Cameroun - Fourniture d'eau potable : Camwater, la qualité de l'eau, la desserte de l'eau, les scandales financiers autour de sa gestion et la résilience du camerounais.

La transition de la SNEC (Société Nationale des Eaux du Cameroun) à la Camwater n'améliore nullement la situation d'approvisionnement en eau potable des camerounais. L'eau est impotable, les infrastructures d'adduction et le traitement de l'eau sont d'un autre âge, les maladies hydriques font florès dans la population. L'auteur entend dresser le diagnostic de cette débâcle. Analyse dont voici le prologue.

Cameroun - Fourniture d'eau potable : Camwater, la qualité de l'eau, la desserte de l'eau, les scandales financiers autour de sa gestion et la résilience du camerounais.
Population s'éreintant à s'approvisionner en eau

 

Camwater, c'est la société nationale de l'eau, c'est elle qui produit et commercialise "l'eau potable" qui sort de nos robinets. Elle est née le 31 décembre 2005 à l'issue de la liquidation de la Société Nationale des Eaux du Cameroun (SNEC).

Depuis sa naissance, certains quartiers qui jadis étaient arrosés par le fruit du réseau de distribution d'eau, ne le sont plus depuis belle lurette. Les nouveaux quartiers peinent à avoir le réseau à leurs portes. Pire, la qualité de l'eau s'est standardisée à une couleur jaunâtre depuis qu'un DG était sorti à la télévision nationale nous dire que "scientifiquement, cette eau, malgré sa couleur douteuse, était bonne à boire". Le très célèbre Don Basilio libéré récemment après avoir rendu le "cor du Dheli".

 

Aujourd'hui, ce n'est même pas qu'elle soit jaunâtre, elle arrive dans nos robinets au même état qu'elle est partie du point d'eau où elle a été captée, c'est-à-dire non-traitée, selon les dires d'un haut responsable de la maison qui reste bien sûr dans l'anonymat.

 

Qu'est-ce qui explique que les quartiers Essos, Mimboman, et j'en oublie à Yaoundé n'aient plus vu leurs robinets couler depuis 5 ans?

 

Comment expliquer que la communication sur le plan de desserte de eau domestique - tirer la chasse, prendre une douche, c'est ce à quoi elle sert finalement - ne soit pas particulièrement virale pour que les Camerounais des zones urbaines, au-delà de leur résilience légendaire, puissent au moins se préparer avec des réserves d'eau?

 

Tout le monde n'a pas la force ni l'âge pour aller arpenter les collines des sources, ni ne dispose d'un véhicule pour le ravitaillement auprès des laveries et autres forages. 

Ce minimum de respect, du droit à l'information, Camwater s'en moque.

 

Sa page Facebook à date n'a que la situation du 16 août et encore, les informations y présentes sont purement indicatives...

Les communiqués radio, les crieurs dans les églises, les influenceurs, les livreurs de pains et de marchandises particulières etc., peuvent rappeler aux personnes du 3e âge que l'eau arrive par exemple  à 03h du matin. 

 

Pourquoi une telle situation malgré les énormes moyens mis en œuvre par les pouvoirs publics, depuis l'affermage Camwater-CDE et retour à la Camwater ?

 

Les responsables de la Camwater sont-ils en intelligence avec tous les promoteurs des solutions d'eau minérale embouteillées qui ont vu le jour pour satisfaire la population, qui exige quand même une eau potable aux qualités essentielles, incolore, inodore et sans saveur?

 

Les données des maladies hydriques chez les Camerounais, si on les croise avec la qualité des propriétés de l'eau qui est servie par la Camwater en fonction des périodes, ne va t'on pas y voir un lien de causalité significatif?

En d'autres termes, la Camwater distrubue et commercialise aux Camerounais de l'eau non potable, et la facture comme en étant une.

 

De l'escroquerie d'État ?

 

Ékani Ottou

Suivez l'actualité de Haurizon News sur