Cameroun - Électricité : Mutualisation des efforts d'investissement du Gouvernement et d'Eneo
Le Gouvernement a clairement fait part de ses intentions à ce sujet par le Ministre de l'Économie, de la Planification et de l'Aménagement du Territoire (Minepat), Alamine Ousmane Mey, au cours d'un entretien accordé à une délégation d'Eneo (Energy of Cameroon) conduite par son nouveau Directeur général Patrick Eecklers, en date du 12 mai 2022 à Yaoundé.
"Le Ministre de l'Économie a réitéré la bonne disposition du Gouvernement à soutenir Eneo dans le cadre du financement de son programme d'investissement, au regard de la nécessité de disposer d'une offre d'énergie suffisante et de qualité pour la mise en place du vaste programme d'industrialisation du pays prévu dans la SND 30", indiquent les services du Minepat.
En effet, le Gouvernement entend porter l'offre énergétique du Cameroun à 5000 MW à horizon 2030. Sa politique d'import-substitution et d'industrialisation repose sur la problématique énergétique. Il est donc de bon ton pour le Gouvernement d'accompagner Eneo dans son plan d'investissement de 600 millions d'euros, soit environ 393,574 milliards de francs CFA sur la période 2021-2031. Pour ce faire, Eneo procèdera par une levée de fonds de 210 milliards de francs CFA auprès de la Société Financière Internationale (SFI), une filiale de la Banque Mondiale consacrée au secteur privé.
Des préalables pour des investissements à succès
En dépit des actions déjà entreprises, des bonnes intentions et dispositions de chacune des parties, des préalables s'imposent pour une bonne gouvernance du secteur de l'énergie au nombre desquels "une bonne coordination entre les acteurs et des investissements massifs permettra certainement de réduire cette tension permanente entre l'offre et la demande [...]. Seul l'assainissement durable des finances du secteur de l'énergie permettra le retour de la confiance des investisseurs et la levée des fonds nécessaires à ces investissements", tel que l'indiquait l'ancien Directeur général d'Eneo Éric Mansuy lors d'une réunion avec son personnel en 2020.
Entre autres préalables, l'on pourrait citer : la modernisation tant des infrastructures que de l'ensemble de l'écosystème du secteur énergétique ; l'adoption et l'exécution d'une bonne politique d'incitation aux investissements dans le secteur ; des facilités douanières à accorder à Eneo par le Gouvernement dans le domaine des énergies renouvelables ; concevoir des programmes de financement basés sur la performance avec des appuis budgétaires reposant sur et conditionnés par la mise en œuvre des réformes préalablement identifiées dans le système de production, de transport et de distribution ; etc.