Cameroun - Absentéisme et retard des agents publics : Le cri d’alarme du préfet Nouhou Bello à Kribi

Le préfet de l’Océan vient de donner un coup de pied dans la fourmilière. L’écho de sa prise de position résonne comme un «haro ! » sur une situation qui n’a que trop duré. Il promet, dans les prochains jours, de mener la vie dure aux agents de l’État indélicats, plus occupés à leurs affaires personnelles qu’à rendre service aux usagers. « Nous avons constaté que certains responsables n’arrivent à Kribi que le mardi pour repartir le jeudi », fait savoir Nouhou Bello, qui, « rappelle la nécessité d’être présent au poste, de lundi à vendredi. » Ainsi, certains agents publics ne travaillent que trois jours par semaine.

Dans la ville de Kribi, mais aussi dans les zones rurales environnantes, le constat est alarmant.  Maurice M., la quarantaine dépassée, a subi le préjudice de cette situation déplorable. Il dit avoir défilé plusieurs jours dans une administration dont nous avons choisi de taire le nom, sans jamais rencontrer le responsable. À chaque fois, on lui a fait savoir que, « le délégué n’est pas là, il est à Yaoundé. » Le cas de Maurice M. n’est pas un cas isolé. Des positions d’absences prolongées et non justifiées des responsables de l’administration à Kribi sont légion. La qualité du service est profondément affectée. Le principe de la continuité des services publics est sabordé, foulé au pied par une race de fonctionnaires hors-la-loi.

De nouveaux chefs de services et délégués départementaux ont été installés dans leurs fonctions récemment. Ils ont pour mission de remobiliser leurs collaborateurs. Au-delà de leur présence effective au service, le préfet de l’Océan leur a prescrit « de travailler conformément aux lois et règlements de la république, d’être au service du public pour accompagner la mise en œuvre des grands projets structurants que le Chef de l’État a bien voulu implanter dans le département. »

La « chasse aux sorcières » lancée par le préfet de l’Océan, Nouhou Bello, pour traquer les retardataires et les absentéistes rentre en droite ligne avec le combat que mène le ministre de la fonction publique et de la réforme administrative, Joseph Le, qui conduit avec brio l’opération de comptage physique des personnels de l’État. La bannière sur le site internet du Minfopra renseigne qu’au « minfopra, l'usager est roi. » Un enjeu de crédibilité qui ne saurait être taxé de slogan creux à Kribi.