Minérales du Cameroun et de ma vision ‘’Grands Chantiers 2035’’, Moi! Président.
Parler du Franc CFA, m’oblige avant toute chose, à revenir sur son histoire, ses origines et sur sa situation actuelle.
A l’origine, le franc CFA (Franc des colonies françaises d'Afrique) est une monnaie officiellement créée à la fin de la seconde guerre mondiale, après la ratification par la France des accords de Bretton Woods et sa première déclaration de parité au FMI, le 26 décembre 1945. Depuis cette période, le Franc CFA était émis par la Caisse Centrale de la France d'Outre-Mer, qui était chargée de son impression jusqu’en 1959.
A ce jour, l’impression des francs CFA, ainsi que les devises d’une vingtaine de pays, se font à Chamalières, par la banque de France. De nombreuses autres monnaies en Afrique sont fabriquées dans des pays tiers, comme le Franc Guinéen, le Birr Ethiopien, le Shilling Ougandais ou le Pula Botswanais qui sont fabriqués en Angleterre. L’Ouguiya Mauritanien, le Nakfa Érythréen, le Shilling Tanzanien ou le Kwacha Zambien sont fabriqués en Allemagne et le Dollar Libérien est imprimé aux États-Unis.
De la même manière, 11 imprimeries dans l’Union européenne sont chargées de la production de l'Euro.
Par ailleurs, il me semble important de rappeler à la jeunesse africaine, l'histoire de la parité du Franc CFA.
- Dès sa création en 1945, la parité du Franc CFA est de : 1 FCFA = 1,7 FRF ou, 1 FRF = 0,588 FCFA.
- En 1948, le Franc CFA connaît un premier changement de parité. Les deux monnaies s'échangent à : 1 FCFA = 2 FRF ou 1 FRF = 0,5 FCFA
- 1960, Marque non seulement l’année des indépendances, mais aussi l’entrée en circulation du nouveau franc français, qui modifie la parité du Franc CFA, et s’échange à : 1 FCFA = 0,02 FR ou 1 FR = 50 FCFA.
- Le 11 Janvier 1994, est la date qui marquera l'histoire du franc CFA, comme étant, une année de sa dévaluation avec une perte de 50 % de sa valeur et s'échange désormais à : 1 FCFA = 0,01 FRF ou 1 FRF = 100 FCFA.
- L'année 1999 marque un autre tournant pour le F CFA avec l'apparition de l'euro. Sa parité est désormais de: 1 euro = 655,957 FCFA.
Depuis 1945, le franc CFA a servi de levier aux processus d'unification monétaire et économique en Afrique. C’est dans cet esprit que naissent une quinzaine d'années plus tard en 1959, les deux banques centrales des États de l'Afrique de l'Ouest la (BCEAO) et la Banque des États de l'Afrique Centrale la (BEAC).
Plusieurs décennies plus tard, verront le jour l'Union monétaire des États d'Afrique de l'Ouest (UEMOA) créée le 10 janvier 1994 à Dakar et, l’Union Monétaire des États d'Afrique Centrale (UEMAC) que regroupe la CEMAC (Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale), créé le 16 mars 1994 à N'Djamena (Tchad).
Ces deux cercles, aujourd'hui intrinsèquement liés, se sont construits séparément, par étape.
Chacune de ces unions s'est ensuite dotée de nouvelles institutions, que sont la Banque Ouest-Africaine de Développement (BOAD), créée en 1973 et la Banque de développement économique d'Afrique centrale (BDEAC) créée en 1975.
Autant, le Franc CFA a été à l'époque un levier aux processus d'unification monétaire et économique en Afrique, autant aujourd'hui, il est de mon point de vue, un instrument de division.
Pour rappel, dès la création des Banques Centrales Africaines de la zone Franc CFA en 1959, il était possible de voyager d’une zone Franc CFA, à l’autre en utilisant la même monnaie. Plusieurs décennies plus tard, le Franc CFA de l'Afrique de l'Ouest, et celui de l'Afrique Centrale était encore échangeable et accepté d’une zone à l’autre.
Malheureusement depuis l’apparition de l’euro, le 1er Janvier 1999, le franc CFA de l’Afrique Central, n’est ni accepté, ni échangeable contre le Francs CFA de l’Afrique de l’Ouest et, vice versa. Un mécanisme et politique monétaire qui pénalise doublement les Africains des zones Franc CFA. Ceux-ci doivent dans un premier temps, convertir le Francs CFA à l’Euro avant le voyage. Une fois, à l'arrivée dans l'autre zone, il faut une seconde fois changer les Euros, en Franc CFA, tout en payant à chaque fois, les frais de change. Il en est de même pour les transferts bancaires intra Zone Franc CFA, qui subissent le même sort, au profit de l’Euro et de la France.
En marge de la visite du Président Emmanuel Macron, en Côte d’Ivoire le 21 décembre 2019, la France et l'UEMOA ont signé un nouvel accord de coopération monétaire. Une réforme, qui repose sur les 4 axes suivants :
- Le changement de nom de la devise qui passe du « franc CFA » (XOF) à l’« ECO ».
- La suppression de l’obligation de centralisation des réserves de change sur le compte d’opérations au Trésor français.
- Le retrait de la France des instances de gouvernance de la Zone de l'UEMOA.
- La mise en place concomitante de mécanismes ad hoc de dialogue et de suivi des risques (notamment reporting).
Bien que le régime de change, la parité fixe entre l’euro et l’ECO, ainsi que le maintien de la garantie de convertibilité assurée par la France, restent inchangés.
Moi! Président, dès 2025, je vais me focaliser sur l'essentiel: l'exploration de nos matières premières, par des partenaires nouveaux ou existants. L'exploitation de ces matières premières, la création et le développement des industries de transformation locales, le développement des exportations des produits de base, des produits semi-finis, de produits finis, l'accélération du commerce extérieur….
Moi ! Président, dès les premiers jours de mon mandat, mon Gouvernement se mettra au travail et uniquement sur l’essentiel : Créer des emplois, Créer des industries, Créer des nouveaux marchés, Relancer notre économie et surtout amortir la dette du Cameroun, pour laisser un vrai héritage à nos enfants et aux générations futures.
Je veillerai personnellement, qu’à partir de 2035, nous ayons un tissu industriel opérationnel, capable d'imposer nos prix sur les marchés internationaux. Dès lors, nous serons prêts à parler d’une nouvelle monnaie sous régionale et souveraine.
En toute vérité et en l’état actuel de cette monnaie, l’ancrage du Franc CFA à l’euro, offre aux économies de la zone, une meilleure résistance aux chocs macroéconomiques et permet de maîtriser l’inflation en assurant la stabilité de la devise, face aux marchés financiers mondiaux, ce qui reste favorable à nos échanges, à nos importations, à nos investissements, et à la réalisation de nos projet politique.
L’état actuel de notre dépendance aux importations et au recours permanent à des financements extérieurs, le cas du Cameroun par exemple, dont la dette publique s’élève à 12 373 milliards de FCFA à fin septembre 2022, selon la Caisse autonome d’amortissement (CAA), devrait en priorité assainir sa situation monétaire, pour être autonome, libre et indépendant. Sans quoi, une monnaie locale souveraine en l’état actuel de dépendance aux importations, des dépendances à la dette extérieure et aux recours à des financements extérieurs, peut être catastrophique pour la survie des États de la Zone CEMAC. Et peut-être, la mort assurée de cette monnaie, face au Dollar et aux fluctuations des marchés financiers et boursiers, dont les cours changent toutes les secondes.
Comme noté dans l’historique du Franc CFA plus haut, mis en service depuis le 26 décembre 1945, dans un espace de plusieurs pays en zone Franc, y compris la France. Années après années, l’utilisation de cette monnaie a été abandonnée par plusieurs pays, y compris la France elle-même, qui utilise aujourd’hui l’Euro.
Actuellement, et après le passage du Franc CFA des pays de la zone UEMOA à l’ECO, le Franc CFA n’existera plus dans le monde que, dans cette petite partie de l’Afrique Centrale de 6 pays: la Zone CEMAC, une petite région d'Afrique, instable à cause des conflits armés, de la mal-gouvernance et du pillage systématique des ressources naturelles par des prédateurs. Et pourtant, une zone très riche en sous-sol est malheureusement, pays très pauvre.
Autant, le Franc CFA a été utilisé à l’origine comme instrument d’union de tous les peuples de la Zone francophone, autant il est utilisé aujourd’hui, pour diviser les peuples africains. Ce dernier exemple, de faire des réformes dans la zone UEMOA avec une nouvelle monnaie, l’ECO, en marginalisant la zone CEMAC, renforce certainement, le sentiment anti-Français dans la région et en Afrique en général.
Moi ! Président, je plaiderais pour une monnaie commune des deux zones. L’ECO, étant un projet bien avancé, avec une réforme signée par la France et les pays de l’UEMOA, il revient aux Chefs d’Etats des pays de la Zone CEMAC, de s’organiser avec leurs homologues, afin que cette monnaie soit mise en circulation au même moment dans les deux zones.
Il est temps que le Francs CFA prenne sa belle retraite dans les musées. Peu importe que la parité reste la même, avec les mêmes conditions d’échange. Encore que l'article 5, inscrit aux annexes, des accords d’indépendance signés entre la France et les pays de l’Afrique Équatoriale Français à Brazzaville le 15 août 1960, le prévoit et l'accord précise clairement ce qui suit :
" Art. 5. La République française et les Etats d'Afrique équatoriale se reconnaissent mutuellement le droit de mettre fin, pour ce qui les concerne, au régime monétaire visé aux articles 2, 3 et 4 ci-dessus, si ce régime leur paraissait devenir contraire à la sauvegarde des intérêts légitimes de l'une ou l'autre des parties. En ce cas, des négociations seront entamées au sein de la commission mixte prévue à l'article 23 du présent accord afin de déterminer, d'une part le délai préparatoire à la réforme, d'autre part les modalités de celle-ci pour autant qu'elles intéressent les parties contractantes et notamment les relations de la nouvelle monnaie avec le franc français et les autres unités monétaires de la zone franc, ainsi que les rapports du nouvel institut d'émission avec les autres organismes monétaires de la zone. La République française s'engage à apporter, en cette hypothèse, aux Etats intéressés, dans toute la mesure du possible, l'assistance technique que ceux-ci lui demandaient. "
Le Monde en pleine mutation change et avance, un nouvel ordre mondial se dessine, l’Europe est Uni, il est temps pour l’Afrique de s'industrialiser et de s’unir, au lieu de continuer à se diviser et à laisser piller ses ressources. Nous sommes ouverts et attendons tous ceux qui veulent nous aider à mieux nous organiser et à avancer ensemble sur de bonnes bases et nouvelles.
Jean Blaise GWET
Président National du MPCC (Mouvement Patriotique Pour le Changement du Cameroun)
Tel: +337 67 66 17 73
Tel: +237 698 34 93 56
Mail: President@mpcc.be
jbgwet@yahoo.fr