Le Codereli célèbre Paul Biya, “mendiant de la paix”, lors d’un carnaval à Douala
Le Comité de développement de la région du Littoral (Codereli) a organisé ce samedi un carnaval en l’honneur du président de la République, qualifié de “mendiant national et international de la paix”. Une centaine de jeunes ont défilé dans les rues de la capitale économique du Cameroun.
Sous un soleil généreux, Douala a revêtu ses habits de fête ce samedi 20 décembre 2025. Des artères de Deïdo jusqu’à la place du gouvernement de Bonanjo, une marée humaine bigarrée a déambulé pendant plus d’une heure, transformant la capitale économique en une scène à ciel ouvert. À l’initiative du Comité de développement de la région du Littoral (Codereli), le Carnaval de la paix et du développement (Capade) a tenu sa promesse : réunir autour d’un idéal commun.
Dès 11h30, après une prière solennelle qui a donné le ton de la manifestation, le cortège s’est ébranlé depuis l’École publique de Deïdo. Danses traditionnelles, costumes chatoyants aux couleurs du madras camerounais, percussions entraînantes : l’atmosphère festive n’a pas éclipsé le message que les participants tenaient à faire passer. Sur les pancartes brandies avec fierté, on pouvait lire : “Sans la paix, il n’y a pas d’université”, “Sans la paix, il n’y a pas de famille”. Des slogans simples mais percutants, scandés par une jeunesse déterminée à faire entendre sa voix.
À 12h48 précises, le défilé a atteint son point culminant à la place du gouvernement de Bonanjo. Moment symbolique fort : le Prophète Helle, figure spirituelle présente à l’événement, a libéré une colombe vers le ciel, incarnation fragile et puissante de cet appel à la sérénité collective. « Nous allons prier pour la nation, nous allons prier pour tous ceux qui sont dans la difficulté », a-t-il déclaré, insistant sur l’union et l’amour fraternel comme remparts contre les divisions.
Pour Richard Njoh, président du Codereli et cheville ouvrière de ce carnaval inédit, l’objectif était limpide : encourager le chef de l’État Paul Biya dans sa “quête de paix”. « Aujourd’hui, avec joie, nous célébrons la paix. Parce que s’il n’y avait pas cette paix, on ne pouvait pas faire un carnaval », martèle-t-il. Dans son discours, il qualifie Paul Biya de “mendiant de la paix”, une expression surprenante mais qui traduit, selon lui, l’engagement du président dans la recherche constante d’harmonie nationale et internationale.
Le message de Richard Njoh ne s’arrête pas là. Il appelle à la vigilance face aux “égarés qui veulent manipuler les populations” et rappelle que sans stabilité, aucun projet de développement ne peut prendre racine. « On ne peut rien faire sans paix », répète-t-il comme un mantra. Et d’annoncer que ce carnaval n’est qu’un début : le Codereli compte poursuivre ses actions concrètes de développement dans les institutions de la région.
Au-delà des discours, c’est l’image d’une jeunesse mobilisée et d’une société civile engagée qui restera de cette journée. Entre tradition et modernité, entre fête et militantisme, le Capade a réussi son pari : transformer un message politique en célébration populaire, où danse et revendication ne font qu’un. Dans un Cameroun traversé par diverses tensions, cette initiative sous le “très haut patronage” du président de la République résonne comme un rappel : la paix n’est pas un acquis, mais une conquête quotidienne.






